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Interview Robert Holdstock
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Interview Robert Holdstock

Public : On lit dans votre biographie que vous êtes né dans le Kent, près d'une forêt, et que votre grand-père vous racontait beaucoup d'histoires. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette période?
Robert Holdstock : Je suis né et j'ai grandi dans la lande rocheuse du Kent, dans un village plus proche géographiquement de la France que de la plus proche ville anglaise (Canterbury). Dans cette région, la forêt environnante était très dense. Quand j'étais enfant, mes grands-parents ne laissaient jamais m'aventurer dans les bois, parce qu'ils avaient peur, en ce temps-là, des gens du voyage qui y vivaient. Et ils espéraient me décourager en me racontant que de terribles monstres s'abritaient sous le couvert des arbres. Cela ne fit bien sûr qu'accroître mon envie de découvrir ces bois.
Mon grand-père maternel m'asseyait souvent sur ses genoux et me racontait des histoires très sombres et effrayantes, malgré son grand sens de l'humour. Il avait participé à la Première Guerre Mondiale et en était sorti transformé, ses cauchemars liés à la guerre n'ayant cessé de le poursuivre toute sa vie.
La combinaison de ces trois éléments: un environnement bucolique, les imprécations de mes grands-parents et les terribles histoires de mon grand-père, est à l'origine de La Forêt des Mythagos (NDLR: premier volume du cycle correspondant). Tout est venu de cette curiosité excitée à l'égard de ce qui pouvait bien se cacher dans les profondeurs de la forêt. Mon imagination fonctionnait à plein pour inventer tout ce que mes grands-parents tentaient de me dissimuler par leurs mises en garde. Les Mythagos constituent en quelque sorte la mise en lumière de ce monde merveilleux qui m'habitait depuis mon enfance.

Public : Avant d'écrire Les Mythagos, vous avez fait des études de biologie assez poussées. Quel a été le déclencheur qui a fait que vous êtes devenu écrivain plutôt que zoologiste?
Robert Holdstock : Eh bien, j'ai étudié "la parasitologie"*, et plus particulièrement "l'helminthologie"* (NDLR: la science qui traite des vers), mais en même temps j'écrivais des nouvelles de science-fiction: c'était un passe temps. J'aimais vraiment la biologie, de sorte que je suis allé à Londres pour y faire une thèse de doctorat dans le domaine de l'immunologie cellulaire de vers parasites. Le problème, c'est qu'après quatre ans de travaux, ma thèse tenait plus du roman de fantasy que de l'argumentaire scientifique: ce fut une thèse désastreuse parce que je n'avais rigoureusement aucun résultat. Alors j'écrivais de la fiction, et on m'a contraint à arrêter avant de soutenir mon doctorat. J'étais devenu très impopulaire dans la communauté scientifique, parce que j'avais, selon toutes apparences, dilapidé l'argent du contribuable pendant quatre ans. Mais des années plus tard, j'ai découvert que mon absence totale de résultats était en elle-même le seul résultat envisageable, car dans cette étude, on m'avait fait rechercher un effet qui n'existait pas!
À la même époque que j'échouais dans cette thèse, j'écrivais mon premier roman: Eye among the blind (NDLR: roman jamais traduit en France), un roman de science-fiction. J'ai envoyé ce livre pour un concours de roman du Sunday Times, et il fut enregistré de façon anonyme, comme la dernière oeuvre en compétition avec le numéro 239. Je n'ai pas remporté le prix, mais l'un des lecteurs de ce roman était Christopher Priest qui était déjà un ami. Un jour, en lui parlant de ce roman, il m'a dit: "J'ai lu cette histoire!" et il m'enjoignit à l'envoyer à un éditeur. Ce que je fis, et sa recommandation auprès de l'éditeur n'est sans doute pas étrangère à la publication de ce premier roman. Et voilà où j'en suis aujourd'hui, soixante livres plus tard, la plupart, il faut bien le dire, ne valant pas grand-chose. Il n'empêche qu'on peut dire que Christopher Priest (un excellent auteur) m'a mis le pied à l'étrier.

