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Interview Robin Recht
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Interview Robin Recht

ActuSF : Comment avez-vous découvert la bande dessinée ? Vous souvenez-vous d’un album ou d’un auteur qui vous ait particulièrement marqué ?
Robin Recht : J'ai toujours vécu avec la bande dessinée, étant fils unique, les livres ont toujours été mes compagnons de jeu privilégiés. D'abord avec la collection familiale de Tintin et Asterix, puis au travers d'autres séries comme Léonard, Le scrameustache et autres petits hommes, comme tant de fans de bd. Je n'ai donc pas vraiment de titre fondateur d'une passion, mais plutôt l'impression d'avoir toujours eu une bd près de moi. Je me sens influencé par tellement de gens de talent, de culture, qui ont marqué mon parcours -que ce soit dans la bd, le cinéma, la peinture ou la littérature- que n'en citer qu'un serait injuste pour tous les autres.

ActuSF : Vous souvenez-vous quand vous vous êtes dit que vous souhaitiez en faire votre métier ?
Robin Recht : Non, pas vraiment, ça s'est fait tout seul, tout naturellement: prépa artistique, arts déco de paris, puis bd.

ActuSF : Comment avez-vous rencontré Gabriel Delmas ? Et qu’est-ce qui vous a donné envie de travailler avec lui ?
Robin Recht : J'ai rencontré Gabriel aux arts déco, à l'époque nous avions peu de points communs et j'avoue être passé à côté du personnage. Plus tard, on s'est recroisé à l'occasion de la sortie du Psychopompe. J'avais beaucoup aimé cet album, ténébreux, ambitieux, exigent. Bref, sa vision et son talent d'écriture m'ont donné envie de faire un bout de chemin avec lui.(plein de noirceur évidemment)

ActuSF : Comment est née l’idée de Totendom et qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?
Robin Recht : Au départ, j'ai proposé à Gabriel d'écrire une histoire qui devait tourner autour du personnage historique de Gilles de Rais. Un monstre humain plein de grandeur et de sang. L'idée lui a plu et on s'est mis tranquillement au travail. Mais écrire une bonne histoire autour de la véritable grande Histoire est une chose qui demande beaucoup de maturité, comme dit Dumas, on peut violer l'histoire, mais il faut lui faire de beaux enfants. Nous étions tous deux à l'étroit dans cette vérité historique. Bref, Gabriel m'a proposé de mettre de côté le réel pour se concentrer sur les phantasmes que nous avions sur Gilles, notre ressenti artistique. Au fond, nous voulions faire une histoire médiévale très dark et romantique. Une histoire de gloire et de déchéance. Totendom était né.

ActuSF : Comment présenteriez-vous cette série à quelqu’un qui ne l’aurait pas lu ?
Robin Recht : L'heroic fantasy, c'est ça !

ActuSF : Au point de vue graphique, qu’aviez vous envie de faire ? Quelle technique avez-vous utilisez ?
Je voulais créer des images très évocatrices, très hiératiques, très sombres aussi. Revenir à une tradition picturale proche de l'expressionnisme. J'ai beaucoup regardé Eisentein et son Ivan le terrible. Pour obtenir ces visuels, ma technique a pas mal changé, j'ai chargé en noir, j'ai utilisé des pinceaux beaucoup plus gros, des brosses, pour ne pas avoir un parfait contrôle. Générer du chaos, évoquer plus que montrer en somme.

ActuSF : Le dernier Rituel comme Totendom relève de la fantasy. Est-ce un genre que vous appréciez particuliÈrement ou est-ce un hasard dans les projets ?
Robin Recht : Effectivement, j'ai beaucoup d'affinités avec ce type de mythologie. Même si, à mon sens, les deux albums n'ont pas grand chose à voir, ni dans la forme ni dans le fond. Le Dernier Rituel, c'est de l'heroic fantasy dans le sens actuel du terme, avec son bestiaire, son background rôliste, de l'heroic fantasy très « post Quête de l'oiseau du temps » (série absolument merveilleuse d'ailleurs). Avec Totendom, je recherche les origines plus anciennes du genre. Sans le décorum, sans les éléments de surface qui maintenant le définissent.

ActuSF : Quels sont vos projets ?
Robin Recht : Et bien pas mal de choses vont venir, mais après Totendom quoi qu'il arrive.

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