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Jean-Pierre Andrevon
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Jean-Pierre Andrevon

Jean-Pierre Andrevon est un des auteurs majeur de la science-fiction française. Un de ceux qui ont modelé le paysage éditorial pendant des années par leur production et leur talent, et on fait naître bien des vocations. Sa bibliographie compte plus de 130 ouvrages, une productivité énorme pour un homme aux multiples facettes. Car l'écriture n'est pas sa seule source d'intérêt...


Jean-Pierre Andrevon voit le jour à Jallieu en Isère, un département qu'il ne quittera jamais vraiment et où il réside encore - près de Grenoble -. Né en 1937, ses premières années sont marqués par la nature et par l'occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale. Un contexte qui, plus tard, marquera ses écrits de manière indélébile, guidant ainsi une grande partie de son oeuvre.

Quelques années après la libération, il quitte le lycée Champollion de Grenoble pour travailler. Direction les Ponts et Chaussés de 16 à 20 ans où il passera 4 ans à dessiner des plans. S'il a le crayon facile, il s'y ennuie ferme et finit par présenter le concours d'entrée à l'école des Arts Décoratifs de Grenoble en 1957. Accepté, il en sort enseignant de dessin et retourne pendant un an exercer dans ce même lycée Champollion qu'il avait quitté quelques années plus tôt. Guerre d'Algérie oblige, il part faire son service militaire pendant deux ans de l'autre côté de la Méditerranée avant de revenir sain et sauf,. Il reprend son poste jusqu'en 1969 date à laquelle le gouvernement décide d'une restructuration de l'enseignement des matières artistiques qui va mettre Jean-Pierre Andrevon au chômage. Au chômage ? Pas Vraiment. Car entre-temps le petit prof d'arts plastiques a commencé à publier des nouvelles ici et là dans différents fanzines (dont Lunatiques), et en mai 1968 (tout un symbole) il a vendu son premier texte en professionnel à Fiction. Son sort est scellé : il sera écrivain à temps plein.

Les débuts

Sa machine à écrire commence alors à chauffer. En 1969 sort son premier roman : Les Hommes-Machines contre Gandahar aux éditions Denoël. Ensuite c'est l'avalanche au rythme de 3 à 4 ouvrages par an, essentiellement en science fiction (notamment sous le pseudonyme d'Alphonse Brutsche) mais aussi plus tard en polar, en fantastique, en littérature blanche ou bien encore en littérature jeunesse. Une productivité et surtout un style qui détonnent et qui lui valent deux Grand Prix de l'Imaginaire, un prix Masterton et une petite consécration : Un livre d'Or aux éditions Pocket en 1983 aux côtés des grands noms de la science-fiction mondiale.

De cette productivité deux ouvrages ont particulièrement marqué leur temps. D'abord Les Hommes-Machines contre Gandahar qui fut adapté en dessin animé en 1988, par René Laloux avec Philippe Caza aux pinceaux, et Le Travail du Furet. Roman noir et désillusionné publié en 1983 chez J'ai lu, il sera tout lui aussi adapté, d'abord pour la télévision en 1993, puis en B.D avec Khaled aux dessins aux éditions Soleil en 2004, la série étant toujours en cours.

Jusqu'ici ces deux livres étaient ceux que l'on conseillait habituellement pour découvrir Jean-Pierre Andrevon. Désormais on recommandera également Le Monde Enfin, son grand oeuvre comme il le qualifie lui-même, aux éditions du Fleuve Noir. Un livre qui rassemble des nouvelles inédites et d'autres plus anciennes dans une histoire belle et dramatique de la fin de l'humanité sur Terre. Pourquoi est-il aussi important ? Premièrement par sa genèse. La plus vieille histoire date de 1975 ! Deuxièmement par sa taille : plus d'un millions de signes. Troisièment et surtout par ses thèmes qui sont un résumé des hantises et des fantasmes d'Andrevon. Il y clame son amour de la nature, ses visions superbes de villes en ruine et ses inquiétudes sur la surpopulation mondiale.

Journaliste, écologiste, écrivain, dessinateur, peintre !

La Nature ! Revenons-y. Ecologiste convaincu, Jean-Pierre Andrevon a été dans les années 70 un des chantres de la SF politique en France. Barre à gauche et tendance foncièrement Verte. Rien d'étonnant donc à ce qu'il cite Tous à Zanzibar de Brunner parmi ses livres préférés. Trente cinq ans après ses débuts, l'engagement est toujours là, parfois un peu moins fort et virulent, moins épidermique, mais tous ces derniers récits clament toujours son amour de la faune et de la flore.

En lisant ces premiers paragraphes, on pourrait se dire que la vie de Jean-Pierre Andrevon a été jusqu'ici plutôt bien remplie. C'est mal le connaître. En plus de sa carrière d'écrivain, il a multiplié les articles et les critiques de livres, de BD et de films dans des revues comme Fiction bien sûr, mais aussi Charlie Hebdo, Combat non-violent, Circus, A Suivre, La Gueule Ouverte et l'Ecran fantastique pour lequel il continue de collaborer.

Et pendant ses heures perdues (car il lui en reste figurez-vous !), il dessine. Il a toujours dessiné - forcément - publiant plusieurs cahiers graphiques (Les Chats, Les élephants, Attention Science-Fiction, Hou ! lala... Qu'est-ce que je tiens ce matin !...) et multipliant les expositions. Ses toiles seront d'ailleurs exposées prochainement à Grenoble avec des visions de la ville débarrassée de ses habitants. Pour l'anecdote, Les Hommes-Machines contre Gandahar fut d'abord pensé pour la BD avant de devenir un livre devant le refus du projet et des premières planches par l'éditeur Eric Losfeld.

Enfin il fut aussi un éditeur dans les années 80, participant comme co-directeur aux éditions la Découverte, puis comme lecteur et illustrateur aux éditions de l'Aurore et comme directeur et auteur aux éditions associatives du Centre de la Création Littéraire de Grenoble.
<!--[endif]--> Aujourd'hui Jean-Pierre Andrevon vit toujours en Isère, partageant son temps entre ses pinceaux, son traitement de textes, sa guitare (il a aussi été compositeur de chanson) et ses chats. Il reste un des auteurs les plus interessants et attachants de la SF française et travaille parallèlement à plusieurs projets autour de la Deuxième Guerre Mondiale. Ses dernières décennies ont été bien remplies et très franchement, parti comme c'est parti il n'y pas de raison pour qu'il n'en soit pas ainsi dans les prochaines.

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