Public : Il s'avère que plusieurs de vos nouvelles portent le même titre que des romans postérieurs. De la même façon, à la lecture de vos nouvelles (Dans La Vallée des Statues et autres récits), on a parfois l'impression d'y voir l'embryon de thèmes développés dans vos romans. Est-ce que l'écriture des nouvelles constitue pour vous une étape préliminaire à l'activité romanesque?
Robert Holdstock : "Quelquefois, oui"*. Mais la nouvelle pour moi est un exercice très difficile, et je me demande toujours comment certains auteurs peuvent être aussi prolifiques dans ce style, comme Garry Kilworth par exemple qui n'a pas moins de cent-vingt nouvelles à son actif!

Public : Pensez-vous que cette difficulté personnelle ait à voir avec votre style, qui s'épanouit peut-être plus facilement dans le format du roman?
Robert Holdstock : Oui sans doute. Mes romans ont toujours quelque chose de bien plus satisfaisant.

Public : Est-ce que vous vous reconnaissez des influences particulières d'œuvres que vous auriez pu lire par le passé?
Robert Holdstock : Eh bien, H.G. Wells et Jules Verne ont été des lectures importantes pour moi, comme pour beaucoup de monde. Une des choses que j'ai toujours aimé faire, c'est mélanger le surnaturel et la fantasy. Et dans ce registre, j'ai été énormément influencé non pas par un livre, mais par une série télévisée: Quatermass and the Pit
Par exemple, j'ai écrit trois romans de science-fiction au début de ma carrière. Des romans qui, malgré l'intervention d'extra-terrestres, abordent déjà un mélange de thèmes surnaturels et merveilleux: ce ne sont pas des oeuvres de "pure" science-fiction.

Public : Des romans de science-fiction en passant par les nouvelles et le corpus de La Forêt des Mythagos, on trouve quelques points commun très forts : la fascination pour les peuples anciens, ce retour vers le passé pour trouver une souche à l'humanité qui soit préhistorique. Il y a toujours dans vos histoires ces époques qui vont se rencontrer, se mélanger, au travers de personnages, dans un lieu donné.
Robert Holdstock : Pour être vraiment honnête, c'est exactement ce que j'essaie de faire. Il y a longtemps, on m'a demandé: "Construisez-vous votre propre univers?". Eh bien, en vérité, j'essaie de construire un univers à partir d'une sorte de mythologie intime, personnelle. J'adore l'archéologie, et notamment ce qui a trait à l'histoire celtique. Et ce qui était fascinant pour moi, à travers La Forêt des Mythagos, c'était que je pouvais redonner vie à des ombres: des mythes oubliés, des légendes perdues, des milliers de créatures étranges. Le roman pour moi est un véhicule, le moyen de tisser des liens entre ces entités oubliées, que je me plais à entrelacer dans le cours du récit.
Je suis convaincu que la plupart des oeuvres de fantasy sont des passerelles vers d'autres mondes, d'autres mondes de l'esprit ou même des univers parallèles. Ma fascination pour la fantasy naît de la recherche de nouvelles portes vers ces mondes. Un bois enchanté (NDLR: comme dans le premier livre de La Forêt des Mythagos) est un exemple parfaitement évident. Dans Lavondyss (NDLR: deuxième roman de ce cycle, publié dans le premier volume de l'intégrale de La Forêt des Mythagos), ce sont cette fois dix masques qui constituent autant de portes vers des univers différents pourvu que l'on regarde à travers leurs yeux. C'est une vision très chamaniste, très préhistorique de l'univers parallèle, et j'use souvent de tels instruments dans d'autres histoires. Derrière le propos fantastique, ces masques sont en quelque sorte des portes vers l'inconscient, et également vers la conscience. Et si j'étais un peu plus intelligent, la possibilité d'explorer ces facettes à travers des aventures de fantasy me ravirait. (NDLR: une oeuvre de Nigel Kneale non traduite). Dans cette histoire, sous la surface de Londres, on trouve un vaisseau extra-terrestre datant d'un million d'années, avec à son bord, des êtres humains primitifs et des martiens, tous morts. Les martiens ressemblent à des insectes. Mais l'intelligence de l'histoire tient dans ce qu'ils évoquent également l'image du diable, réunissant des thèmes de la science-fiction, du fantastique et de la superstition. J'ai été tellement marqué par cette histoire que certains ont pu prétendre que je l'avais plagiée.

