Conan face aux pirates
Quelque part sur la côte, un homme court pourchassé par des Pictes assoiffés de sang. Il gravit une colline pour se protéger et les voilà… qui déguerpissent. L’homme, très surpris, entreprend d’explorer une caverne regorgeant de trésors et tombe nez-à-nez face à des hommes… Puis un brouillard vert provoque son évanouissement.
Près de la mer, plus tard, on découvre la belle Bélésa sur la plage avec la petite Tina. La petite a vu un bateau, celui de Strom, un pirate venu attaquer la petite colonie fondée par l’oncle de Bélésa, Valenso. Les pirates tentent de prendre d’assaut le fort, en vain. Surgit ensuite un autre pirate, Zarono, qui fait fuir Strom. Zarono est venu chercher un trésor caché sur l’île et sollicite l’aide de Valenso… Et la main de Bélésa, pas très heureuse devant l’idée de cette union. La petite Tina suscite la colère de Valenso en racontant avoir vu un homme noir… Valenso fuit en fait un démon et nous ne le saurons que plus tard. En tout cas, Strom resurgit, la situation s’envenime jusqu’à l’arrivée de Conan. Ce dernier sait que le trésor se trouve sur une colline (voir le début) et se propose de les emmener le chercher. Mais voilà, les Pictes veillent…
Un album étrange et réussi
Jean-Luc Masbou, graphiste de talent (Le Baron, De Cape et de Crocs) a choisi d’adapter pour Glénat une histoire particulière de Robert E. Howard, frère jumeau de Lovecraft (je vais me faire des amis) : Le maraudeur noir, rejeté par les éditeurs car Conan n’apparaissait pas pendant les deux tiers de l’histoire. Howard la transforma en histoire de pirate faute de mieux. Après sa mort, Lyon Sprague de Camp retrouva la première version et la réécrivit pour qu’elle corresponde mieux à son idée héroïque du cimmérien : tout cela est très bien raconté dans la postface. Quant à l’album, soyons clairs, il est très réussi. Loin de John Buscema (que j’adore), Jean-Luc Masbou livre une adaptation réussie, à l’action un peu raccourcie mais qui rend hommage à l’imagination débridée d’un écrivain mort trop tôt. Aussi à l’aise dans les scènes de combat que dans les scènes de nuit (et rougeoyantes), Masbou a réussi son pari de remettre au goût du jour une des histoires les moins connues et les plus singulières de Conan. A vous de juger.
Sylvain Bonnet