- le  

L’Homme

Stephen Desberg (Scénariste), Henri Reculé (Dessinateur), Johan de Moor (Coloriste)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 29/02/2004  -  bd
voir l'oeuvre
Commenter

L’Homme

Desberg, De Moore, Reculé, le casting fait rêver. Trois grands auteurs pour un projet fou, tenter de faire oublier l’espace d’un instant l’adaptation de Disney des mythiques Jungle Books de Kipling. Revenir aux sources, c’est-à-dire au livre, afin de donner une suite aux aventures du petit d’homme. Ainsi, les trois premiers tomes s’inspireront des Livres de la Jungle de Kipling, alors que les deux derniers seront des œuvres originales. Desberg et de Moore ont déjà travaillé ensemble sur la série « drôlissime » La Vache devenue Lait Entier. Comment oublier les aventures rocambolesques de Pi 3,1416, agent secret au service du monde animal qui se cache sous les traits d’une paisible vache broutant dans son pré ? Inénarrable ! De Moore quitte donc sa série fétiche autour de ce personnage pour se lancer dans l’aventure du Dernier Livre de la Jungle.

De son côté Desberg a multiplié les collaborations fructueuses et a touché à tous les genres : réalisme financier avec IR$ et son héros Larry B. Max, chevalier blanc du fisc américain, western avec L’Etoile du Désert, une histoire de vengeance en deux tomes dont les dessins sont assurés par Marini, science-fiction avec le récent Mayam dont le premier tome est paru chez Dargaud, uchronie avec Le Scorpion, dont le tome 4 paraît en avril. Et enfin fantastique avec Les Immortels, série sur laquelle il travaille en compagnie du troisième larron : Henri Reculé.

Au crépuscule de sa vie, un homme retourne à ses origines

Un vieil homme au crépuscule de sa vie décide de retourner sur les lieux de son enfance. Il laisse les siens afin de faire seul son dernier pèlerinage. Cet homme, c’est Mowgli. Il revient à la source de ses origines : la jungle. L’endroit a bien changé, l’homme a étendu son empire sur ce qui était autrefois le royaume des bêtes sauvages. Seul parmi son peuple, Mowgli se souvient de ses jeux avec ses frères loups, de la jalousie d’autres membres du clan, de la bienveillance de Bagheera, des leçons de Baloo, et bien sûr de la haine viscérale que lui vous Shere Khan. Un retour à l’innocence à l’âge où il ne reste plus que les souvenirs.


Un premier tome que l’on attendait avec envie, un peu trop peut-être…


Etrange impression à la fermeture de ce premier tome, on ne sait s’il est réussi ou maladroit. Cela vient en grande partie du dessin : proportions mal respectées, loups qui se ressemblent, décors parfois hasardeux. Peut-être est-ce le fait de la répartition des tâches ? En effet, de Moore travaille directement sur les crayonnés de Reculé et pas sur un dessin classique et abouti. Il l’encre et ensuite y ajoute la couleur qui donne tout leur relief aux cases. Du coup, le résultat est assez insolite. Pourtant, si on laisse de côté ses premières réticences et que l’on entre totalement dans la bande dessinée, le résultat est bien meilleur que l’on aurait pu le penser. Par une sorte d’alchimie, l’entreprise prend corps et laisse une agréable saveur à la fin de la lecture. Le scénario n’est pas étranger à ce phénomène. Grâce à la narration à la première personne, Mowgli-adulte modère ou explicite des situations que Mowgli-enfant ne pouvait pas comprendre. Ce double filtre permet une lecture à plusieurs niveaux, dont une lecture symbolique.

Les auteurs reviennent donc sur les origines de Mowgli pour ce premier tome et aménagent déjà un espace en forme d’hommage dans lequel ils font évoluer certaines idées comme l’écologie ou l’humanisme. Pour terminer, disons que l’on attend le second tome pour confirmer ou infirmer cette première lecture.

à lire aussi

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?