Jean-Luc Marcastel est né à Aurillac dans le Cantal en 1969. Il se situe à mi-chemin entre un conteur à la gouaille entraînante et un initiateur de sombres desseins. Après son Bac, il dirige vers des études d’histoire et devient enseignant. Mais, préférant ses histoires à celle des livres scolaires, il ne tarde pas à prendre sa plume et les coucher sur le papier. On lui doit ainsi la série Louis le Galoup (éditions du Matagot). Ses sources d’inspiration sont aussi diverses que variées ; musique (classique, bandes originales de films comme celle de Blade Runner), livres (Lovecraft, Céline ou Dumas) ou encore le cinéma. Tout cela le conduit à imaginer de véritables légendes épiques aux confins du Cantal en Terre d’Oc.

 La naissance d'une légende.

Nous voilà quelques temps après la terrible et funeste journée où les Malejours ont commencé.

Le soleil darde enfin ses rayons sur cette terre meurtrie et dévastée. Les Malejours ont laissé les Terres d’Oc exsangues, des brèches se sont ouvertes partout, laissant échapper un souffle méphitique. L’humanité survit tant bien que mal, les hommes luttent contre les créatures féroces que sont les Malebestes. C’est dans cet univers sombre aux multiples dangers qu'Alban voit le jour. Cet enfant est difforme car touché par le souffle maudit de la Brèche du Diable.

Voici donc l’histoire que je vais vous conter, la geste d’Alban où d’enfant délaissé, rejeté par les siens, il va devenir le plus grand héros de son temps. Un Traquebestes valeureux au cœur pur. C’est dans les épreuves qu’il trouvera son chemin et sa place dans ce monde dévasté. Il rencontrera l’amour et l’amitié ainsi que la trahison et la violence, il devra faire appel à tout son courage et sa force pour triompher.

Mais chut ! Commençons par le début :

En ces jours sombres…

Une geste épique au coeur du pays d'Oc

L’auteur nous propose une geste des plus originales : en effet ,son histoire commence par une catastrophe naturelle. Une pluie de météorites qui va changer la face de notre bonne vieille planète et plus précisément la Francie.

Les météorites en tombant ont créé des brèches et causé de graves dégâts. Francie ressemble à une terre dévastée par une attaque nucléaire. Les transformations de la faune et la flore dues notamment aux changements des fameux Malejours touchent aussi les humains, entraînant des métamorphoses horribles.

C’est dans cet univers extrêmement dangereux que la société humaine se remet de ses blessures et survit en plein Moyen Age.

Au milieu de toute cette tourmente sur les terres d’Oc  Alban va naître avec la marque de la Brèche du Diable.

A la manière de la comptine du Vilain petit canard, l’auteur va présenter son personnage et sa vie. On suit Alban au gré des chapitres, ce qu’il subit : le regard des autres sur ses différences, son père qui le délaisse. Le jeune garçon s’enfonce petit à petit dans une prison de solitude.

Mais tel le petit canard noir, l’enfant va se transformer pour donner un jeune homme fort qui ne recherche qu’un peu de reconnaissance et sollicitude.

L’écrivain nous livre un héros extrêmement fouillé. La vision des Maucréatures et ce qu’elles représentent trouve un écho troublant pour Alban, c’est d ailleurs l’un de ses traits de caractères qui le rend si intéressant.

Le roman est fait de telle manière qu’on a vraiment l’impression d’être près d’un feu de cheminée à écouter un conteur des rues. Le texte, les dialogues rappellent le vieux Français ce qui permet une bonne immersion dans cette geste épique.

Je dis épique car il y aura beaucoup de combats contre une faune bigarrée, comme la Faïna ou encore le terrible. Jean-Luc Marcastel sait parfaitement utiliser son monde riche et bien construit. Sa plume rappelle les troubadours et autres trouvères de l’époque qui savaient enchanter leur auditoire. Ce premier tome relate donc l’enfance et les origines d’Alban, ses choix et son désir de rejoindre les Traquebestes, derniers Templiers défenseurs contre les Maucréatures.

Si la suite est de même facture, cela devrait donner une série pleines de rebondissements à suivre avec beaucoup d’intérêt. Je recommande ce roman aux plus jeunes comme aux plus grands qui trouveront sans nul doute un grand plaisir à découvrir La Geste D’Alban.

Quelques lignes pour parler du lexique qui se trouve en fin de livre, c’est une mine d’informations et d’illustrations très bien réussie. Apportant un vrai plus au roman, à déguster sans modération, bravo aux auteurs.