Actusf : Dan Simmons, on a forcément envie de t'en parler ! Qu'est-ce qui pour toi caractérise son style ?
Jean-Daniel Brèque : En un mot : l’ambition. Plus une authentique démarche postmoderne. Je traque sans cesse les références, et j’en trouve pas mal. D’où le long appendice d’Olympos, nécessaire à mon avis. C’est un écrivain qui se lance sans cesse de nouveaux défis. Examinez l’ensemble de son œuvre : des textes de SF, qui jouent avec les codes du genre (le cycle d’Hypérion), mais aussi de spéculation métaphysique (L’Homme nu) ; des romans de fantastique ; des romans policiers (moins réussis que le reste, à mon avis – mais le danger chez Simmons, c’est que le premier degré est si prenant qu’on peut ne pas capter le deuxième) ; des romans de littérature générale, etc. Sur le strict plan de l’écriture, ce n’est pas – à mon humble avis – un grand styliste, sauf exception (Les Larmes d’Icare en est une de taille), mais il est toujours efficace.
Actusf : Tu as publié plusieurs nouvelles ici et là. Est-ce une activité que tu as complètement arrêté ? Et pourquoi ?
Jean-Daniel Brèque : Oui, j’ai arrêté. J’estimais ne pas avoir le niveau. Plus précisément, j’étais incapable de construire une histoire qui me satisfasse. Peut-être parce que, en tant que traducteur, je m’attache tellement aux arbres que je perds la forêt de vue.
Actusf : Tu as traduit du français vers l'anglais la nouvelle H.P.L. de Roland C. Wagner. Le chemin était en sens inverse par rapport à ce que tu as l'habitude de faire. Est-ce que c'était compliqué ? Plus difficile que de l'anglais au français ?
Jean-Daniel Brèque : Dans l’absolu, oui, c’est beaucoup plus difficile. Mais vu que Roland avait écrit cette nouvelle dans un style volontairement neutre, journalistique, c’était bien plus facile à rendre en anglais que si j’avais dû traduire une nouvelle des Futurs Mystères de Paris, par exemple. J’ai lu des articles sur Lovecraft en anglais – démarche obligatoire, d’ailleurs, pour la documentation –, et je me suis lancé. En règle générale, je pense qu’il vaut mieux que ce soit un Anglais ou un Américain qui traduise du français vers l’anglais.
Actusf : Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
Jean-Daniel Brèque : J’ai plusieurs fers au feu : le deuxième volume de La Patrouille du temps de Poul Anderson, qui en comptera quatre en principe. The Terror, le nouveau Dan Simmons, un mélange de fantastique et d’aventures polaires, inspiré par la tragique expédition Franklin en quête du passage du Nord-Ouest. Par la suite, j’attaque La Mosaïque de Jéricho, d’Edward Whittemore, dernier volume du Quatuor de Jérusalem. Puis il y aura sans doute du Poul Anderson et du Lucius Shepard, mais aussi un roman de SF pour Ailleurs & Demain, mais là je laisse à Gérard Klein le soin de l’annoncer le moment venu.
Jean-Daniel Brèque : En un mot : l’ambition. Plus une authentique démarche postmoderne. Je traque sans cesse les références, et j’en trouve pas mal. D’où le long appendice d’Olympos, nécessaire à mon avis. C’est un écrivain qui se lance sans cesse de nouveaux défis. Examinez l’ensemble de son œuvre : des textes de SF, qui jouent avec les codes du genre (le cycle d’Hypérion), mais aussi de spéculation métaphysique (L’Homme nu) ; des romans de fantastique ; des romans policiers (moins réussis que le reste, à mon avis – mais le danger chez Simmons, c’est que le premier degré est si prenant qu’on peut ne pas capter le deuxième) ; des romans de littérature générale, etc. Sur le strict plan de l’écriture, ce n’est pas – à mon humble avis – un grand styliste, sauf exception (Les Larmes d’Icare en est une de taille), mais il est toujours efficace.
Actusf : Tu as publié plusieurs nouvelles ici et là. Est-ce une activité que tu as complètement arrêté ? Et pourquoi ?
Jean-Daniel Brèque : Oui, j’ai arrêté. J’estimais ne pas avoir le niveau. Plus précisément, j’étais incapable de construire une histoire qui me satisfasse. Peut-être parce que, en tant que traducteur, je m’attache tellement aux arbres que je perds la forêt de vue.
Actusf : Tu as traduit du français vers l'anglais la nouvelle H.P.L. de Roland C. Wagner. Le chemin était en sens inverse par rapport à ce que tu as l'habitude de faire. Est-ce que c'était compliqué ? Plus difficile que de l'anglais au français ?
Jean-Daniel Brèque : Dans l’absolu, oui, c’est beaucoup plus difficile. Mais vu que Roland avait écrit cette nouvelle dans un style volontairement neutre, journalistique, c’était bien plus facile à rendre en anglais que si j’avais dû traduire une nouvelle des Futurs Mystères de Paris, par exemple. J’ai lu des articles sur Lovecraft en anglais – démarche obligatoire, d’ailleurs, pour la documentation –, et je me suis lancé. En règle générale, je pense qu’il vaut mieux que ce soit un Anglais ou un Américain qui traduise du français vers l’anglais.
Actusf : Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
Jean-Daniel Brèque : J’ai plusieurs fers au feu : le deuxième volume de La Patrouille du temps de Poul Anderson, qui en comptera quatre en principe. The Terror, le nouveau Dan Simmons, un mélange de fantastique et d’aventures polaires, inspiré par la tragique expédition Franklin en quête du passage du Nord-Ouest. Par la suite, j’attaque La Mosaïque de Jéricho, d’Edward Whittemore, dernier volume du Quatuor de Jérusalem. Puis il y aura sans doute du Poul Anderson et du Lucius Shepard, mais aussi un roman de SF pour Ailleurs & Demain, mais là je laisse à Gérard Klein le soin de l’annoncer le moment venu.
Interview réalisée le 24/03/2007 et relue par l'auteur en avril 2009