John Crowley est un auteur de fantasy et science-fiction des plus intéressants, à vrai dire c’est même l’un des meilleurs. Nous lui devons en particulier la série Le parlement des fées, pour laquelle il a obtenu le World Fantasy Award en 1982, et qui est considéré comme l’un des chefs-d’œuvre du genre. Excellent novelliste, on peut également citer La grande œuvre du temps, un recueil malheureusement devenu presque aussi difficile à trouver qu'un trésor gardé par des dragons. La finesse de son style et la poésie qui imprègne ses récits donnent un relief très particulier à des personnages dont la psychologie est abordée avec sensibilité et réalisme, sans faire d’impasse ni sur leurs qualités, ni sur leurs défauts. Au début de sa carrière, les univers de John Crowley mêlaient très habilement fantasy et science-fiction pour un résultat étrange et envoûtant. L’animal découronné fait partie de cette veine et en constitue l’une des plus belles illustrations...
La fable du lion et du renard.
Dans un monde en proie aux conflits et qui tente de retrouver un nouvel équilibre, des êtres génétiquement modifiés ont été créés : les leos. Issus de croisements entre humains et grands fauves, ces lions humanoïdes conservent des traits à la fois physiques et culturels appartenant à leurs deux lignées d’ancêtres. Pour une société humaine qui tente de vivre sur les ruines de la civilisation du vingtième siècle, leur mode de vie nomade et leur attitude hiératique sont à la fois intrigants, fascinants et inquiétants. Caddie, esclave contractuelle chez un restaurateur, verra son destin lié à l’un de ces étranges hybrides, Painter, qu’elle suivra dans une aventure dont les enjeux cachés sont d’une grande importance au niveau géopolitique. L’unique homme-renard de la planète détient-il la clef du mystère ou toutes ces négociations et manipulations ne sont-elles pour lui qu’un jeu ? Dans cette partie dangereuse et dont les règles sont toujours plus floues qu'on ne l'imaginait, bien des protagonistes perdront davantage que ce qu’ils avaient souhaité miser…
Quand le lecteur devient chamane et retrouve sa part animale...
Depuis L’île du docteur Moreau, les animaux et les manipulations génétiques destinées à créer des hybridations humanoïdes ne manquent pas en science-fiction. Pourtant, John Crowley est l’un des rares auteurs à être parvenu à restituer de façon convaincante l’étrangeté majestueuse du comportement animal. Les leos du livre semblent plus forts, plus sages et aussi plus impitoyables que les hommes, sans que leurs caractéristiques psychologiques ne cèdent à un anthropomorphisme trop appuyé. Symboles de cette vie naturelle que la civilisation industrielle a menée au bord de l’extinction, les leos affrontent leur destin avec une dignité royale et ne peuvent qu’emporter l’adhésion du lecteur en dépit de la sauvagerie inhérente à la condition de demi-fauve. Même si les protagonistes humains jouent un rôle primordial, c’est néanmoins l’ombre du roi des animaux que nous retiendrons et qui nous poursuivra longtemps après la fin du livre, de même que la figure étonnamment vivante du renard-humain. Pour apprécier pleinement L’animal découronné, peut-être faut-il nous immerger dans sa lecture en nous souvenant que nous sommes, nous aussi, des bêtes extraordinaires.
La fable du lion et du renard.
Dans un monde en proie aux conflits et qui tente de retrouver un nouvel équilibre, des êtres génétiquement modifiés ont été créés : les leos. Issus de croisements entre humains et grands fauves, ces lions humanoïdes conservent des traits à la fois physiques et culturels appartenant à leurs deux lignées d’ancêtres. Pour une société humaine qui tente de vivre sur les ruines de la civilisation du vingtième siècle, leur mode de vie nomade et leur attitude hiératique sont à la fois intrigants, fascinants et inquiétants. Caddie, esclave contractuelle chez un restaurateur, verra son destin lié à l’un de ces étranges hybrides, Painter, qu’elle suivra dans une aventure dont les enjeux cachés sont d’une grande importance au niveau géopolitique. L’unique homme-renard de la planète détient-il la clef du mystère ou toutes ces négociations et manipulations ne sont-elles pour lui qu’un jeu ? Dans cette partie dangereuse et dont les règles sont toujours plus floues qu'on ne l'imaginait, bien des protagonistes perdront davantage que ce qu’ils avaient souhaité miser…
Quand le lecteur devient chamane et retrouve sa part animale...
Depuis L’île du docteur Moreau, les animaux et les manipulations génétiques destinées à créer des hybridations humanoïdes ne manquent pas en science-fiction. Pourtant, John Crowley est l’un des rares auteurs à être parvenu à restituer de façon convaincante l’étrangeté majestueuse du comportement animal. Les leos du livre semblent plus forts, plus sages et aussi plus impitoyables que les hommes, sans que leurs caractéristiques psychologiques ne cèdent à un anthropomorphisme trop appuyé. Symboles de cette vie naturelle que la civilisation industrielle a menée au bord de l’extinction, les leos affrontent leur destin avec une dignité royale et ne peuvent qu’emporter l’adhésion du lecteur en dépit de la sauvagerie inhérente à la condition de demi-fauve. Même si les protagonistes humains jouent un rôle primordial, c’est néanmoins l’ombre du roi des animaux que nous retiendrons et qui nous poursuivra longtemps après la fin du livre, de même que la figure étonnamment vivante du renard-humain. Pour apprécier pleinement L’animal découronné, peut-être faut-il nous immerger dans sa lecture en nous souvenant que nous sommes, nous aussi, des bêtes extraordinaires.