Actusf : N’en avez-vous pas marre que l’on vous demande toujours votre définition du steampunk?
Tim Powers : Pas du tout ! Je pense plutôt que les gens qui me posent la question doivent en avoir marre de m’entendre toujours répondre : « Je n’en sais rien, à première vue, je dirais que ce sont des aventures dans le Londres victorien avec beaucoup d’engrenages et de dirigeables ».
Actusf : Comment avez-vous réagi lorsque K. W. Jeter a qualifié votre travail de steampunk dans Locus Magazine ?
Tim Powers : J’étais heureux de voir que Jeter voulait donner un coup de projecteur sur ce que nous avions écrit et qu’il pointait une cohérence entre nos ouvrages. Son courrier a fait passer notre travail comme plus ou moins réfléchi et cohérent !
Actusf : Quels sont vos auteurs du XIXe siècle favoris ?
Tim Powers : Et bien, c’est plutôt vaste comme siècle ! Si je mets de côté la poésie, je dirais Edward John Trelawny, Robert Louis Stevenson, Mark Twain, les sœurs Brontë et bien sûr Charles Dickens.
Actusf : Quelles ont été vos inspirations pour Les Voies d’Anubis ?
Tim Powers : J’ai toujours été fasciné par Lord Byron et, dans une de ses lettres, il parle de personnes l’ayant aperçu à Londres en 1810 alors qu’en fait, il était cloué par la fièvre en Turquie. Je me suis alors demandé pourquoi un clone de Byron se serait promené dans Londres. Je voulais aussi mettre en perspective cette période et tout ce qu’elle impliquait grâce à un prisme moderne. J’ai donc incorporé un saut dans le temps. Pour tout le reste, j’ai fait quelques recherches.
Actusf : Le cyberpunk a-t-il influencé l’écriture des Voies d’Anubis ?
Tim Powers : Pas du tout ! Neuromancien de Gibson a été publié l’année après la publication des Voies d’Anubis et avant d’avoir lu Neuromancien, je n’avais jamais entendu parler du cyberpunk.
Actusf : Qu’est-ce que ça fait d’être l’un des pères du steampunk ?
Tim Powers : C’est très gratifiant ! Je suis heureux que le petit truc que Jeter, Blaylock et moi-même avons créé à la fin des années 1970, début des années 1980, se soit si considérablement développé !
Actusf : Comment percevez-vous la communauté steampunk aujourd’hui ?
Tim Powers : Il me semble qu’elle tourne surtout autour du costume, avec beaucoup de gadgets sophistiqués et d’armes. Tout ceci est très divertissant ! Je ne lis pas beaucoup de littérature steampunk actuelle, j’en suis navré, et je ne sais pas trop comment elle se développe. Il y a l’air d’en avoir à profusion ! Mais même si je n’ai pas lu les sorties récentes, je peux vous dire que j’adore le design des couvertures !
Actusf : Votre définition du steampunk a-t-elle évolué durant toutes ses années ?
Tim Powers : Non, en fait, je n’ai jamais vraiment eu besoin d’une définition pour commencer. Avant que Jeter envoie sa lettre à Locus Magazine, nous ne savions même pas que nos écrits pouvaient tomber dans une catégorie.
Actusf : Pouvons-nous espérer le retour de William Ashbless?
Tim Powers : Oh oui, probablement dans un roman futur ! Mais j’essaye de le placer dans tous mes livres.
Propos recueillis par Arthur Morgan et Etienne Barillier
La suite de l'interview dans le Guide Steampunk d'Arthur Morgan et Etienne Barillier