Scénariste de comics pour les plus grandes maisons d'édition de bandes dessinées américaines, Charles Dixon a imaginé de nombreuses aventures de Batman. Il travaille également sur des adaptations d'œuvres célèbres et après celle de Bilbo le Hobbit, il a évoqué celle de La Roue du Temps  de Robert Jordan en bande dessinée.
S'il est surtout connu pour l'adaptation du livre de J. R. R. Tolkien ici chroniqué, David Wenzel est pour sa part un illustrateur de livres pour la jeunesse. Il a aussi réalisé les dessins de comics Marvel.

Les premières aventures de Bilbo Sacquet

Bilbo Sacquet n'est qu'un Hobbit ordinaire jusqu'au jour où Gandalf le Magicien lui rend visite et l'invite – le force – à partir à l'aventure avec treize Nains. L'objectif de la quête : s'emparer du trésor sur lequel veille le dragon Smaug. Le brave Hobbit devra affronter de nombreux dangers pour accomplir sa mission : combattre trolls, gobelins et autres créatures menaçantes. Au passage, il croisera évidemment la route de Gollum et s'emparera de l'Anneau...

Une mauvaise bande dessinée

David Wenzel est un artiste reconnu. Il est vrai qu'il manie habilement le crayon. Il offre donc, dans Bilbo le Hobbit, un large échantillon de son travail – plus de cent planches tout de même ! – qui donne une bonne idée de ce dont il est capable. Et tout cela est assez beau. Peut-être pas parfait, notamment après mise en couleurs à la gouache, la finition laissant parfois à désirer.
En fait, le travail de Wenzel pâtit surtout de l'ajout désastreux des bulles et des cadres de texte dans les planches. Car en matière de pages couvertes de bulles, cette bande dessinée est exemplaire. Certaines planches contiennent plus d'espace couvert par le texte que par les dessins.

Le fait est que Charles Dixon adapte bien trop fidèlement le roman de J. R. R. Tolkien. Des coupes plus sévères auraient pu être effectuées dans le récit afin de le rendre moins ennuyeux. La lecture de Bilbo le Hobbit est donc tout simplement pénible, puisqu'il faut lire des pages de textes quand on attend d'une bande dessinée qu'elle apporte de la vivacité à l'œuvre adaptée.

Lent, sans dynamisme même dans les scènes d'action, empli de détours scénaristiques, dénué du sense of wonder propre à la high fantasy, Bilbo le Hobbit de Charles Dixon et David Wenzel est un échec sur toute la ligne.
C'est une bande dessinée qu'on peut lire si on est fan de Tolkien et si on tient absolument à connaître les aventures de Bilbo sans se risquer à la lecture du roman. Sinon, à éviter absolument.