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L'Autre

Léo (Scénariste, Coloriste, Dessinateur)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 31/07/2005  -  bd
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L'Autre

Le brésilien Leo, de son vrai nom Luis Eduardo de Oliveira, est français d’adoption depuis 1981, date à laquelle il s’installe à Paris, attiré par la bande dessinée européenne qu’il découvre dans les pages de Métal Hurlant et Pilote. Connu grâce à la série Trent (Dargaud) scénarisée par Rodolphe, il débute en 1994 sa série Aldébaran, à laquelle il donne une suite, Bételgeuse. La saga des Mondes d’Aldébaran prend alors forme. Après cet ultime album du deuxième volet, un troisième, Antarès, verra le jour dans les années à venir. 

Entre découverte de la planète et intrigues amoureuses, la vie de la jolie Kim est toujours aussi mouvementée

Le petit groupe de rescapés végète en attendant le rétablissement complet d’Hector. La trop longue période d’inactivité et la promiscuité commencent à faire naître des tensions et l’aveu de ses sentiments par Hector, seul homme, à Kim n’est pas pour les apaiser. Heureusement, de nouveaux événements font mettre un peu de piment. Une nuit, la Mantrisse de la rivière appelle Kim à elle, elle est sauvée de justesse par Sven, un extraterrestre. Ce dernier, un scientifique reconnu, a été chargé par les siens d’étudier les humains. Si son intérêt au départ était purement critique, son observation attentive à éveiller en lui des sentiments amoureux pour Kim, notre jolie héroïne. Grâce à lui, elle va pouvoir rentrer en contact avec l’une des deux Mantrisses établies sur Bételgeuse et en apprendre beaucoup plus à leur sujet.

Révélations

Après avoir régalé le lecteur avec sa fable écologique Aldébaran, sous couvert de science-fiction, il récidive avec Bételgeuse dont L’Autre est l’ultime volet. Le cycle se clôt par un festival de révélations dont la rencontre avec un extraterrestre n’est pas la moindre. En premier lieu, notons que les différents cycles des Mondes d’Aldébaran sont tout entier une ode à son héroïne Kim, femme parfaite, non dénuée de défauts mais belle, intelligente voire brillante, intuitive, féminine, compréhensive, aventurière. La perfection incarnée dans ce bout de femme fantasmée. Elle est une nouvelle fois au centre de toutes les convoitises masculines, vous avez dit bourreau des cœurs ? Le problème c’est que l’on a parfois un peu l’impression de tomber dans le Harlequin, les intrigues romanesques se multipliant au fil des albums. C’est là le seul point négatif de ce dernier tome.

Les dessins sont comme d’habitude enchanteurs, le bestiaire toujours aussi riche et la narration parfaite. Leo apporte un nombre conséquent de réponses notamment sur les Mantrisses et leur comportement. Mais en bon conteur, il en profite pour tisser d’autres mystères et préparer son troisième cycle Antarès. La présence d’un extraterrestre en tout point identique aux humains et doté d’un charme certain va faire vaciller le cœur de notre Kim et permettre de relancer l’intrigue, au demeurant à chaque fois surprenante. C’est tout l’art de Leo qui sans se presser et sous une forme minimaliste parvient à jouer une des meilleures sagas de science-fiction. Le scénario est intelligent et complexe, les rebondissements sont nombreux, les relations entre les personnages sont fouillées, le contexte est toujours travaillé et tout cela se suit sans aucune difficulté entraîné que nous sommes par le souffle de la narration limpide et efficace. Le seul bémol restent les dialogues, souvent trop figés, pas assez naturels, il manque parfois de vraisemblance, un défaut malheureusement récurrent de Leo. Les amateurs le savent et cela ne gâche pas ou plus leur plaisir. Ce cinquième tome emportera de toute façon leur adhésion.

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