Actusf : Parlons tout d’abord de votre parcours. Comment en êtes vous venu à la bande dessinée ?
Yannick Corboz : J’ai fais une école à Lyon (Emile Cohl) où on enseigne l’illustration et la BD. Je n’ai pas tout de suite été attiré par la BD mais par l’animation. Je suis entré dans le jeux vidéos où j’ai fais beaucoup d’illustration et de l’animation 3D. en parallèle, j’ai publié mes premières histoires avec Nicolas Pothier dans le magazine Bodoï et Metal Hurlant. J’ai ensuite débuté une activité d’illustrateur free lance et j’essaye de faire de la BD.
Actusf : Avant de parler de Célestin, évoquons Voies off et Woody Allen. Pouvez-vous nous présenter ces deux albums et comment ils se sont fait ?
Yannick Corboz : Voies Off est le premier que j’ai eu avec Nicolas Pothier, nous avons développé les premières histoires alors que nous travaillions encore dans le jeu vidéo. Le premier éditeur à nous faire confiance était Nocturne avec qui nous avons travaillé sur la bd sur Woody Allen. Petit à petit nous avons réussi à convaincre un éditeur (Treize Etrange) qui a sorti l’album Voies Off.
Actusf : Comment avez-vous rencontré Wilfrid Lupano et comment en êtes-vous venu à vouloir travailler ensemble ?
Yannick Corboz : J’ai rencontré Wilfrid Lupano lors du festival d’Angoulême 2006. Je finissais la réalisation de voies off et je cherchais un scénariste. J’ai rencontré les éditeurs de Delcourt qui m’ont présenté Wilfrid. J’ai beaucoup aimé son univers et nous avons entrepris des essais pour voir si nos univers et nos visions des choses collaient. Ça a bien fonctionné et nous avons convaincu également notre éditeur.
Actusf : Comment est née l’idée de Célestin ?
Yannick Corboz : L’idée de Célestin vient de Wilfrid Lupano.
Actusf : Qu’aviez-vous envie de faire graphiquement ?
Yannick Corboz : Je voulais changer graphiquement par rapport à voies off, expérimenter d’autres univers. J’ai fait pas mal de recherches et nous sommes venus à un accord.
Actusf : Quelles techniques avez-vous utilisé ?
Yannick Corboz : Toutes les planches sont réalisées à l’encre de chine et au stylo à bille noir. Ensuite la couleur est faite sur ordinateur.
Actusf : Vous avez réparti le travail comment avec Wilfrid Lupano ? Etes-vous intervenu sur son scénario et lui sur vos dessins ?
Yannick Corboz : L’idée originale est la sienne. J’ai du d’abord me plonger dans son univers et essayer de me rapprocher de sa vision des choses. Je me suis alors approprié son univers et alors le travail d’équipe a commencé. Je suis peu intervenu sur le scénario mais davantage sur la mise en scène et le rythme. Wilfrid a suivi le développement de l’album du début à la fin. Il m’a donné beaucoup de conseils autant au niveau du dessin, de la narration ou des couleurs. Il avait un certain recul que je n’avais pas.
Actusf : Comment présenteriez-vous le personnage de Célestin ? Un dandy un peu poète et un peu glandeur ? Une sorte de dom Juan ?
Yannick Corboz : Au départ, j’avais imaginé Célestin comme une sorte de Dom Juan. Célestin n’est pas un personnage noir et mélancolique. C’est un personnage individualiste. Il est lâche, mythomane et opportuniste. Il semble qu’il y’ait qu’une chose que compte pour lui, c’est le luxe. Sa maladresse, sa candeur et sa chance l’emportent dans des situations assez amusantes. Au final Célestin est un personnage que je trouve très attachant.
Actusf : Avez-vous vous du faire des recherches au niveau des costumes ou des décors ?
Yannick Corboz : Oui, j’ai fais des recherches sur le XVIIIème siècle. L’époque de Louis XV et Louis XVI. Essentiellement en France, en Italie et en Allemagne.
Actusf : L’album est exceptionnellement fluide notamment dans les positions et les attitudes des personnages. C’est quelque chose que vous avez beaucoup travaillé ?
Yannick Corboz : Merci. Je suis content si ça fonctionne. Oui, c’est du travail qui commence à l’écriture du scénario.
Actusf : Pourquoi avoir choisi de faire vous-même vos couleurs ?
Yannick Corboz : Je ne sais pas…
Actusf : Célestin est prévu en deux tomes. Songez-vous déjà à une suite ?
Yannick Corboz : Nous en parlons souvent avec Wilfrid. C’est envisageable mais ça ne dépend pas que de nous.
Actusf : Quels sont vos projets et vos envies ?
Yannick Corboz : Je vais faire le tome 2. J’ai aussi d’autres projets de BD, des projets d’illustration et de peinture. J’aimerais continuer à faire d’autres albums.
La chronique de 16h16 !