Alastair Reynolds est un des maîtres du space opera. Cet auteur anglo-saxon, qui est né et s’est réinstallé depuis 2008 au Pays de Galles, est avant tout lui-même astronome et physicien. Il a exercé à l’ESA (European Space Agency) et enseigné à l’Université d’Utrecht en Hollande. Il se consacre désormais à l’écriture, avec à son actif déjà une dizaine de romans et de nombreuses nouvelles.
A la poursuite d’un bien étrange artefact
2057 : Le vaisseau spatial Rockhopper effectue sa mission, qui consiste à exploiter les ressources d’une comète pour le compte d’une compagnie minière. Au même moment, les scientifiques assistent à un phénomène inexpliqué : Janus, un satellite de Saturne, dévie de son orbite et commence à s’éloigner du système solaire. De quoi s’agit-il, d’un phénomène naturel ou bien d’un artefact extraterrestre ? Le seul moyen de découvrir ce que cela signifie serait de suivre son sillage, mais compte tenu de sa vitesse de déplacement, seul le Rockhopper, le vaisseau le plus proche actuellement de Janus, pourrait parvenir à le rattraper avant qu’il ne disparaisse à jamais, emportant avec lui son secret. L’équipage du vaisseau, avec à sa tête le capitaine Bella Lind, est confronté à une décision capitale : tenter de rattraper cette étrange lune à leurs risques et périls, ou refuser cette mission, car après tout ils ne sont que des « pousseurs de glace ». Après un vote général et les promesses d’une prime de risque mirobolante, ils décident de suivre Janus…
Une porte qui s’ouvre à travers temps et espace…
Janus commencerait presque comme un mauvais blockbuster : une équipe de choc, prête à en découdre avec les extraterrestres, en mobilisant son vaisseau et ses forces dans une course-poursuite effrénée… mais si c’est ce que vous recherchez, détrompez-vous ! Loin des clichés propres au genre du space opera, Janus tient d’autres promesses : celles de nous amener à une réflexion assez poussée sur l’altérité, aussi bien celles des espèces extraterrestres rencontrées qu’au sein même de l’équipage du Rockhopper.
Bella Lind et ses compagnons d’(in)fortune vont être confrontés à un très long parcours, de millions de kilomètres et de centaines d’années, mais surtout à un parcours intérieur, à leurs forces et faiblesses, à leur nature profonde et celle d’autrui. Le cadre du huis clos – avec la problématique du confinement spatial, les liaisons avec la Terre se faisant de plus en plus rares et décalées en même temps que le vaisseau s’éloigne –, permet de mettre en scène la fuite en avant des personnages principaux, contraints de s’adapter à de nouvelles conditions de vie, illustrant la très célèbre citation de Jean-Paul Sartre dans Huis clos : « L’Enfer, c’est les autres ». Peu à peu, l’artefact en tant que monde en soi devient l’unique horizon de l’équipage du Rockhopper, leur chance de ticket retour s’approchant de zéro. Comment reconstruire un nouveau monde lorsque l’on est brutalement coupé du sien et de ses proches ? Et surtout qui a construit Janus, et dans quel but ?
Le roman se concentre autour de la relation complexe de deux personnages féminins charismatiques, Bella Lind et Svetlana Barseghian, à la fois meilleures amies et ennemies, qui vont s’entredéchirer tout au long de leur aventure mais aussi permettre à leurs coéquipiers de survivre. Janus se déroule à grande échelle, avec des personnages se retrouvant face à des choix importants, et qui semblent être sujets à une certaine forme de test de la part des mystérieux constructeurs de Janus. A noter, les extraterrestres rencontrés par l’équipage du Rockhopper et leurs descendants sont bien imaginés car non humanoïdes, à la fois dans leur aspect physique mais aussi dans leurs motivations.
Si le roman met un peu de temps à démarrer, une fois lancé le récit est ensuite très prenant. Car au-delà de la simple épopée spatiale, Alastair Reynolds s’interroge sur la nature humaine, son potentiel d’adaptation et son devenir, sur la volonté de découverte ainsi que sur la difficulté de compréhension et de comportement entre individus venant de mondes et de temps différents. Si l’on reste un peu sur notre faim, l’auteur, de façon délibérée, ne délivrant pas vraiment de réponses aux interrogations soulevées, Janus vaut vraiment la peine d’être lu.
