Thierry Cailleteau débute en bande dessinée avec Olivier Vatine qu'il a connu sur les bancs du lycée. Quelques années plus tard, ils se lancent dans l'aventure Aquablue qui remporte d'emblée le succès que l'on sait. Il fait un petit détour par le western avec 500 fusils (Delcourt) avant de se lancer dans la science-fiction avec Cryozone (Delcourt). Cryozone, dont l'histoire se déroule sur deux tomes, reste l'une de ses meilleures séries, et la mise en image de Bajram y est pour beaucoup. Il se tourne ensuite vers la fantasy avant de reprendre la série plus réaliste Wayne Shelton succédant ainsi à Jean Van Hamme. Anachron est la première série de Joël Jurion, l'occasion pour le lecteur de voir évoluer le trait de ce jeune dessinateur.
Batailles, monstres, nains, prophétie and co…
Le non-Nommé, maintenant en possession de tous ses pouvoirs, a réuni ses troupes pour pouvoir enfin asservir les peuples de la planète Anachron. Il lance sa première attaque sur Norpath alors que tous les chevaliers sont absents. Du côté des forces du bien, tout semble bloqué pourtant les vaisseaux dépêchés sont prêts à intervenir, ils n'attendent plus que l'ordre de l'Alliance, qui tarde à venir. Nos amis sont en bien mauvaise posture. Partis solliciter l'aide des nains, ils se retrouvent en prison. Seul le barde Falgant semble ne pas être stressé par la situation plus que périlleuse dans laquelle le monde se trouve.
Une fin décevante pour une série dont le premier tome était prometteur
Voilà une série qui avait très, très bien commencé. Le premier tome nous avait surpris et intrigué. Qu'allait pouvoir devenir une série qui mélangeait allègrement la science-fiction et la fantasy ? Avec la fin de ce premier cycle, nous avons notre réponse : pas grand chose. L'humour des auteurs ne prend plus pour cause de saturation des gags à répétition (on commence à en avoir marre de la princesse hystérique), les personnages prometteurs sont devenus inexistants, ainsi Varegua et le capitaine Pavlova, le barde est un ersatz de Gandalf. On nous refait le coup de l'épée brisée que l'on reforge, on ne se doutait absolument pas que la princesse serait la vraie héritière (c'est pas possible !), tout le peuple magique que l'on n'a quasiment pas vu avant se réunit : Nains, Elfes pour combattre les Trolls et autres Orques. Trop, c'est trop, à force de faire des clins d'œil appuyés au jeu de rôles et à la littérature de fantasy on tombe dans le cliché et çà fait mal. Marre des bardes-magiciens, marre des elfes, nains, toujours sur le même stéréotype qu'aucun sel ne vient relever. Il est vraiment dommage que sur un début aussi prometteur, on se retrouve avec une fin aussi conventionnelle, surtout par le scénariste d'Aquablue qui, sincèrement, nous avait habitués à mieux. Peut-être ai-je tout simplement dépassé la limite d'âge pour trouver encore un peu de goût à cette série ? Ou peut-être avais-je mis trop d'espoir dans une série qui du coup ne pouvait que me décevoir ? Dommage en tout cas que la sauce n'ait pas pris, j'aurais bien voulu…
Avec plein d'imaginaire !