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Julius

Xavier Dorison (Scénariste), Alex Alice (Scénariste), Robin Recht (Dessinateur)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 30/09/2010  -  bd
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Julius

Au début de cette bande dessinée, il y a d'abord Le Troisième Testament. Cycle formidable de quatre tomes mélangeant le Moyen Âge, l'ésotérisme et l'histoire du catholicisme, cette série est devenue un véritable incontournable de la bande dessinée, Xavier Dorison (Prophet, Sanctuaire, Long John Silver, W.E.S.T) et Alex Alice (Siegfred) faisant un travail remarquable. On se souvient de l'ambiance passionnante et des superbes dessins de ces albums. Après plusieurs aventures chacun de leurs côtés, ils ont eu envie de raconter l'histoire de Julius de Samarie, personnage clef de la première série. Cette fois, c'est Robin Recht (Le Dernier rituel, Totendom) qui s'est emparé des pinceaux, les deux premiers compères se chargeant du scénario et du storyboard...
 
Julius le prophète
 
En 64 après Jésus Christ, une révolte chrétienne à Alexandrie est écrasée par les troupes de Rome. Julius, leur vainqueur, rentre dans la ville éternelle avec la ferme intention de profiter de sa victoire pour prendre le pouvoir. Mais ses plans ne vont jamais aboutir à cause de sa fille et d'un de ses prisonniers chrétiens. Un homme qui refuse obstinément la violence...
 
Superbe, grandiose !
 
Bien avant le Moyen Âge du Troisième Testament, Julius nous emmène au temps des premiers chrétiens suivre la grande aventure d'un prophète oublié. Alex Alice et Xavier Dorison nous racontent l'histoire de ce général romain, Julius, qui va devenir un guide pour les adeptes de cette toute jeune religion. Mais pour cela il va devoir changer du tout au tout, abandonner la violence pour suivre sa nouvelle foi.
 
Si l'on craint toujours un peu les projets qui entendent ressusciter de grandes séries, la réussite est ici totale. D'abord parce qu'il ne s'agit pas d'une suite. Les liens avec l'histoire du Troisième Testament sont plutôt ténus et l'intrigue se déroule bien avant celle du premier cycle. Ensuite parce que le scénario est clairement à la hauteur. On suit avec un plaisir certain les nœuds de cette intrigue, de Rome à l'enfer d'une mine de soufre, avec comme fil rouge la confrontation entre Julius le romain, fier, arrogant et violent, et ce mystérieux Chrétien, calme, impassible et pacifique. Cette rencontre fait d'ailleurs tout l'intérêt de cette histoire. Elle est totalement crédible, les changements de Julius étant lents. On a le temps de sentir l'évolution opérant en lui au fil des 80 pages de l'album (80 pages... l'autre bonne idée de ce premier tome). 
 
Enfin, les dessins de Robin Recht sont merveilleux de finesse et de précision. Il a su rendre les personnages terriblement vivants et retrouver une partie de l'ambiance du Troisième Testament. Certains planches sont splendides avec de grandes cases saisissantes pour le lecteur grâce à leur beauté. À noter également le découpage très dynamique qui sert très bien le récit et le rend d'autant plus vivant. Et puis saluons également le travail sur les couleurs de François Lapierre, là aussi une belle réussite, qui est bien mis en valeur par le vernis brillant des pages.
 
Julius a tout pour devenir un grand cycle de bande dessinée. L'histoire a du corps et il y a un plaisir graphique évident. S'ils continuent sur cette lancée, les auteurs pourraient bien réussir à rendre cette série aussi indispensable que le Troisième Testament.

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