A la poursuite d’un bien étrange artefact
2057 : Le vaisseau spatial Rockhopper effectue sa mission, qui consiste à exploiter les ressources d’une comète pour le compte d’une compagnie minière. Au même moment, les scientifiques assistent à un phénomène inexpliqué : Janus, un satellite de Saturne, dévie de son orbite et commence à s’éloigner du système solaire. De quoi s’agit-il, d’un phénomène naturel ou bien d’un artefact extraterrestre ? Le seul moyen de découvrir ce que cela signifie serait de suivre son sillage, mais compte tenu de sa vitesse de déplacement, seul le Rockhopper, le vaisseau le plus proche actuellement de Janus, pourrait parvenir à le rattraper avant qu’il ne disparaisse à jamais, emportant avec lui son secret. L’équipage du vaisseau, avec à sa tête le capitaine Bella Lind, est confronté à une décision capitale : tenter de rattraper cette étrange lune à leurs risques et périls, ou refuser cette mission, car après tout ils ne sont que des « pousseurs de glace ». Après un vote général et les promesses d’une prime de risque mirobolante, ils décident de suivre Janus…
Une porte qui s’ouvre à travers temps et espace…
Janus commencerait presque comme un mauvais blockbuster : une équipe de choc, prête à en découdre avec les extraterrestres, en mobilisant son vaisseau et ses forces dans une course-poursuite effrénée… mais si c’est ce que vous recherchez, détrompez-vous ! Loin des clichés propres au genre du space opera, Janus tient d’autres promesses : celles de nous amener à une réflexion assez poussée sur l’altérité, aussi bien celles des espèces extraterrestres rencontrées qu’au sein même de l’équipage du Rockhopper.
Bella Lind et ses compagnons d’(in)fortune vont être confrontés à un très long parcours, de millions de kilomètres et de centaines d’années, mais surtout à un parcours intérieur, à leurs forces et faiblesses, à leur nature profonde et celle d’autrui. Le cadre du huis clos – avec la problématique du confinement spatial, les liaisons avec la Terre se faisant de plus en plus rares et décalées en même temps que le vaisseau s’éloigne –, permet de mettre en scène la fuite en avant des personnages principaux, contraints de s’adapter à de nouvelles conditions de vie, illustrant la très célèbre citation de Jean-Paul Sartre dans Huis clos : « L’Enfer, c’est les autres ». Peu à peu, l’artefact en tant que monde en soi devient l’unique horizon de l’équipage du Rockhopper, leur chance de ticket retour s’approchant de zéro. Comment reconstruire un nouveau monde lorsque l’on est brutalement coupé du sien et de ses proches ? Et surtout qui a construit Janus, et dans quel but ?
Le roman se concentre autour de la relation complexe de deux personnages féminins charismatiques, Bella Lind et Svetlana Barseghian, à la fois meilleures amies et ennemies, qui vont s’entredéchirer tout au long de leur aventure mais aussi permettre à leurs coéquipiers de survivre. Janus se déroule à grande échelle, avec des personnages se retrouvant face à des choix importants, et qui semblent être sujets à une certaine forme de test de la part des mystérieux constructeurs de Janus. A noter, les extraterrestres rencontrés par l’équipage du Rockhopper et leurs descendants sont bien imaginés car non humanoïdes, à la fois dans leur aspect physique mais aussi dans leurs motivations.
Si le roman met un peu de temps à démarrer, une fois lancé le récit est ensuite très prenant. Car au-delà de la simple épopée spatiale, Alastair Reynolds s’interroge sur la nature humaine, son potentiel d’adaptation et son devenir, sur la volonté de découverte ainsi que sur la difficulté de compréhension et de comportement entre individus venant de mondes et de temps différents. Si l’on reste un peu sur notre faim, l’auteur, de façon délibérée, ne délivrant pas vraiment de réponses aux interrogations soulevées, Janus vaut vraiment la peine d’être lu.