Dans le monde des auteurs de BD qui font rire, Dugomier et Ers ont versé leurs oboles sous la forme des six tomes de Muriel et Boulon. Une série qu’ils ont réalisée ensemble depuis 1995 pour le compte des éditions du Lombard. Jusqu’ici, cette aventure était la seule qu’ils aient menée en BD, hormis une infidélité de Dugomier le temps du premier tome des Jeux sont faits avec Saive chez Casterman. Avec Les Démons d’Alexia, ils changent complètement de registre. Fini l’humour bon enfant de leur première série et bonjour le fantastique

L’exorcisme pour passion

Sous ses airs de jeune fille tout à fait normale, Alexia est en fait une passionnée de l’occulte. Sa spécialité : l’exorcisme, une sorte de don qu’elle a reçu pendant son enfance. Une matière pour laquelle elle est particulièrement douée, au point de se faire embaucher au célèbre CRPS, le Centre de Recherche des Phénomènes Surnaturels. Cet organisme, financé par différents Etats, passe son temps à lutter contre les apparitions démoniaques et autres fantômes qui pourrissent le quotidien des gens d’en bas (et d’en haut). Mais à peine notre jeune héroïne a-t-elle posé ses bagages que des phénomènes étranges se déclenchent. Rien d’inquiétant vu le lieu, s’ils n’étaient extrêmement puissants…

Sympathique

Si le dessin ne changera guère les amateurs des éditions Dupuis, Les Démons d’Alexia est pourtant une bonne surprise. Loin des clichés de l’humour classique, Benoît Ers a développé un véritable scénario qui multiplie les pistes et donne envie d’en savoir plus. Bien sûr, on n’échappe pas aux poncifs du fantastique avec sorcellerie, incantations et phénomènes surnaturels à gogo. Reste qu’on se laisse facilement prendre par l’histoire et que la dernière page tournée, on attend avec impatience la suite, car les pistes qui ne sont pas encore explorées par les auteurs sont prometteuses. A suivre…