L’auteur
Emile Zola est un écrivain et journaliste français né à Paris en 1840 et mort au même endroit en 1902, à 62 ans. C’est l’un des romanciers français le plus connu dans le monde et nombre de ses œuvres ont été adaptées à la télévision et au cinéma, comme la toute première adaptation de Zola l’année même de la mort de l’auteur : L’Assommoir, de Ferdinand Zecca.
Il est également connu pour avoir soutenu le Capitaine Dreyfus lors de la célèbre affaire du même nom, ce qui lui a valu des poursuites en cour d’assises et un exil à Londres.
Sa série Les Rougon-Macquart, en vingt volumes, raconte et décrit la vie d’une famille sous le Second Empire à travers de nombreuses générations.
L’histoire
Gervaise, femme du milieu populaire parisien du XIXème siècle, vient de se faire quitter par son compagnon, Lantier, parti avec toutes les économies et lui laissant un enfant sur les bras. Passablement déprimée par cet abandon, elle se jure bien de ne plus jamais s’intéresser aux hommes et d’élever son enfant dans la paix et la tranquillité.
Mais son voisin du dessus, un zingueur du nom de Coupeau, lui propose de se « remettre en concubinage » avec lui. Celle-ci, d’abord bien décidée à tenir sa promesse, finit par céder sous les flatteries quand Coupeau la demande en mariage. Leur vie ensemble s’annonce plutôt bien : Coupeau travaille et a juré à Gervaise qu’il ne toucherait jamais à l’alcool et Gervaise trouve un emploi et peut même engager quelques employées. Mais un beau jour, Coupeau fait une chute d’un toit et doit rester alité ; Gervaise l’encourageant à se reposer autant de temps qu’il le faudra. Et c’est à partir de ce moment-là que tout va basculer…
En effet, à côté de leur maison se trouve une sorte de « distillerie-bar » où l’on peut boire un très fort tord-boyaux, fabriqué dans une grande cuve métallique nommé… L’assommoir (on peut d’ailleurs remarquer que le titre du livre est la cause du déclin de la vie de Gervaise et Coupeau, donc l’histoire en elle-même). Coupeau, incapable de travailler, va se mettre à boire, d’abord un petit peu, puis un petit peu plus, puis encore un peu plus…
La majeure partie du livre décrit le déclin progressif de leur vie à eux deux, causé par l’alcool en premier lieu, qui amènera par la suite la paresse, la fainéantise, la maladie, etc… jusqu’où ? Comme le dit Zola dans son préface : « J’ai voulu peindre la déchéance fatale d’une famille ouvrière dans le milieu empesté de nos faubourgs. ».
Mon avis
Mon avis
J’ai vraiment aimé ce livre, il y a beaucoup à dire dessus, positivement et négativement. C’est tout d’abord un livre très bien écrit, avec une écriture très descriptive, qui accorde beaucoup de temps sur des faits assez courts ou sur des courtes descriptions. Cela peut sembler déroutant ou même « repoussant » lorsqu’on n’a pas l’habitude de ce style et je comprends que ce ne soit pas apprécié par tout le monde, mais c’est agréable et intéressant lorsqu’on rentre vraiment dans le livre et qu’on a envie de passer du temps à le lire. Cette écriture « imprègne » également le lecteur, on a vraiment l’impression d’être dans cette atmosphère populaire et sordide de l’époque. C’est d’ailleurs assez remarquable de la part de Zola d’avoir réussi à faire un rendu aussi réaliste d’un milieu social tout autre que le sien (Zola était de la bourgeoisie, rappelons-le) ; dans une scène du début du livre il y a une altercation entre deux lessiveuses qui en viennent au main et l’on peut voir que Zola utilise du vieil argot parisien lorsqu’elles « s’insultent ». Lorsqu’on ne connaît pas Zola, l’histoire est prenante, les personnages subissent tant de malheurs qu’on se demande comment ils vont sortir de ce déclin fatal. Le seul problème, c’est que dès qu’on commence à connaître un tant soit peu les livres de Zola en général, on se rend compte qu’ils sont tous un peu déprimants !
S’il n’y avait que L’Assommoir qui termine mal, il n’y aurait aucun problème ; tous les livres ne peuvent pas bien finir. Mais presque tous les livres de Zola terminent de façon affreuse ! Et encore, si c’était juste le dénouement qui était triste, il y aurait au moins l’autre partie du livre pour nous remonter le moral. Mais on dirait que les personnages de presque tous les livres de Zola sont enchaînés à leur inexorable destin, et que quoi qu’ils fassent, ils ne pourront lutter contre la fatalité. C’est cette noirceur de l’auteur qui est un peu pesante ; quand on sait qu’un livre va bien finir, on ne tremble pas pour le héros puisque de toute façon l’histoire finira bien ! Et bien, je trouve que c’est un peu pareil pour Zola, mais dans l’autre sens. Pourquoi espérer le bonheur et la joie pour les personnages puisqu’à la fin « ils en prendront plein la gueule » ? Ce qui, à force, finit par nous rendre un peu déprimé !
Pour L’Assommoir, je dirais donc que c’est un très bon livre, bien écrit, très intéressant pour avoir une idée assez réaliste du vieux Paris populaire, mais un peu déprimant tout de même, ainsi que beaucoup d’autres œuvres de Zola (La Joie de vivre, La bête humaine…) également.