Actusf : Vous avez commencé à écrire lors de votre adolescence, quel serait le conseil que vous donneriez à de jeunes auteurs ?
Sire Cédric : D’abord, lire. Ensuite, lire.
Actusf : Quel genre musical écoutez-vous lorsque vous écrivez et quel effet cela a-t-il sur votre production ?
Sire Cédric : Ma culture est celle du rock et du métal, mais j’écoute de tout, de la musique liturgique à l’électro. Je suis très sensible au rythme, à la texture. Du coup, j’écris comme ça, mon phrasé est comme ça.
Actusf : Entre l’exercice du recueil ou du roman, lequel des deux vous a le plus apporté et lequel vous a le plus satisfait ?
Sire Cédric : À mes yeux, le travail avec les mots est le même, et le plaisir identique. J’écris pour faire partager quelque chose, j’ai donc commencé par des nouvelles parce qu’elles étaient plus faciles à faire lire, plus immédiates. Avec les romans, on prend davantage le temps. C’est la seule nuance. D’ailleurs, le prologue de L’Enfant des cimetières était à l’origine une nouvelle parfaitement indépendante, qui a été publiée comme telle il y a quelques années sous le titre « Naemah ».
Actusf : Votre dernier roman L'Enfant des cimetières vient de sortir aux éditions le Pré aux Clercs, quelles ont été vos inspirations ?
Sire Cédric : J’avais envie d’écrire un roman angoissant qui se déroulerait à l’heure actuelle, en périphérie de nos vies quotidiennes. L’inspiration est venue de nombreuses sources, à commencer par les faits divers macabres entendus ou lus dans les médias, les livres ésotériques que je collectionne, ou simplement les rues de mon quartier. Diverses choses de la vie de tous les jours en fait. Un mystère s’est fait jour. Des personnages sont nés et se sont mis à vivre, à se débattre, prisonniers de ce mystère.
Actusf : Le bourreau de votre histoire a eu une vie torturée. Pour vous est-il un monstre ou une victime ?
Sire Cédric : Un peu des deux, forcément. De par ses origines, Nathaniel Loth est un monstre, coincé entre deux natures contradictoires et n’appartenant ni à l’une ni à l’autre. Je ne peux pas trop dévoiler l’intrigue mais dans la vie, les véritables monstres ne sont pas toujours ceux qu’on croit. C’est aussi le message du roman.
Actusf : Pourquoi avoir choisi la couleur bleue qui irradie de Kristel ? A-t-elle une symbolique particulière pour vous ?
Sire Cédric : Le bleu est ma couleur préférée, à un stade obsessionnel parfois. On la retrouve dans tous mes livres, quand les personnages passent d’un monde à l’autre. C’est la couleur des abysses, les autres couleurs du spectre n’arrivant plus à percer. Je rêve souvent en bleu. Alors voilà.
Actusf : Pouvez-vous créer un personnage encore plus sadique que l’anti-héro de ce récit ?
Sire Cédric : Ohh, ça, c’est certain. (Rires.)
Actusf : Si vous étiez l’un des personnages de votre récit, lequel seriez-vous et pourquoi ?
Sire Cédric : Kristel Hansen me ressemble beaucoup, même si ce personnage a largement été inspiré par la personnalité de ma petite amie. Dans le roman, c’est une artiste qui arrive à rendre l’invisible visible, une passeuse entre les mondes. C’est aussi ce que je fais avec l’écriture, à ma manière. Outre ce détail, ses positions dans la vie sont assez similaires aux miennes.
Actusf : Vous avez rencontré vos lecteurs au salon du livre de Paris, comment ce nouveau roman a-t-il été accueilli ?
Sire Cédric : Au-delà de mes rêves ! Mes précédents livres avaient divisé certains lecteurs, il y avait eu les amateurs de mon humour décalé dans Angemort et ceux qui l’ont viscéralement détesté, par exemple. Cette fois, j’ai l’impression que ce roman parle plus facilement à tout le monde, et surtout qu’il m’a fait gagner un public bien plus vaste, ne lisant pas forcément du fantastique ou de l’horreur.
Actusf : Pouvez-vous nous dire quelques mots de votre livre de chevet actuel ?
Sire Cédric : Je viens de finir Rituel de Mo Hayder. C’est un auteur que je ne connaissais pas et j’ai trippé comme un gosse à cette lecture.
Actusf : Quels sont vos projets littéraires pour l’avenir ?
Sire Cédric : Continuer dans le thriller et voir où cela peut bien me mener…
La chronique de 16h16 !