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Interview : Meddy Ligner pour Les Roses de Karakorum
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Interview : Meddy Ligner pour Les Roses de Karakorum

ActuSF : Bonjour Meddy, peux-tu, pour commencer, te présenter ? Quand et comment as-tu eu envie d'être auteur ? 
Meddy Ligner : Bonjour, je m’appelle Meddy Ligner. Je suis enseignant de lettres-histoire et je vis à Poitiers avec ma femme, ma fille et mon fils. Quand je ne suis pas avec ma famille ou mes amis, devant une classe ou un clavier, j’aime lire, regarder et pratiquer le sport (notamment le baseball) et voyager (j’ai beaucoup bourlingué dans les pays de l’Est).
 
J’ai commencé à écrire à la fin des années 1990 et j’ai publié à ce jour une vingtaine de nouvelle sur divers supports (anthologie, revues, magazines…). Certaines ont été traduites et publiées à l’étranger (Pologne, Finlande, Canada et Mexique). J’ai aussi mené deux anthologies pour les éditions Rivière Blanche (Dimension Préhistoire et Dimension Antiquité) et une troisième est en préparation (Dimension Moyen-Âge). J’ai également créé une exposition sur Le Tour de France du Futur, mêlant mes textes et les dessins d’une quinzaine d’illustrateurs.
 
Dès mon plus jeune âge, j’ai été passionné par l’imaginaire. Une série comme La Quatrième Dimension a eu une grande influence sur moi (gamin, je téléphonai et votai pour The Twilight Zone dans l’émission La Une est à Vous !) et très tôt, j’ai eu envie d’inventer mes propres histoires.
 
 
ActuSF : Peux-tu nous parler de ton premier roman, Les roses de Karakorum : de quoi cela parle-t-il ? Pourquoi ce titre ? Pourquoi avoir voulu développer une uchronie (et quels sont tes rapports avec celle-ci en tant que lecteur) ? Pourquoi le thème d'une conquête de l'Europe par les Mongols ? (Thème peu couru vu qu'à ma connaissance il n'existe qu'un livre en parlant : Réalité 2 de Louis Thirion paru chez Fleuve Noir Anticipation, qui ne m'a guère marqué et qu'il doit faire l'objet d'un prochain Jour J) Peux-tu nous présenter les personnages principaux et secondaires ? 
Meddy Ligner : La civilisation des Mongols m’a toujours fasciné : les steppes, les yourtes (j’ai eu la chance de dormir dans l’une d’elles en Kirghizie ; c’était génial !), les chamans, leur invincibilité… Ils ont eu une influence prépondérante sur la Russie, un pays qui m’est très cher. D’ailleurs, un vieux proverbe slave dit : « Gratte un Russe et tu trouveras un Tatar ». Un autre nom pour désigner les Mongols.
Ils ont déferlé sur le monde avec une extrême brutalité (Au Turkménistan, j’ai eu l’occasion d’arpenter des cités rasées par les Mongols : de villes opulentes, il ne reste plus que des tas de pierres et de poussière. Vraiment impressionnant). Les rois d’Occident s’apprêtaient à les affronter, appelant de leurs vœux une éventuelle croisade… Finalement, les envahisseurs se sont arrêtés avant Vienne, repartant aussi brusquement qu’ils étaient apparus. Pour ne plus réapparaître dans nos contrées. J’avais donc envie d’imaginer une autre version de l’Histoire. Que serait devenu notre pays sous le joug des Khans ?
Dans mon roman, les Mongols continuent leur expansion vers l’Europe, battant Saint Louis et occupant la France. Leur empire s’étend du Pacifique à l’Atlantique (une carte est disponible dans le livre).
 
