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Interview Stéphane Collignon
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Interview Stéphane Collignon

Actusf : Comment est née l'idée de ce projet ? Qu'est-ce qui vous a donné envie de le dessiner ?
Stéphane Collignon : L'idée de ce projet vient de Christian lui-même. Huitième Continent est une adaptation de sa nouvelle « Les Derniers jours d'Edgar Poe » parue chez Glyphe en 2009. J'avais déjà beaucoup aimé ses Mystères de Saint Pétersbourg, où il nous présentait la Révolution Russe d'Octobre sous un angle fantastique. C'est le même mécanisme pour Huitième Continent. De plus, avec ce premier tome, c'était l'occasion de me plonger dans un univers victorien et fantastique, étant très friand des vieux films gothiques italiens (notamment ceux de Mario Bava) ou de la Hammer. On s'est lancé... Et puis Christian commence à être un vieux complice et nous sommes sur la même longueur d'onde sur différents sujets. Nous pensions tout d'abord nous lancer sur une adaptation des Mystères de Saint Pétersbourg, mais vu que l'érotisme y a une part importante, cela aurait été compliqué de le placer chez les éditeurs classiques. On a mis ça de côté et nous sommes partis à la conquête de ce mystérieux Huitième Continent.
 
Actusf : Comment avez-vous travaillé avec Christian Vilà ? Est-ce différent de travailler avec lui par rapport à Froideval ?
Stéphane Collignon : Pour ce qui est de la réalisation des pages, de manière très classique, Christian me fournit un découpage écrit d'après lequel je réalise les storyboards. Il peut m'arriver de lui proposer certaines idées ou variantes, on en discute et une fois d'accord, j'attaque les noirs et blancs.
Contrairement à mes albums précédents, je ne me suis pas occupé de la mise en couleur, c'est Boubette, une coloriste qui nous a fait un boulot superbe. Je ne me suis chargé que de la couverture. Sinon, pour en revenir à votre question, travailler avec Christian est très différent du travail avec Froideval, c'est même très difficile de comparer car je fréquente Christian également hors du travail. La relation avec Froideval s'arrêtait à la BD, comme beaucoup d'autres binômes scénariste/dessinateur d'ailleurs.
 
Actusf : Il y a des accents lovecraftiens dans le scénario, comment avez-vous abordé cet aspect de l'histoire ?
Stéphane Collignon : J'avais déjà eu l'occasion de travailler sur l'univers de Lovecraft pour le collectif  Les Mondes de Lovecraft (histoire « Tunguska », scénario de P. Renault chez Soleil), ou sur les couvertures des romans de Brian Lumley chez Bragelonne – sa série Necroscope est très lovecraftienne. Tout ça fait que j'étais déjà familier de cet univers.
 
Actusf : Graphiquement on pense parfois à Guillaume Sorel en parcourant l'album. Est-ce une de vos influences ?
Stéphane Collignon : Non, je ne pense pas. J'avais lu Mens Magna à l'époque où je travaillais avec Froideval, j'avais aimé mais depuis ça, je n'ai rien lu d'autre de Guillaume Sorel. Je voue vraiment une admiration pour le travail de Giraud/Moebius, et concernant des auteurs plus jeunes, j'apprécie beaucoup le travail de Lauffray. Mais il y en a beaucoup d'autres, aussi bien en comics qu'en manga. Sinon, pour cette série, j'ai beaucoup regardé les illustrations de George Roux qui accompagnaient les livres de Jules Verne ou de R.L. Stevenson.
 
Actusf : Quels sont vos projets ? Sur quoi travaillez-vous ?
Stéphane Collignon : Avec Christian, nous sommes sur le tome 2 de Huitième Continent. Je travaille en parallèle sur une série moyen-âgeuse, prévue en deux tomes, avec Jean-Charles Gaudin et Jean-Luc Clergeaud au scénario, qui devrait sortir en janvier chez Soleil.

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