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L'Empereur vertical

Nicolas Fructus (Scénariste, Dessinateur, Coloriste)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 30/06/2004  -  bd
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L'Empereur vertical

Né à Lyon en juin 1970, Nicolas Fructus étudie dans sa ville natale à l'école Émile Cohl. Une fois diplômé, il se lance dans l'illustration de couvertures, notamment pour le Livre de Poche et les éditions Fleurus-Mane. Il passe ensuite au dessin animé (Dog Tracer et Ivanhoé) puis au jeu vidéo. C'est dans ce cadre qu'il collabore avec des dessinateurs renommés : Moebius pour Pilgrim et Druillet pour Ring. Après avoir colorisé le Bouncer de Francois Boucq, il entame en 2001 son propre cycle (conçu à l'origine comme un projet de dessin animé mais qui a pu se développer pleinement via la BD) dont il assure scénario et dessin : Torinth.

Un empereur bancal

Torinth est une tour élevée il y a fort longtemps à l'instigation d'Amodef pour abriter des recherches sur la conscience. Mais le commanditaire fut trahi par Esiath qui à partir d'un bloc d'argile créa un golem chargé de prendre le contrôle des lieux et des esprits qui s'y trouvent. La créature échappa à Esiath , allant jusqu'à tuer celle qui l'avait conçue, et baptisée le "garde-fous" elle intervient quand elle sent son univers menacé. On ne peut sortir de Torinth, pourtant un homme y entre volontairement pour délivrer Madalis, sa femme, que des recherches jugées dangereuses par le régime ont conduite dans cet édifice, mélange d'asile et de prison. L'esprit de cet homme est investi par celui d'Amodef et au fur et à mesure qu'il progresse dans Torinth, il découvre que sa femme est liée avec les Sanodath. Dans le troisième tome, il parvient à rejoindre sa femme mais la situation s'emballe l'affrontement entre les forces de l'empereur et la foule soulevée par la charismatique Madalis entraîne des batailles rangées, des attaques surprises et des complots, la situation à la cour est de plus en plus précaire. Et surtout il semblerait que des puissances plus anciennes remontant à la genèse de Torinth se livrent à nouveau un combat sans merci.

Des Schnoubouf et du sogrom

Cette BD bouscule les idées reçues. En premier lieu par son dessin aux couleurs étonnamment chaudes alors que Fructus réalise ses planches sur ordinateur. Ensuite par son univers hybride : du même argile sont nés de délicieuses et malicieuses petites créatures les Schnoubouf et le Garde-fou, cousin germain des monstres de Giger.
L'intrigue se joue sur plusieurs niveaux avec d'étranges binômes : Madalis-Esiath, son mari-Amodef et surtout l'inquiétant bouffon avec ses multiples empereurs remplacés à chaque fois que le Garde-fous en détruit un. La rivalité amoureuse entre aussi en lice entre Madalis et Elide. Les pouvoirs du Sogrom, drogue en vigueur dans Torinth permettent des changements de plan instantanés. Les métamorphoses sont aussi très exploitées avec une approche presque orientaliste : à l'instar des divinités indiennes Madalis semble avoir plusieurs aspects. Le rythme varie beaucoup Nicolas Fructus accorde des pages entières sans texte ou presque à certaines scènes puis soudain tout s'accélère et les explications s'enchaînent. A force de densifier son histoire et d'y accoler des détails (les gags des Schnoubouf par exemple), comment Fructus concluera-t-il sur les deux prochains tomes ? Mais cet excès d'inspiration ne peut qu'augurer une longue et fructueuse carrière au delà de ce premier cycle prometteur.

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