Public : Pensez-vous que le rêve soit également un moyen de pénétrer dans ces univers parallèles?
Robert Holdstock : "Pour moi ou pour tout le monde?"* Pour tout le monde... Probablement. Mais pas tous les rêves. Le cas du rêve éveillé en particulier est "très étrange"*, un peu comme s'il vous permettait de partager deux mondes à la fois: le monde où vous êtes endormi, et le monde où vous vous promenez. Je m'interroge souvent sur les visions chamaniques du début des temps, à l'époque où la mythologie était façonnée par ces rêves lucides, tandis que la conscience se développait. Imaginez le mur d'une grotte, sur laquelle une forme de cheval serait évoquée par le relief de la roche: c'est seulement un morceau de roche, mais quelqu'un reconnaît le cheval, l'identifie, et soudain, on a affaire à un acte symbolique. Je crois, de la même façon, que les rêves peuvent être des ouvertures sur la conscience.

Public : Dans Le Souffle du temps, roman de science-fiction, vous montriez déjà un intérêt pour l'éternel questionnement sur la frontière entre la réalité et le rêve. Or ce thème se révèle être central dans vos oeuvres de fantasy ultérieures...
Robert Holdstock : Cela fait bien longtemps que j'ai écrit ce livre (NDLR: 1981). L'entité extra-terrestre est une sorte de vent qui souffle à travers le temps, véhiculant autant de vestiges de son histoire. À cette époque, j'étais surtout fasciné par les mondes extra-terrestres et leur archéologie qui constituent en fait, le thème principal de ce roman.

Public : Pensez-vous que Carl Gustav Jung aurait fait un bon auteur de fantasy?
Robert Holdstock : Oui je pense qu'il était lui-même un auteur de fantasy! Mais j'aime le concept "d'inconscient collectif". Cela fonctionne-t-il réellement? Je ne sais pas, mais en tout cas, c'est une idée extrêmement intrigante. Il se produit périodiquement dans les populations humaines des changements d'états d'esprit, des transformations globales des mentalités, et on est en droit de s'interroger sur les mécanismes de ces évolutions simultanées. On peut prendre un exemple évident: celui qui nous a fait passer de la représentation artistique symbolique à la définition de dieux, au besoin divin, puis à l'émancipation secondaire à l'égard de ces images divines. Néanmoins, avec le temps, ma conviction de la réalité d'un inconscient collectif s'est passablement émoussée.

Public : Peut-être que cet inconscient collectif, s'il n'existe pas, peut se refléter dans le lien que l'on garde avec la Nature, qui occupe une place très importante dans l'ensemble de votre oeuvre?
Robert Holdstock : Très certainement. Je crois que nous avons perdu quelque chose avec le développement de la civilisation et de l'urbanisation. Je crois que, par le passé, nous avons été très proches de la Nature et qu'il y a des milliers d'années, nous étions plus engagés sur la voie d'une forme d'empathie à son égard. Et si nous avons perdu cette faculté, je pense que les enfants l'ont conservée. C'est là quelque chose de très étrange à propos des enfants et de proprement merveilleux.

