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L'effet orphée

Franck Achard (Illustrateur de couverture), Renaud Bec (Illustrateur de couverture), Fabien Clavel ( Auteur)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/08/2003  -  livre
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L'effet orphée

Avec L'effet Orphée, en écho au premier volume Le syndrome Eurydice, Fabien Clavel boucle la boucle de sa novelisation du jeu de rôle Nephilim. Ce jeune auteur a donc livré en un an et demi quatre tomes situés dans l'univers fantastico-métaphysique de Néphilim. Il a exploré quatre cités européennes et nous a familiarisé avec les trois natures différentes de Néphilim. Ces créatures constituées de cinq éléments sont immortelles et s'incarnent pour survivre dans des corps humains. Elles tentent de retrouver leurs connaissances ésotériques originelles et luttent contre les sociétés secrètes - Rose+Croix et consorts- qui persuadées que les Néphélim sont des êtres démoniaques ont juré leur perte.

Dans les brouillards de Londres

Lors d'une errance nocturne Azarian bute contre un corps en train de cuver son vin. L'ivrogne endormi n'est autre que Wag, une vieille connaisance, membre de la même confrerie. Wag a retrouvé l'artefact de Lathil, seul espoir de guérir Alvo, l'un des leurs, victime d'une transformation néfaste de son énergie vitale (le Larousse médical des Nephilim appele cette maladie le Khaïba). Ils décident alors de convoquer les autres membres de l'Hepta afin de tenter le rituel de guérison. Mais les dissensions au sein du groupe et l'acharnement des Rose+Croix à les traquer vont contrecarrer ce plan.

Une nouvelle orientation décevante

Il y a d'abord le plaisir de retrouver réunis en un seul lieu et une même aventure les protagonistes de trois premiers livres, la curiosité de les voir interagir. Mais justement les petits mécanismes relationnels de la confrèrie occupent trop le devant de la scène. Les accrochages mesquins, les défiances permanentes ou les démêlés de Wag avec son simulacre sénile ralentissent le récit. Jusqu'ici Fabien Clavel avait livré des thrillers ou intrigues policières dans l'univers de Nephilim. Dans cet ultime opus, il abandonne les enquêtes pour un minutieux roman psychologique, déroulant la vie de chacun pour en expliquer les traumatismes. Il insiste sur la dynamique psycho-affective du groupe : le rejet de la nouvelle arrivée, les rivalités, les soupçons. Cette orientation est d'ailleurs confirmée par l'annexe V attribuée à Mme K qui se livre à une classification des sept membres selon "les sept états de la conscience".

S'il est aisé de comprendre qu'il ne pouvait compliquer le dénouement par l'ajout d'une intrigue parallèle, on a malgré soi l'impression de piétiner, de s'enliser un peu. Les citations littéraires en tête de chapitre ne parviennent pas à densifier le récit, à élargir le huis clos. Autant Paris, Budapest et Rome avaient fourni des décors saissisants et minutieusement rendus, autant Londres ville pourtant riche en fantasmagories a été sous-exploitée dans ce tome. Fabien Clavel s'est un peu essouflé dans cet ultime épisode. Mais de même que Léonidas espère fonder une nouvelle fraternité, gageons que dans un autre univers voire dans une création absolument personnelle, ce jeune auteur saura trouver un nouvel élan, une vivacité renforcée.

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