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La Baleine Blanche des mers mortes - Les secrets d'écriture d'Aurélie Wellenstein
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La Baleine Blanche des mers mortes - Les secrets d'écriture d'Aurélie Wellenstein

A l'occasion de la sortie de La Baleine Blanche des mers mortes, Aurélie Wellenstein revient sur l'écriture de cet album à paraître aux éditions Drakoo.

Actusf : Sorti chez Scrineo puis dernièrement aux éditions Pocket, Mers mortes, votre roman de climate fiction est de retour en format BD chez Drakoo sous le titre La Baleine Blanche des mers mortes. Comment est né ce projet ?

Aurélie Wellenstein : Plus exactement, il s’agit d’une histoire inédite, qui se déroule dans l’univers des Mers mortes. Je suis attachée à cet univers. J’avais envie de l’aborder dans un autre contexte, avec un nouvel angle. Un seul personnage a été conservé, celui de Bengale. Cela me permettait de raconter le début de sa trajectoire. On lui découvre un autre visage, avant qu’il ne devienne le capitaine d’un vaisseau fantôme, naviguant sur les mers mortes.

Actusf : Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l’intrigue ? Suit-elle celle du roman ?

Aurélie Wellenstein : D’abord, je voudrais dire quelques mots sur l’univers : Dans Mers mortes, mers et océans ont disparu. L'eau s'est évaporée, tous les animaux marins sont morts.
Dans un monde changé en désert, des vagues fantômes déferlent, charriant des spectres avides de vengeance. Poissons, requins, dauphins,..., réapparaissent, portant encore les blessures que l’homme leur a infligées. C’est ce qu’on appelle « les marées hautes ».

L’histoire de la BD se passe quelques années avant l’intrigue du roman. Nous sommes à Paris, dans sa version dévastée par la guerre de l’eau, et hantée par les fantômes des animaux marins. A chaque marée haute, une baleine blanche fantôme apparait. Les musiciens de l’opéra de Paris se préservent de sa vengeance en jouant pour elle. Avec leurs instruments, ils imitent son chant. Ils l’apaisent. C’est un fragile statut quo que vont venir bouleverser Bengale et Chrysaora, les personnages principaux de cette histoire.

Actusf : Pour cet album, vous avez collaboré avec Olivier Boiscommun. Comment avez-vous travaillé ? Avait-il carte blanche ?

Aurélie Wellenstein : Nous avons beaucoup échangé et partagé notre vision autour de l’histoire. Olivier a investi toute sa sensibilité et sa subjectivité. Nous avons travaillé sur les personnages, notamment, le physique, mais aussi les vêtements, les accessoires… Tous les détails comptent à l’image.

Olivier a également beaucoup travaillé sur le rendu des poissons spectraux, ainsi que sur celui des « marées hautes ». Là où l’imaginaire du roman était sombre, dans des teintes plutôt grises, il a fait le choix de la couleur, de la flamboyance, de plans gigantesques, et le résultat est spectaculaire ! Olivier travaille en couleur directe, à l’aquarelle, ce qui permet des effets de transparence et de lumières, lorsque les spectres d’animaux marins éclairent les profondeurs marines ou quand des milliers de bougies illuminent l’opéra.
Les marées hautes ne sont pas toutes identiques. Certaines sont obscures et abyssales ; d’autres sont claires et lumineuses. Cela permet de varier les ambiances, entre un moment de tension et d’autres, plus oniriques.

Actusf : Ecrire un roman et de la bande dessinée, ce n’est pas tout à fait pareil. Quelles sont les difficultés dans le second cas ? Les surprises ?

Aurélie Wellenstein : L’approche est différente dans la mesure où la place est plus limitée. Il faut donc frapper fort au cœur. C’est presque du « court métrage » par rapport à un « long métrage ». Plus vite qu’en roman encore, les enjeux doivent être posés et les personnages, bien introduits. Pourtant, l’univers doit être riche et fouillé afin de s’incarner à travers les dessins et d’offrir de la « profondeur de champ ». C’est tout ce travail sur le background qui va permettre de mettre en scène les petits détails qui raviront l’œil du lecteur. Donc au final, même si une BD compte une cinquantaine de pages, on aura en amont fait un gros travail sur l’histoire et l’univers afin de proposer au lecteur une expérience très dense.

De la même manière, en roman, je travaille de façon visuelle, quasi cinématographique : je décris l’action qui se déroule dans ma tête. En BD, c’est un peu la même chose, sauf que vous allez appuyer sur « pause » sur les scènes clés (les futures cases de la BD).

Actusf : Etait-ce votre première incursion dans le monde des bulles ?

Aurélie Wellenstein : Oui, c’est ma première BD publiée.

Actusf : Quelles sont les BD qui vous fascinent et/ou vous inspirent ?

Aurélie Wellenstein : Je me souviens d’avoir éprouvé un vrai choc avec la découverte d’Enki Bilal, quand j’étais encore enfant. Je suis un peu passée à côté de l’histoire, forcément, mais il y avait quelque chose, dans l’univers, dans l’étrangeté qui m’a d’emblée séduite.
Après, celui qui m’a donné envie de faire de la BD est un mangaka : c’est Katsuhiro Otomo. J’ai lu et relu Akira et Rêves d’enfants, qui étaient mes lectures de chevet quand j’étais ado.

Actusf : Avez-vous d’autres projets à venir ? Des envies pour la suite ?

Aurélie Wellenstein : Oui, je travaille sur deux autres projets, qui devraient paraitre dans les deux prochaines années à venir. Il est trop tôt pour en parler, car elles ne sortiront pas avant 2022 et 2023, mais nous y travaillons d’arrache-pied actuellement.
Et oui, j’ai beaucoup d’autres idées et d’envies pour la suite.

Actusf : Où pourra-t-on vous rencontrer dans les semaines, mois à venir ?

Aurélie Wellenstein : A la Dimension fantastique, avec Olivier Boiscommun, le jour de la sortie de la BD, le mercredi 29 septembre, de 17h30 et 19h30.
Des planches de la BD seront exposés durant tout le mois d’octobre dans la librairie.
- Aux Halliennales le 2 octobre
- A Lire en Poche à Gradignan les 9 et 10 octobre
- Aux Imaginales du 14 au 17 octobre.

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