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Interview Paul Beorn
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Interview Paul Beorn

Actusf : Comment est né ce roman ? 
Paul Beorn : Je voulais écrire un roman d’aventures avant tout, je crois, un roman de fantasy qui vous fasse passer des nuits blanches, mais j’avais aussi l’intention de voyager dans l’Histoire.
 
 
Actusf : Qu’est-ce qui t’a intéressé chez les cathares au point de vouloir les mettre en scène ? 
Paul Beorn :  Je suis né à La Rochelle, une ancienne place forte protestante assiégée par au XVIIe siècle les troupes du très catholique cardinal de Richelieu. Enfant, je jouais à marée basse dans les ruines de la « digue Richelieu » que les assiégeants avaient bâtie dans la rade trois siècles plus tôt.
Bien sûr, le catharisme, c’est une autre époque, c’est une autre guerre, mais j’y retrouve quelque chose qui me touche profondément. 
 
Cette religion était plus complexe que l’icône « new-age » ou touristique qu’elle est devenue aujourd’hui. Elle avait des aspects modernes et fascinants, qui pouvaient porter en germe le meilleur comme le pire. 
 
 
Actusf : Tu mélanges des éléments historiques avec des éléments de fantasy, des démons et de la magie. Qu’avais-tu envie de faire ? 
Paul Beorn : J’ai souvent entendu dire qu’il y avait traditionnellement deux grandes sources d’inspiration à la fantasy française : Tolkien et le jeu de rôle. Je suis un grand fan des deux, mais pour ma part, j’y ajouterais une troisième, c’est l’Histoire.
 
Pour moi, l’Histoire n’est pas une chose vaine, figée dans le passé. Au contraire, c’est le reflet de notre propre monde et de notre avenir, toujours.
Par ailleurs, le fait d’utiliser des lieux comme le Royaume de France, l’Occitania ou Al-Andalus, c’est aussi un moyen pour moi, paradoxalement, de rendre encore plus étrange et merveilleux tous les éléments de fantasy qui détonnent dans cet univers « familier ».
 
 
Actusf : Comment as-tu conçu la magie que tu utilises dans ce roman ? C’est quelque chose de très structuré chez toi ou tu t’en es servi un peu au feeling ? 
Paul Beorn : Dans Les derniers Parfaits, la magie obéit toujours à une seule loi très simple : chaque homme et chaque femme en possèdent un peu, sous une forme qui est le reflet de son âme. 
À partir de là, tout est possible.
 
Toutes sortes de pouvoirs oppresseurs tentent de la domestiquer, de la tordre à leur vue et à leur profit, avec plus ou moins de succès.
Elle se manifeste dans des « petites magies » individuelles, dans des objets enchantés et dans des créatures maléfiques. Les magies de centaines d’hommes ou d’enfants peuvent aussi s’amalgamer, ce qui offre des scènes spectaculaires. 
 
 
Actusf : En lisant au départ les aventures des quatre prisonniers enchaînés ensemble, j’ai tout de suite pensé à certains livres ou films comme O’Brother. Avais-tu une ou des références en tête en écrivant ces passages ?
Paul Beorn : J’avais en tête les premières pages d’Ayesha, de Ange. Dans la première scène du livre, lors du naufrage d’une galère, une jeune femme plonge dans l’eau pour trancher les liens de tous les esclaves qu’elle peut sauver. Je pensais aussi aux Trente-Neuf marches, le film de Hitchcock. Les deux personnages principaux, qui se méfient l’un de l’autre, sont liés par des menottes et tentent en vain de s’en débarrasser.
 
 
Actusf : Comment vois-tu ton personnage principal, Cristo ? 
Paul Beorn : Ce qui m’intéresse chez Cristo, c’est son incroyable (et souvent naïf) optimisme forcené.
Autour de lui, le monde est figé, sombre, désespérant. Mais pour Cristo, tout est possible, rien ne le fait renoncer. Il a une telle foi en l’avenir que les autres personnages ne le prennent pas toujours au sérieux, mais son enthousiasme finit par les gagner eux aussi.
Avec ce nom de « Cristo », la référence est assez évidente, je crois. C’est l’homme capable de rassembler toutes les factions et de faire surgir le meilleur chez ses compagnons.
J’aimerais beaucoup rencontrer un Cristo, dans cette vie.
 
 
Actusf : Est-ce un univers dans lequel tu aimerais revenir ? 
Paul Beorn : Ce n’est pas un projet pour l’instant.
 
 
Actusf : Il y a quelques semaines, Castelmore a annoncé qu’ils allaient publier un roman Young Adult de toi. De quoi s’agit-il ?
Paul Beorn : Ce n’est pas de la fantasy.
Dans notre monde bien actuel, pendant une journée, tous les adultes tombent les uns après les autres dans un profond coma. Les enfants sont épargnés par le phénomène et se retrouvent livrés à eux-mêmes, dans un monde presque désert dont toutes les lois ont soudain disparu.
 
Actusf : Sur quoi travailles-tu, quels sont tes projets ? 
Paul Beorn : J’ai plusieurs projets en jeunesse, dont un nouveau roman en chantier pour Castelmore. 
 
 
Actusf : Quels sont tes prochains salons et dédicaces ? 
Paul Beorn : Je serai à Zone-Franche les 23 et 24 février. 
Le 9 mars, je serai à la librairie Bédéciné, que je rêve depuis longtemps de visiter (Toulouse ! Un haut lieu de la croisade contre les Albigeois ! Je devais y faire une dédicace des derniers Parfaits...).
Au Salon du livre de Paris du 23 au 25 mars
Aux Imaginales du 23 au 26 mai. 
Aux Futuriales le 8 juin.
 
 
Actusf : Merci encore.
Paul Beorn : Tout le plaisir est pour moi.

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