Public : Et peut-être que pour nous, l'Imaginaire constitue le reste de ce lien avec la Nature, et la structure du mythe qui nous ramène sans cesse à cette force initiale?
Robert Holdstock : C'est un bon point. Absolument. Je crois que c'est ce que font les auteurs, ce que font les artistes, et que ce lien n'est pas perdu au point que certains ne sachent le retrouver.

Public : Il y a quelque chose de frappant dans vos livres et particulièrement dans Les Mythagos, c'est que tous ces livres ont pour thème la perte : la perte d'amour, ou la perte d'un proche, ou encore la perte d'un rêve... Le récit s'y construit comme une recherche qui se termine souvent assez mal, puisque vos personnages doivent se perdre physiquement dans la forêt pour retrouver ce qu'ils ont perdu. Ce constat confère à votre oeuvre un caractère très mélancolique.
Robert Holdstock : Le fait que mes romans soient construits comme des quêtes m'apparaît évident tandis que vous me le proposez, et pourtant c'était quelque chose de parfaitement inconscient au moment de leur écriture. Quelqu'un m'a dit un jour: "les familles, dans vos romans, sont toujours éclatées". Sans doute parce que écrire à propos de familles fonctionnelles serait ennuyeux! Mais vous avez raison à propos de cette notion de perte, bien que je ne sache pas pourquoi: je n'ai pas l'impression d'avoir personnellement perdu quelque chose. Si: il est bien une chose que nous perdons toujours, et malgré nous, nous perdons du temps.
Je pense que la redécouverte est un thème qui me motive tout particulièrement lorsque j'écris, mais c'est très perturbant de s'entendre dire que la perte est au centre de votre oeuvre.

Public : Il y a un personnage très important dans votre roman Lavondyss: Ralph Vaughan Williams. Pourquoi avoir choisi de faire intervenir ce personnage?
Robert Holdstock : Ralph Vaughan Williams est un compositeur anglais très inspiré, et je raffole de sa musique, ce qui suffit à justifier sa présence dans ce roman. Il a découvert la musique folklorique très jeune, et a eu le sentiment d'avoir toujours porté cette musique à l'intérieur de lui, avant même de l'avoir entendue. Et pour ma part je dirais la même chose à l'égard de la mythologie. Sa présence est donc une sorte d'hommage de ma part à l'égard de sa musique, mais aussi de sa perspicacité.
J'ai juste commis une erreur dans mon roman en le faisant intervenir en 1957, soit un an après sa mort. De sorte que le Ralph Vaughan Williams de mon oeuvre est un fantôme!

Public : Ce qui différencie Les Mythagos des autres romans de fantasy, c'est que contrairement au cas général, ici le bien n'a pas à triompher d'une entité maléfique. Où situez-vous l'enjeu global de cette oeuvre ?
Robert Holdstock : La lutte du bien contre le mal, celle de l'ordre contre le chaos, je les laisse volontiers à Michael Moorcock: ça ne m'intéresse pas. Je crois que mon but est aussi simple que la redécouverte! Qu'est-ce qui mérite dans notre histoire ou nos mythes d'être ranimé, d'être défendu aujourd'hui? Quelle part de notre histoire si facilement oubliée, mérite d'être mise en lumière? La curiosité est ce qui me pousse toujours en avant, la volonté de découvrir ce qui se cache toujours plus profond dans les bois et je me trouve piégé par cette envie.

Public : Les Shamigas, dans La Forêt des Mythagos, sont les gardiens d'une rivière. Ils ont la faculté de se transformer en pierre pour laisser traverser les voyageurs à gué. Pouvez-vous nous dire d'où viennent les Shamigas, de quelle mythologie?
Robert Holdstock : Eh bien, je les ai inventés de toutes pièces! En tout cas, je ne les ai pas consciemment extraits d'une quelconque mythologie ou d'un quelconque folklore. Mais on ne sait jamais: j'aurais pu lire quelque chose étant enfant que j'aurais oublié depuis bien longtemps, mais qui serait en fait, resté caché quelque part sous forme inconsciente. En tout cas, j'ai bien l'impression de les avoir inventés.

