Steven Knight est un scénariste britannique reconnu, ayant travaillé sur des films tels que Les Promesses de l'ombre de David Cronenberg ou Dirty Pretty Things, loin de chez eux de Stephen Frears. Dans L'Héritage des Fels, premier roman de l'auteur publié en France, il s'essaie à la fantasy jeunesse.
Une histoire intéressante au début...
Le roman s'ouvre sur une situation peu ordinaire : Toby, orphelin tétraplégique, vit dans un couvent où ses seules préoccupations sont de regarder les hirondelles et de s'imaginer faire des voyages sur la lune avec Shipley le chat. L'idée d'un narrateur handicapé et dans l'incapacité de communiquer avec le monde extérieur donne un certain ton dès le début de l'histoire. Toby est plein de cynisme, plein d'intelligence également, accumulée par l'observation. Puis son univers bascule, lorsqu'un jeune homme, Egil, lui insuffle assez d'énergie pour marcher et lui demande de le suivre. Toby le suit, aveuglément, et entre soudain au Langjoskull, le royaume des Fels, avec pour mission de combattre la dictature en place et de revendiquer le trône, accompagné d'Emma, jeune africaine, débarquée comme lui au beau milieu de ce glacier. Chaque personnage est très travaillé, aussi bien dans son caractère que dans son évolution. Leurs rapports, leurs psychologies sont réfléchis, permettant réellement au lecteur d'éprouver de l'empathie et d'avoir envie de les accompagner dans l'aventure. Jusque là, on est en alerte, intrigué par cette histoire et ses personnages hauts en couleurs.
… mais qui s'essouffle par son rythme décousu et son manque d'originalité
Très vite, on s'aperçoit que tous les poncifs de la fantasy sont là. Les deux enfants humains débarqués dans un monde magique qu'ils ne connaissent pas, leur dur apprentissage de la magie, de la métamorphose, l'attente du grand combat final, les trahisons,... Tout a un semblant de déjà-vu, le récit se traîne en longueur. Les descriptions sont nombreuses, très détaillées et apportent un certain cachet au texte, permettant au lecteur de s'immerger dans l'univers. Malheureusement, elles sont très mal alternées avec les scènes d'apprentissage et créent de trop importantes longueurs dans le récit, perdant peu à peu le lecteur. De plus, les scènes de combat sont confuses et le lecteur perd plus de temps à essayer de comprendre les actions faites qu'à se plonger réellement dans l'épopée.
Une fin ambiguë et décevante
Cependant, au bout de 300 pages, la situation se débloque enfin. La fin se trame gentiment, nous surprenant par sa beauté et son originalité. Enfin, c'est ce que nous laisse croire l'auteur... Sans trop en dévoiler, on ne peut s'empêcher de maudire ces retournements de situation à répétition, nous amenant alors à un épilogue décevant, car terminant l'aventure de façon trop facile à mon goût.
En conclusion, L'Héritage des Fels est un roman jeunesse qui se laisse lire, mais à déconseiller fortement aux amateurs de fantasy. À mon sens, l'auteur aurait dû mieux travailler la rythmique et oser s'embarquer à fond dans l'originalité. Un roman qui séduira les jeunes lecteurs, pour passer le temps, mais qui ne marquera pas.
Une histoire intéressante au début...
Le roman s'ouvre sur une situation peu ordinaire : Toby, orphelin tétraplégique, vit dans un couvent où ses seules préoccupations sont de regarder les hirondelles et de s'imaginer faire des voyages sur la lune avec Shipley le chat. L'idée d'un narrateur handicapé et dans l'incapacité de communiquer avec le monde extérieur donne un certain ton dès le début de l'histoire. Toby est plein de cynisme, plein d'intelligence également, accumulée par l'observation. Puis son univers bascule, lorsqu'un jeune homme, Egil, lui insuffle assez d'énergie pour marcher et lui demande de le suivre. Toby le suit, aveuglément, et entre soudain au Langjoskull, le royaume des Fels, avec pour mission de combattre la dictature en place et de revendiquer le trône, accompagné d'Emma, jeune africaine, débarquée comme lui au beau milieu de ce glacier. Chaque personnage est très travaillé, aussi bien dans son caractère que dans son évolution. Leurs rapports, leurs psychologies sont réfléchis, permettant réellement au lecteur d'éprouver de l'empathie et d'avoir envie de les accompagner dans l'aventure. Jusque là, on est en alerte, intrigué par cette histoire et ses personnages hauts en couleurs.
… mais qui s'essouffle par son rythme décousu et son manque d'originalité
Très vite, on s'aperçoit que tous les poncifs de la fantasy sont là. Les deux enfants humains débarqués dans un monde magique qu'ils ne connaissent pas, leur dur apprentissage de la magie, de la métamorphose, l'attente du grand combat final, les trahisons,... Tout a un semblant de déjà-vu, le récit se traîne en longueur. Les descriptions sont nombreuses, très détaillées et apportent un certain cachet au texte, permettant au lecteur de s'immerger dans l'univers. Malheureusement, elles sont très mal alternées avec les scènes d'apprentissage et créent de trop importantes longueurs dans le récit, perdant peu à peu le lecteur. De plus, les scènes de combat sont confuses et le lecteur perd plus de temps à essayer de comprendre les actions faites qu'à se plonger réellement dans l'épopée.
Une fin ambiguë et décevante
Cependant, au bout de 300 pages, la situation se débloque enfin. La fin se trame gentiment, nous surprenant par sa beauté et son originalité. Enfin, c'est ce que nous laisse croire l'auteur... Sans trop en dévoiler, on ne peut s'empêcher de maudire ces retournements de situation à répétition, nous amenant alors à un épilogue décevant, car terminant l'aventure de façon trop facile à mon goût.
En conclusion, L'Héritage des Fels est un roman jeunesse qui se laisse lire, mais à déconseiller fortement aux amateurs de fantasy. À mon sens, l'auteur aurait dû mieux travailler la rythmique et oser s'embarquer à fond dans l'originalité. Un roman qui séduira les jeunes lecteurs, pour passer le temps, mais qui ne marquera pas.