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L'Extravagant Monsieur Pimus

Gabriel Delmas (Scénariste), Patrick Pion (Dessinateur), Clémence (Coloriste)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/07/2006  -  bd
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L'Extravagant Monsieur Pimus

On a d’abord cru que Gabriel Delmas aimait le noir. Le très, très noir. Son premier album, Le Psychopompe, était un véritable choc graphique. Le suivant Ceux qui rampent s’inscrivait dans la même veine nous entraînant dans un monde de démons et de corps torturés et démembrés. Puis on a découvert un Gabriel Delmas plus soft lorsqu’il écrit des scénarios comme Totendom. Son acolyte sur L'Extravagant Monsieur Pimus n’est autre que Patrick Pion que l’on a découvert sur la série Chrome. Ensemble ils ont déjà réalisé Moloch Jupiter, un album déjà publié par Carabas.

Rien ne va plus au pays des petits


Il y a sous nos pieds tout un petit monde. Un monde d’hommes et de femmes, mais aussi d’humanoïdes minuscules. Un univers aussi complexe que le nôtre. Monsieur Pimus a par exemple bien des soucis. Il décide de quitter son amant Jean-Louis et essaie de construire une nouvelle vie sentimentale avec Gladys, renouant avec l’hétérosexualité (enfin Gladys tient surtout de l’oiseau avec son bec et ses plumes.) De son côté, Jean-Louis, l’amant incompris tombe dans les bras de Bobby l’escargot pour une relation torride. Et pendant ce temps, le chanteur J-A tente d’expliquer au monde entier que sa musique n’est pas faite simplement pour les homosexuels.

Etonnant

Des mini-hommes qui couchent avec des mini-oiseaux et des escargots... L'Extravagant Monsieur Pimus est un album pour le moins déjanté et inclassable. Sans faux-semblants ni complaisance, Gabriel Delmas et Patrick Pion s’intéressent à la vie sentimentale de leurs héros avec leurs doutes et leurs errances. Des interrogations qui renvoient à notre époque, les deux auteurs proposant un miroir déformant et une satire. La logique assez égoïste de chacun est poussée jusqu’à son terme, le final révélant l’absurdité de ces (de nos) existences et de ces interrogations.

Le résultat est assez cru et déconcertant. On ne sait si l’on doit rire ou prendre au sérieux cet album qui va au-delà de son aspect « simpliste » et grotesque. Le dessin est plutôt épuré. Les décors comme les visages ne sont pas très travaillés. Les fonds sont souvent de couleurs unies, jaune ou mauve, sans dégradé, détails, ombrage ou fioriture. C’est dommage. Seul point vraiment positif la multiplication des cases qui donne l’occasion à l’histoire d’avoir de nombreux rebondissements. Le trait quant à lui aura sans doute son public. Il a le mérite d’être particulier, rappelant un peu Nicolas Dumontheuil. En tout cas, si vous avez l’occasion, arrêtez-vous sur L'Extravagant Monsieur Pimus. C’est un album étonnant et inclassable. Il mérite au moins un coup d’œil.

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