Public : Pascal, libraire à MillepagesEst-il possible de lire indépendamment les épisodes du Codex de Merlin? Où l'ordre des romans s'inscrit-il dans une suite chronologique?
Robert Holdstock : Il est préférable de lire Celtika avant Le Graal de Fer. Mais ce n'est pas si important, car ce sont deux histoires différentes, même si Le Graal de Fer se déroule postérieurement. Le premier raconte l'histoire de Jason et des Argonautes à la recherche de ses fils.
Les gens vous demandent souvent d'où vous vient telle ou telle idée et la plupart du temps, on ne sait que répondre, alors on invente quelque chose. Dans ce cas précis, j'ai été très influencé par une pièce de théâtre d'Euripide: Médée. "En Angleterre, une actrice sublime : Diana Rigg"* jouait le rôle de Médée dans un petit amphithéâtre dont les murs étaient couverts d'un magnifique jeu de boucliers de bronze. Dans les échanges entre Médée et Jason, le théâtre résonnait de mille sons. Au fond de la scène, une petite fenêtre avait été ménagée entre les boucliers, fenêtre à travers laquelle les deux fils de Jason assassinés par Médée, couverts de sang, riaient et gloussaient tandis que Jason et Médée se débattaient sur scène. À ce moment-là, je me suis dit:"Que serait-il advenu si Médée avait fait semblant de tuer ces enfants?". Et ce fut le point de départ du Codex de Merlin, chacun des deux premiers romans traitant d'un des fils.

Public : Il paraît que vous travaillez actuellement sur un nouveau roman dans l'univers des Mythagos? Est-ce que vous pouvez déjà nous fournir deux ou trois indices sur ce que l'on va y découvrir, à quelles surprises on peut s'attendre?
Robert Holdstock : Eh bien, la suite des Mythagos n'est pas d'actualité. Et pour tout dire, je suis totalement accaparé par le troisième volet du Codex de Merlin. Ce livre est une oeuvre difficile à écrire, dont l'action se déroule dans la Crête ancienne, au cours de la guerre qui oppose Dédale, l'inventeur du labyrinthe, à une divinité féminine de la nature sauvage: Edu. Ensuite, j'espère avoir l'occasion de me remettre au cycle des Mythagos, pour ce qui constituerait un cinquième roman puisque le cycle compte aujourd'hui quatre roman et une novella. Une seule chose est sûre: pour moi, un retour vers le monde de la science-fiction est parfaitement impossible. Je n'entends plus rien à la science-fiction aujourd'hui.

La discussion s'est ensuite prolongée autour d'un cocktail très amical organisé par la librairie Millepages, cocktail au cours duquel Robert Holdstock a continué de s'entretenir joyeusement avec son public, nous confiant notamment son goût pour la culture française. Pour notre gastronomie bien sûr, l'auteur se présentant comme un adepte fervent de nos fromages, et du fromage corse en particulier, la Corse où il passe rituellement ses vacances. Pour notre patrimoine culturel également, puisque qu'il nous a glissé sa passion pour la série des Astérix qu'il a découverte lors d'un voyage scolaire en France et qui, depuis, ne quitte plus son bureau, récréation privilégiée à l'écriture. À votre avis, quel peut-être le tome préféré du hardi gaulois pour cet artisan du mystère et de l'histoire? C'est Le Devin qui a sa préférence!
Puis, nous avons trinqué à Goscinny et Uderzo et nous avons laissé Robert Holdstock, que nous connaissions déjà comme un grand monsieur de la fantasy moderne, mais que nous avons découvert comme un individu espiègle, curieux, et avide de tout connaître de ce monde qu'il réinvente pour nous. Un grand merci à lui et à Millepages pour cette rencontre.

* Propos tenus en français par l'auteur

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