
Yann de Saint-Rat : Je suis tombé très tôt dans le fantastique au sens large (science-fiction, horreur, fantasy…), au travers du cinéma et de la lecture, et je n’ai jamais décroché. Après quelques lectures jeunesse, j’ai découvert à 13 ans Stephen King puis dans le même registre j’ai lu la plupart des romans de Graham Masterton, Dean R. Koontz. J’ai ensuite dévoré H. P. Lovecraft puis mes premiers classiques de fantasy et SF. Beaucoup d’autres ont suivi. Les auteurs anglo-saxons qui m’ont le plus marqué sont probablement Lovecraft, Zelazny, Conan Doyle, Gemmell, et en ce qui concerne les auteurs francophones M. Gaborit, T. Day, S. Brussolo… Plus que toute autre chose, j’adore lire, imaginer des histoires et essayer de les écrire, de les mettre en forme, est en quelque sorte le prolongement naturel de ma passion !
Actusf : Comment est née l’idée du Sang que l’on verse ? Qu’aviez-vous envie de faire ?
Yann de Saint-Rat : J’avais une bonne idée du personnage principal et je savais où je voulais l’emmener. Je souhaitais l’impliquer dans une histoire aux enjeux qui le dépasse, sombre et violente, dans laquelle ses talents de combattant seraient mis à rude épreuve. Le confronter à son plus grand défi, un adversaire enfin à sa hauteur, un prédateur poussé par une force supérieure. Leurs motivations sont opposées mais sont-ils aussi éloignés l’un de l’autre qu’ils le croient ? Sont-ils vraiment libres de choisir leur destin ? Le tout émaillé d’affrontements épiques, sans limite ou presque, de beaucoup d’action et sans notion de bien ou de mal.
Actusf : Votre héros est un combattant hors pair, le meilleur sur le champ de bataille. Comment le présenteriez-vous ?
Yann de Saint-Rat : Un jeune homme simple, qui a un don extraordinaire pour tuer, mais qui se refuse à l’utiliser ailleurs que sur un champ de bataille ou pour répondre à un défi. Il rêve de trouver enfin un adversaire à sa mesure, ne désire rien d’autre que progresser dans son art. Il donne la mort avec une efficacité redoutable, mais il n’en reste pas moins jeune et sensible, il n’a jamais provoqué le moindre affrontement.
Actusf : Même question sur cette petite fille étrange qui vient le chercher pour tuer son père...
Yann de Saint-Rat : Asa est une fillette mystérieuse, qui a déjà une longue expérience derrière elle. Elle est dotée de grands pouvoirs mais reste cependant bien faible face à son père. Elle est prête à tout pour atteindre ses objectifs. Le monde tel qu’il est devenu lui fait peur, ne lui convient plus. Elle a besoin d’Etréham autant que lui d’elle pour survivre, elle va lui permettre d’appréhender des forces qu’il ne concevait pas.
Actusf : Il y a une cosmologie derrière votre roman avec des Dieux. Comment l’avez-vous conçue ? De manière plus globale, avez-vous posé le cadre de votre monde avant de vous lancer dans le récit ?
Yann de Saint-Rat : Je voulais que les puissances supérieures à l’œuvre soient intimement liées aux humains, qu’elles leur ressemblent en bien de points, tout en jouissant de capacités hors du commun. Elles se sont peu à peu détachées des hommes, certaines se mêlant à eux, mais leurs querelles, aussi vieilles qu’eux, menacent l’équilibre du monde lorsqu’elles resurgissent. Ces dieux ont des visions divergentes sur la manière de régenter le monde, Asa est le point de jonction entre eux et les hommes, elle partage leurs vies. L’univers du roman s’est enrichi au fur et à mesure que l’histoire progressait, je me suis d’abord focalisé sur les personnages et leur évolution, je ne tenais pas à créer tout un monde avant de commencer à écrire. Je savais néanmoins depuis le départ que l’environnement médiéval serait fantastique, rude et noir.
Actusf : Un petit mot sur la présentation du livre. Votre éditeur évoque Tarentino et le cinéma. Est-ce que ce sont des références pour vous ?
Yann de Saint-Rat : Je suis effectivement passionné par le cinéma, sans me cantonner à un seul genre. J’admire tout ce qu’a fait Tarentino, ses mises en scène spectaculaires, violentes et jamais départies d’humour noir, son goût pour le cinéma asiatique… Mais j’apprécie également le travail de beaucoup d’autres réalisateurs talentueux, comme Scorcese, Ridley Scott, Cronenberg, Tim Burton, Del Toro, les frères Cohen… Il y en a tant !
Actusf : Parlez-nous de vos projets. Sur quoi allez-vous travailler ?
Yann de Saint-Rat : J’ai terminé un deuxième manuscrit, dans un style différent, de la fiction contemporaine cette fois, que j’espère publier bientôt. Dès que j’en ai le temps, je travaille sur mon second roman de fantasy, un one shot qui s’inscrit dans le même univers que le premier mais bien des années plus tard, et où beaucoup de choses ont changé !