Né en 1955 à Lille, François Boucq a débuté en tant que dessinateur en faisant de la caricature en 1974. A l’époque il travaille essentiellement pour L’Expansion, Le Matin et… Playboy. Une discipline qu’il va ensuite abandonner pour se consacrer entièrement à la bande dessinée. Commencent alors quelques années de collaboration avec Mormoil, Pilote, A suivre et Fluide Glacial. Après La Femme du Magicien et Bouche du Diable, il entame en 1991 une collaboration avec Alexandro Jodorowsky. Le duo donnera les quatre tomes de Face de Lune les années suivantes avant d’y ajouter un cinquième volume en septembre 2004, puis la série Bouncer.
De son côté, la vie d’Alexandro Jodorowsky est un véritable roman. Né au Chili de parents russes, il a quitté son pays en 1953 pour venir à Paris avec ses marionnettes. Rapidement, il se retrouve à travailler avec le Mime Marceau puis pour Maurice Chevalier avant de participer à un groupe d’artistes, Panique, prenant le contre-pied avec humour du mouvement surréaliste. La suite se passe au Mexique ou Jodorowsky est parti en 1965 pour une tournée avec le célèbre mime. Il y reste finalement pour créer le Théâtre d'avant-garde de Mexico et pour tourner deux films. Mais surtout il y rencontre le dessinateur Manuel Moro. C’est alors le début de sa vie de scénariste de bande dessinée. Dans les années qui ont suivi jusqu’à aujourd’hui, il a été à l’origine de nombreux best-sellers. Citons juste pour mémoire : Les Technopères, La Caste des Méta-Barons, Juan Solo, Diosamante, L’Incal, Avant l’Incal, Mégalex, Anibal 5 ou bien encore Le Lama Blanc.
Démasquer les faux prophètes…
Après le grand mouvement révolutionnaire des premiers tomes, la tension est encore palpable sur l’île de Damanuestra. Certains faux prophètes en profitent pour tenter de s’accaparer les bénéfices du changement. Mais le pouvoir en place n’a pas dit son dernier mot, les prêtres en particulier. Et quelques massacres sont encore à prévoir. De son côté, l’innocent Face de Lune poursuit son petit bonhomme de chemin, ressuscitant les morts au hasard et surtout achevant la grande cathédrale qu’il a commencé à ériger. Il veut ainsi mettre un point final à toute cette agitation et surtout faire son plus beau cadeau à la population de Damanuestra.
Perte de magie
Avec L’Oeuf de l’âme, François Boucq et Alexandro Jodorowsky mettent une dernière touche à cette série. Pourtant, on a le sentiment qu’elle n’était pas forcément nécessaire. En tout cas qu’ils ne font que poursuivre les événements déjà engagés dans les tomes précédents sans ajouter de nouveaux éléments à leurs personnages ou à l’intrigue. Un peu comme si tout était joué d’avance à la fin du quatrième tome et qu’il ne restait plus que des évidences et des portes ouvertes à enfoncer. Le résultat est donc un peu décevant et la magie qui imprégnait les premiers volumes s’est un peu envolée. Dommage. Ce cinquième tome est une suite logique, qui ravira sans doute les fans, mais qui au final n’apporte pas grand-chose de plus à la série.