Quand ActuSF reçoit un service de presse dans lequel chacun pioche selon ses goûts, son humeur ou celle du rédac chef (la punition suprême étant d'avoir à chroniquer un Pouffy contre les vampires ou autre Charmed du même acabit), les Lunes d'encre, vous vous en doutez, partent comme des petits pains. Et c'est ainsi, que dans l'empoignade générale L'invitée de Dracula m'échut.
C'est avec une double appréhension que je reçus ce présent. Encore une histoire de vampire !, thème on ne peut plus rabâché depuis le succès phénoménal de la série de Rice, bien mérité soit dit en passant. Mais il faut être honnête, à part le Carmilla de Sheridan Le Fanu, le Dracula de Stocker et Je suis une légende de Matheson, les autres histoires de buveurs de sang n'emportent guère l'adhésion. L'appréhension se transforme alors en mouvement de recul instinctif lorsque l'on découvre que Françoise-Sylvie Pauly pour son premier roman décide de donner une suite au mythique Dracula de Stoker.
Dracula II, le retour
Dans un univers littéraire où les avants-Dune et les avants-Fondations poussent comme des champignons atomiques - business oblige - on s'attend donc comme d'habitude à trouver au mieux un livre sympa mais sans réel intérêt, au pire une insulte pour le père de l'œuvre qui n'aura d'autres recours que de se retourner pitoyablement dans sa tombe.
Pourtant, dès la première page, Françoise-Sylvie Pauly frappe fort. La narration est identique à celle du chef d'œuvre original : roman épistolaire et extraits de journaux intimes. Quant au style, on serait porté à croire que c'est le bon vieux Bram qui nous aurait abandonné le manuscrit dans un vieux tiroir ou que son esprit aurait prit possession de l'auteur.
Bref, on retrouve tous les protagonistes quelques années après leur extraordinaire combat contre le vampire. Mina, épouse aimante et fidèle a donné un fils à Jonathan, pareil à lui-même : bon, fidèle et intègre. Ce cher Van Helsing reprend son poste de petit-vieux-bourru-mais-attachant là où il l'avait laissé. Les recherches de ce dernier les mèneront dans une quête épique à la recherche des origines du monstre qui ne serait peut-être pas définitivement annihilé.
Sans tomber dans les poncifs du genre "bouh ! ! ! vous me croyiez mort, hein et ben non, après quelques années dans un verre de Steradent, je reviens armé de mes fidèles canines pour assouvir ma VENGEANCE ! ! !", Pauly se permet une petite mise en abîme en faisant apparaître Stoker devant un théâtre et nomme Karmilla un des nouveaux personnages qu'elle intègre au récit.
Une suite presque parfaite ?
Au vu des 90 premières pages, emporté par le récit, et face à ce qui avait toutes les chances d'être un fiasco retentissant, le lecteur assiste à un véritable tour de force. Malheureusement, une incohérence vient rompre le charme : Lucy, l'amie de Mina avait été métamorphosée en vampire. Rappelez-vous, découverte dans son tombeau par Van Helsing et ses compagnons, son cœur fut percé d'un pieu puis elle fut décapitée par son fiancé afin de mettre fin à sa malédiction, et ainsi la rendre au monde des morts. Dans L'invitée de Dracula, son corps, bel et bien dépourvu de toute vie, est retrouvé "intact" plusieurs années après cet épisode éprouvant. N'étant plus vampire, il aurait dû se décomposer normalement, or il n'est fait mention ni de mutilation ni d'aucune trace de pourrissement…
Pour les puristes c'est une erreur impardonnable, une trahison ; pour les plus indulgents, juste une grosse maladresse d'écriture. Abstraction faite de ce problème (corrigible au demeurant dans une hypothétique réédition ultérieure) , cette suite est au final de fort bonne facture, d'un style et d'une fidélité tels, que le maître lui-même ne l'aurait certainement pas renié.
C'est avec une double appréhension que je reçus ce présent. Encore une histoire de vampire !, thème on ne peut plus rabâché depuis le succès phénoménal de la série de Rice, bien mérité soit dit en passant. Mais il faut être honnête, à part le Carmilla de Sheridan Le Fanu, le Dracula de Stocker et Je suis une légende de Matheson, les autres histoires de buveurs de sang n'emportent guère l'adhésion. L'appréhension se transforme alors en mouvement de recul instinctif lorsque l'on découvre que Françoise-Sylvie Pauly pour son premier roman décide de donner une suite au mythique Dracula de Stoker.
Dracula II, le retour
Dans un univers littéraire où les avants-Dune et les avants-Fondations poussent comme des champignons atomiques - business oblige - on s'attend donc comme d'habitude à trouver au mieux un livre sympa mais sans réel intérêt, au pire une insulte pour le père de l'œuvre qui n'aura d'autres recours que de se retourner pitoyablement dans sa tombe.
Pourtant, dès la première page, Françoise-Sylvie Pauly frappe fort. La narration est identique à celle du chef d'œuvre original : roman épistolaire et extraits de journaux intimes. Quant au style, on serait porté à croire que c'est le bon vieux Bram qui nous aurait abandonné le manuscrit dans un vieux tiroir ou que son esprit aurait prit possession de l'auteur.
Bref, on retrouve tous les protagonistes quelques années après leur extraordinaire combat contre le vampire. Mina, épouse aimante et fidèle a donné un fils à Jonathan, pareil à lui-même : bon, fidèle et intègre. Ce cher Van Helsing reprend son poste de petit-vieux-bourru-mais-attachant là où il l'avait laissé. Les recherches de ce dernier les mèneront dans une quête épique à la recherche des origines du monstre qui ne serait peut-être pas définitivement annihilé.
Sans tomber dans les poncifs du genre "bouh ! ! ! vous me croyiez mort, hein et ben non, après quelques années dans un verre de Steradent, je reviens armé de mes fidèles canines pour assouvir ma VENGEANCE ! ! !", Pauly se permet une petite mise en abîme en faisant apparaître Stoker devant un théâtre et nomme Karmilla un des nouveaux personnages qu'elle intègre au récit.
Une suite presque parfaite ?
Au vu des 90 premières pages, emporté par le récit, et face à ce qui avait toutes les chances d'être un fiasco retentissant, le lecteur assiste à un véritable tour de force. Malheureusement, une incohérence vient rompre le charme : Lucy, l'amie de Mina avait été métamorphosée en vampire. Rappelez-vous, découverte dans son tombeau par Van Helsing et ses compagnons, son cœur fut percé d'un pieu puis elle fut décapitée par son fiancé afin de mettre fin à sa malédiction, et ainsi la rendre au monde des morts. Dans L'invitée de Dracula, son corps, bel et bien dépourvu de toute vie, est retrouvé "intact" plusieurs années après cet épisode éprouvant. N'étant plus vampire, il aurait dû se décomposer normalement, or il n'est fait mention ni de mutilation ni d'aucune trace de pourrissement…
Pour les puristes c'est une erreur impardonnable, une trahison ; pour les plus indulgents, juste une grosse maladresse d'écriture. Abstraction faite de ce problème (corrigible au demeurant dans une hypothétique réédition ultérieure) , cette suite est au final de fort bonne facture, d'un style et d'une fidélité tels, que le maître lui-même ne l'aurait certainement pas renié.