L’action se passe en 1485 sous le règne du Khan Sargataï. La paix mongole permet de faire prospérer le commerce et grâce aux routes sûres qui sillonnent l’Empire, les échanges entre Orient et Occident n’ont jamais aussi été nombreux et fructueux.
Dans ce continuum, les chamans et les tziganes sont capables de prédire l’avenir. Or, Bayktan, l’augure personnel du Khan, fait des rêves prémonitoires lui indiquant que l’Empire est menacé par une femme : une vieille religieuse qui aide les nécessiteux et dont le nom est Sœur Jeanne. 
Epaulé par un guerrier pur jus, nommé Tuga, Bayktan a pour mission de retrouver et liquider Sœur Jeanne, elle-même secondée par la jeune Blanche. 
Le titre fait référence à la capitale des Mongols –Karakorum- et pour les roses, chacun y verra son interprétation... 
En tant que passionné d’histoire (j’ai une maîtrise d’histoire contemporaine et j’enseigne cette matière), j’adore l’uchronie. J’en lis très souvent. Mes uchronies préférées sont Fatherland de R. Harris, Orage en Terre de France de M. Pagel, Alexandre et Les Aigles de Rome de J. Negrete, Roma Aeterna et La Porte des Mondes de R. Silverberg, Le Cycle de Mithra de R. Tanner, La Folie de Dieu de JM Aguilera, Les Oranges de Yalta de N. Saudray…
 
À mon tour, je voulais jouer avec l’Histoire !
 
 
 
ActuSF : Ton uchronie flirte avec le fantastique avec deux de tes personnages : pourquoi ? 
Meddy Ligner : Mon roman mixe à mon avis plusieurs aspects de l’imaginaire : l’uchronie bien sûr. Mais aussi le fantastique voire la fantasy avec ces personnages de devins, d’augures ou de chamans qui sont capables de lire le futur, d’entrer en contact avec les morts ou les animaux. Ces techniques divinatoires, présentes dans maintes civilisations m’interpellent, et je voulais les intégrer à mon univers (les Mongols en étaient d’ailleurs friands). Enfin, Les Roses de Karakorum côtoie aussi le steampunk puisque d’étranges machines sont présentes…
 
 
ActuSF : Peux-tu nous parler de l'écriture de ton roman, du temps que cela a pris, as-tu eu recours à des bêta-lecteurs ? Comment s'est passé le choix de la maison d'édition ? Est-ce que tu as dû revoir beaucoup de choses sur ton roman avant la publication ? 
Meddy Ligner : J’ai d’abord effectué un gros travail de recherche. Par exemple, toutes les villes mentionnées existent. J’ai creusé aussi les techniques divinatoires. Beaucoup de lectures (armes, coutumes, machines…) pour créer un monde crédible. Un livre comme Voyage dans l’Empire des Mongols de Guillaume de Rubrouck m’a été très utile. Parallèlement, j’ai aussi construit mes personnages et mon intrigue. En tout, j’ai mis une année complète pour écrire ce roman. Je l’ai fait lire à trois amis. Ensuite, j’ai envoyé mon roman à divers éditeurs et Armada l’a accepté d’emblée. Enfin, il y a eu un travail de réécriture avec Jérôme Baud des éditions Armada
 
 
ActuSF : Sur quoi travailles-tu maintenant ? Y a-t-il un rapport avec l'uchronie ?
Meddy Ligner : J’ai plusieurs projets en préparation, dont un roman en gestation. Par contre, j’avance sur un projet de recueil de nouvelles qui serait un hommage au Roma Aeterna de Robert Silverberg (en toute modestie bien sûr !). J’avais adoré ce bouquin et j’aurai tellement voulu en lire davantage. J'ai donc décidé d’écrire mes propres nouvelles dans un monde où l’Empire romain ne connaît pas de fin… J’ai déjà publié deux textes liés à ce projet (appelé Semper Roma) : un dans l’anthologie Dimension Antiquité (éd. Rivière Blanche) et un dans la revue Galaxies, n°32.
 
 
ActuSF : Y a-t-il un moyen de te suivre au quotidien ? 
Meddy Ligner : Sur mon site et sur mon compte Facebook.
 
 
ActuSF : Le mot de la fin t'appartient, fais-toi plaisir ! 
Meddy Ligner : Merci à ActuSF pour cette interview. J’ai trouvé l’exercice très plaisant !
Vive l'uchronie et le steampunk ! Ces deux genres attendent encore leur chef-d’œuvre cinématographique, j'espère bientôt les voir sur les écrans. 

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