Alexandre Astier est né à Lyon en 1974. Musicien de formation, il pratique aussi le théâtre comme comédien et auteur, suivant visiblement une certaine forme de tradition familiale. Il début sa carrière sur les planches lyonnaises. Son œuvre majeure est la série Kaamelott dont l'idée a germé suite à un court métrage appelé Dies Irae (primé au Festival du court métrage de Trouville). Depuis la série a fait florès et Alexandre Astier démontre ses talents dans d'autres registres. Il a participé à plusieurs films (Home sweet Home, LOL), continue à monter sur les planches lors de festival d'humour (Montreux avec François Rollin). Il a aussi diversifié les supports de Kaamelott avec la création de plusieurs bandes dessinées. 

 

Plus récemment, il a écrit et joué une pièce de théâtre humoristique, Que ma joie demeure, dans laquelle il interprète Jean Sébastien Bach et revisite son œuvre, confirmant ses talents de musicien. 

 

 

Au Ve siècle après Jésus-Christ, Arthur Pendragon parvient à réunir sous sa bannière les royaumes et tribus divisés depuis la mort de son père en retirant l'épée Excalibur du rocher. Guidé par la Dame du Lac, il réunit la fine fleur de la chevalerie du royaume de Logres pour mener la grande quête du Graal : la coupe qui recueillit le sang de Jésus. 

 

Seulement voilà... Perceval est bien gentil mais complètement idiot, Karadoc ne pense qu'à manger, Bohort est plus préoccupé par sa mise que par ses faits d'armes, Léodagan est un caractériel autocrate, Merlin est une bille, Yvain et Gauvain sont... deux jeunes c... et les autres ne sont pas des flèches non plus.

 

 

Avec la diffusion des épisodes de Kaamelott en 2005, nous découvrions un ovni télévisuel aussi décalé que réjouissant. La série forgée par Astier tordait les vieilles légendes et projetait des acteurs relativement nouveaux sur nos écrans. 

 

Les deux tomes présentés ici rassemblent les scripts de la première saison de Kaamelott auxquels s'ajoutent trois épisodes inédits et la retranscription d'une interview d'Alexandre Astier. 

 

Destinée sans doute à un public de fan déjà conquis (mais tout le monde y trouvera son compte), la lecture de ces scripts donne l'impression de passer de l'autre côté de la caméra. En effet, la lecture des dialogues, pour peu qu'on se souvienne des scènes, met en lumière à la fois le travail des acteurs et du réalisateur pour donner vie à son univers.

 

Le ressort comique de Kaamelott repose (pour reprendre une expression d'Astier lui-même) sur le fait qu'il s'agit d'une lecture de la mythologie celtique faite par des mauvais élèves. Loin de rendre la chose médiocre, cela donne un nouvel angle de perception du concept des héros et des anti-héros hérités du Moyen Age. (N.B. : un angle c'est un peuple, non?)

 

Loin de la figure irréprochable des personnages des romans de Chrétien de Troyes, Astier construit des protagonistes terriblement proches de nous par le langage et les manières et les confronte à des situations extraordinaires. C'est le mélange de ce quotidien mêlé de chaos qui produit tout le sel de la série. 

 

Il y a par ailleurs une dimension humaniste dans le propos de la série sur le long terme. Arthur est entouré de débiles ou de médiocre dans la plupart des aspects de sa vie et pourtant il ne se sépare d'aucun d'entre eux. Au contraire, tout le propos de Kaamelott est de savoir composer avec les gens, sans les changer mais en tirant le meilleur parti d'eux. Comme le dit Arthur à Lancelot dans une saison ultérieure : "un par un, c'est facile d'être digne, la difficulté justement, c'est de mettre tout le monde au niveau."

Il mène de front une réflexion sur la difficulté de vivre ensemble et sur ce qu'est l'intelligence. En cela, Kaamelott est une oeuvre qui prône à travers le rire une forme évidente d'humanisme.

 

En somme, Kaamelott est une série excellente et faussement légère. Les scripts édités ici sont une façon plaisante et nouvelle de revivre les aventures d'Arthur et de ses chevaliers. Les trois épisodes inédits ajoutent un petit plus à l'ensemble.