L'histoire
La fête du solstice d’été approche et la ville de Sétiladom est en pleine ébullition ; camelots, voyageurs et villageois se préparent aux festivités. Mais derrière cette joyeuse ambiance, d’étranges et d’inquiétants phénomènes remuent la Cité Ocre : un nouveau-né monstrueux, une colporteuse qui clame le retour du Diable, des réfugiés atteints d’une terrible maladie. Ces évènements secoueront l’Eglise et la Grande Inquisition, qui semblent ne pas être innocentes face à ces œuvres démoniaques…
Trois individus, Sixéla, Dungal le colosse et Yorel l’alchimiste, mus par la vengeance, justice et vérité, voyagerons vers Bramald la Nébuleuse afin de mettre un terme à ces prétendues manifestations du Diable. Mais, déjà ébranlée par la mort subite du Saint-Père, la cité des papes sera le centre de sombres complots entre conclavistes...
Mon avis
C’est un livre sur lequel je suis assez partagée : autant la première partie était prometteuse, autant la seconde est lassante. Déjà, le titre n’est pas expliqué : j’ai attendu jusqu’à la fin du livre pour découvrir son origine, mais je n’ai rien lu qui ne puisse l’éclairer (sauf le second paragraphe du résumé, mais l’idée est tout de même un peu tirée par les cheveux).
La première partie était en effet prometteuse ; il y avait du suspens, des alternances continuelles entre les personnages, ce qui nous tenait en haleine, ainsi que de l’action et des évènements intéressants. Tout était auréolé de mystères, que l’on souhaitait percer. Mais, dès la mort d’un personnage que je ne citerai pas, la lecture semble se briser, perdre de son intérêt. Bien que ce soit peut-être lié au fait que j’appréciais ce personnage, ceci reste un tournant pour l’histoire.
Nos héros se décident alors de passer au degré supérieur et de partir à l’aventure. A partir de cette seconde partie, cela devient ennuyeux et un peu lent. Globalement, je trouve que certaines actions plus futiles semblent s’étirer dans le temps, tandis que d’autres plus importantes sont très courtes (la mort d’un nouveau personnage, la résolution également).
Tout au long du livre, j’ai trouvé les résolutions, les mystères, les plans assez « faciles ». Les éléments clefs semblent venir à nos héros par un hasard douteux, certains raisonnements de protagonistes sont assez invraisemblables, des découvertes subites assez saugrenues (concernant Yorel…), une fin un peu faible et trop rapide : les confidences soudaines de Gorgance, Yorel qui parvient déjà à créer une créature dont on n’avait jamais entendu parler et qui semble n’avoir pas eu beaucoup de soucis pour infiltrer la Coupole.Céleste… Mais comme on l’a compris, les trois aventuriers ont beau avoir de nombreux talents, ils ne sont toutefois pas à l’abri de dangers mortels…
Si la seconde partie, constituée de recherches, de transition, est assez lassante, cela peut s’expliquer par le fait que les héros ne sont pas très attachants. On est, en effet, assez loin d’eux, on ne les connaît pas, leur passé reste une ombre confuse. Ils ne sont pas assez approfondis, pas assez recherchés, je trouve (les liens qui les unissent sont assez flous, de nombreux éléments restent inexpliqués).
Les cardinaux le sont déjà plus ; physiquement déjà et moralement, on sait ce qui les anime, ce qu’ils convoitent. Les héros souhaitent la vengeance, en effet, mais elle ne prend pas forme avant la troisième partie (en sachant que du fait de l’alternance des personnages, on suit également les cardinaux, ce qui réduit le temps passé avec les héros). Ce que font les cardinaux est presque plus intéressant (les tentatives de Whitlock d’obtenir des voix en manipulant les autres conclavistes, par exemple).
Le vocabulaire est toutefois recherché, on a affaire à de belles descriptions. On entre facilement dans l’univers, varié et plaisant. Les noms attribués aux personnages, aux lieux, sont bien trouvés et participent à l’atmosphère du roman (moins ceux des héros, je trouve, et un certain « Foncombes », qui malgré l’orthographe fait très, très étrangement penser au Seigneur des Anneaux…).