Djordje Milosavljevic et Tiberiu Beka nous viennent tous les deux de l’ex-Yougoslavie. Si le premier, né en 1969, a fait une belle carrière dans la BD de son pays et au cinéma (les plus pointus se souviendront peut-être du film Mécanisme), le second né en 1977 s’est d’abord frotté aux jeux vidéos avant de publier Le Culte des ténèbres aux éditions Nucléa avec Jean-François Di Giorgio au scénario. Ensemble ils réalisent désormais L’Empire de la raison.

Paix aux hommes de bonne volonté.

Enfin ! Enfin le monde est en paix. Après la Grande Guerre mondiale, l’humanité a décidé de se réunir pour éviter tout conflit physique. Une attitude pacifiste qui dure depuis quelques décennies. Mais la nature belliqueuse de l’humain menace cet équilibre précaire. Et déjà en Almoravie certains sont prêts à reprendre les armes. L’Empire de la raison serait-il incapable d’être stable ?

Touffu !

En se baladant dans plusieurs régions à la fois, en mélangeant plusieurs intrigues, Djordje Milosavljevic et Tiberiu Beka ont réalisé une bande dessinée incroyablement dense et touffue. Au point qu’il n’est pas forcément facile pour le lecteur de s’y retrouver. Nul doute que cela va se décanter dans les tomes qui suivent. Mais pour l’instant, c’est un peu le brouillard. Côté dessin, Tiberiu Beka prouve qu’il a du talent et un vrai coup de crayon qui n’a rien à envier à des dessinateurs plus confirmés. Il assure un dessin classique et efficace malgré tous les changements d’atmosphère que lui imposent le scénario. Bref, s’il n’y a pas de quoi s’emballer plus que de raison, ni au niveau du dessin ni au niveau du scénario, cette série n’est pas inintéressante. A voir comment les auteurs vont maintenant la faire évoluer.