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L'Hôtel étrange
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L'Hôtel étrange

Philip Reeve, illustrateur de nombreux ouvrages jeunesse s’est ensuite lancé dans l’écriture. On lui doit des récits tels que Mécaniques fatales (2003) et Planète Larklight (2007) caractérisés par une ambiance steampunk, une atmosphère très anglaise et une imagination débridée. L’Hôtel étrange, paru initialement sous le titre plus pétillant de Starcross, possède assurément ces trois qualités.

Des vacances sur Starcross
Alors que la famille Mumby est envahie par les décorateurs venus retaper Larklight, leur demeure satellite, arrive une invitation d’un certain Monsieur Tifter. L’homme possède une station balnéaire à Starcross, située dans une ceinture d’astéroïdes. Art part donc en vacances avec sa mère et son insupportable sœur Myrtle. Ce qu’ils ignorent c’est que, dans cette même station, ont disparu deux agents secrets de sa majesté, sur le point de découvrir la vérité sur Tifter, le roi des chapeaux hauts de forme. Le séjour s’annonce rapidement moins reposant que prévu.

Une folle imagination
L’auteur et l’illustrateur s’en donnent à cœur, joie, c’est manifeste, pour faire de ce récit une folle incursion dans leur imaginaire pour le moins baroque. L’univers natal de Myrtle et son frère est d’inspiration Steampunk, mais va encore plus loin. Les lignes de chemin de fer roulent dans le vide intersidéral, les vaisseaux sont propulsés par mariage alchimique et les maîtres d’hôtel obséquieux se trouvent être des robots. Les cabines de bain, les échoppes de fête foraine, les contrôleurs ferroviaires, tous sont des automates plus ou moins sophistiqués. Des palourdes géantes, des cochons volants et des plantes chantantes, constituent des rencontres normales. Les arbres que l’on croise pourraient bien avoir été des êtres humains. Et ces chapeaux si élégants ? S’il s’agissait d’envahisseurs dévoreurs de pensées ? Reeve et Wyatt rivalisent d’inventivité pour offrir de Starcross un tableau délirant, visiblement composé conjointement.

Un récit maîtrisé

Pour autant, l’histoire de L’Hôtel étrange reste parfaitement lisible. Les chapitres structurent bien l’histoire et annoncent par avance les progrès de l’intrigue. Cette dernière, dont les débuts évoquent une partie de Cluedo, tient le lecteur en haleine tout au long de sa lecture. Myrtle est enlevée, Art échappe à ses ravisseurs, Mrs Mumbly est séquestrée et tous frôlent la mort plus d’une fois. Des personnages sont éliminés, d’autres finissent gravement blessés, mais la menace majeure de ce récit pèse sur le monde lui-même ! une faille entre le passé et le futur pourrait bien lui être fatale. Comment le jeune garçon, sa sœur et sa mère viendront-ils à bout de ces dangers ?
Le suspense est réel et, que l’on ait fêté ses dix ans quelques mois ou quelques années auparavant, on aura grand plaisir à parcourir ces 418 pages d’une lecture passionnante et pleine d’humour.

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