J.K. Rowling a récidivé avec des tweets transphobes samedi dernier. Le site La Gazette du Sorcier a fait point le point sur la situation et l'on s'en fait écho ici.
Samedi 6 juin, en plein Mois des Fiertés, J.K. Rowling a relayé un éditorial du site devex.com appelant à «créer un monde post-Covid-19 pour les personnes qui ont leurs règles».
“Personnes réglées”. Je suis certaine qu’il y avait un mot pour désigner ces gens. Quelqu’un pour m’aider ? Fâmmes ? Felmes ? Fennes ?”
Ce tweet a provoqué une vague circonspection et de colère de la part d'un grand nombre d’internautes.
‘People who menstruate.’ I’m sure there used to be a word for those people. Someone help me out. Wumben? Wimpund? Woomud?
— J.K. Rowling (@jk_rowling) June 6, 2020
Opinion: Creating a more equal post-COVID-19 world for people who menstruate https://t.co/cVpZxG7gaA
Ainsi, J.K. Rowling ne prend pas en compte le fait que des hommes trans et des personnes non-binaires peuvent aussi être concernées par les menstruations et, de fait, tourne en ridicule un vrai problème de santé publique.
Accusée de transphobie, J.K. Rowling s’est défendue dans une série de tweets et continue de nier la réalité de leur identité de genre.
If sex isn’t real, there’s no same-sex attraction. If sex isn’t real, the lived reality of women globally is erased. I know and love trans people, but erasing the concept of sex removes the ability of many to meaningfully discuss their lives. It isn’t hate to speak the truth.
— J.K. Rowling (@jk_rowling) June 6, 2020
Toutefois, l'autrice utilise ici le terme «sexe» et non «genre», renvoyant l’identité de genre d’une personne seulement à ses organes sexuels. Ces propos amalgamant et erronés indiquent clairement qu’elle n'envisage pas une femme trans comme une femme, ni un homme trans comme un homme.
De fait, en sous entendant que seules les femmes cisgenre sont concernées par les menstruations, J.K. Rowling nie l’existence des personnes intersexes et les identités des personnes trans et non binaires.
Cette polémique fait écho à une précédente prise de position de J.K. Rowling en décembre 2019 lorsqu'elle avait soutenu Maya Forstater, non reconduite par l’ONG pour laquelle elle travaillait, suite à ses déclarations sur Twitter, au sujet de la transidentité, qui indiquait que « les hommes ne peuvent pas devenir des femmes » et qu’il est « injuste et dangereux que les femmes trans concourent dans des sports féminins. » Cette prise de position avait provoqué un véritable esclandre dans le fandom.
Et plus largement, depuis 2018, J.K. Rowling fait régulièrement l’objet de critiques sur les réseaux sociaux pour ses soutiens plus ou moins assumés à des tweets transphobes. Cette ligne de conduite de J.K. Rowling la range désormais dans le mouvement TERF (trans-exclusionary radical feminist, féministe radicale exclusionnaire des personnes trans).
Plusieurs acteurs des films et de la pièce de théâtre Harry Potter ont pris la parole pour défendre les droits des personnes trans et se distancier des propos de J.K. Rowling. On retrouve entre autre Noma Dumezweni (Hermione dans Harry Potter et l’enfant maudit) ; Chris Rankin (Percy Weasley) ; Katie Leung (Cho Chang) ; James Howard (Drago dans Harry Potter et l’enfant maudit) ; Jenet Le Lacheur (Harry Potter et l’enfant maudit) ; Jonathan Case (Scorpius, Harry Potter et l’enfant maudit). De son côté, Daniel Radcliffe a répondu à la polémique déclenchée par l'autrice dans une tribune.
"Selon le projet Trevor, 78% des jeunes transgenres et non binaires ont déclaré faire l'objet de discrimination en raison de leur identité de genre. Il est clair que nous devons faire plus pour soutenir les personnes transgenres et non binaires, ne pas invalider leur identité et ne pas causer de dommages supplémentaires."
Le débat est sans doute loin d'être terminé pour celle qui prépare un nouveau livre jeunesse...
