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La Bille de métal ou le secret de Gutenberg - Les secrets d'écriture d'Isabelle Fournié
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La Bille de métal ou le secret de Gutenberg - Les secrets d'écriture d'Isabelle Fournié

A l'occasion de la sortie de La Bille de métal ou le secret de Gutenberg, aux éditions Actusf, Isabelle Fournié revient sur l'écriture de ce premier roman en solo.

Actusf : Comment vous est venue l'idée d'envoyer vos petits héros au Moyen Âge à Strasbourg ?

Isabelle Fournié : Si je vous dit que l’idée m’est venue grâce à Kaïros, mon robot voyageur, vous me croyez ?
Mon projet était de travailler sur « le métal ». J’ai hésité sur le lieu et l’année, mais la vie s’est chargée de mettre sur mon chemin tout ce dont j’avais besoin. Je me souviens par exemple que ma cousine (qui ignorait tout des idées qui germaient pour ce roman) m’a mis entre les mains un fascicule publicitaire pour un musée de l’imprimerie « de Gutenberg à nos jours », et que le lendemain l’attentat de Strasbourg avait lieu au marché de Noël. Le premier chapitre de ce nouveau roman s’écrivait devant moi !

Actusf : Quelle a été la part de documentation pour les plonger dans l'ambiance ?

Isabelle Fournié : En un seul mot: énorme ! J’ai mis 9 mois à lire des tas de livres et d’articles. J’ai adoré ce travail de recherche, d’apprentissage et d’enquête historique. J’adore le fait que mon histoire se mène à l’Histoire. A chaque passage de mon roman vous pouvez faire des recherches sur les lieux et les personnages, et voir que tout est fidèle à la réalité. J’ai moi-même du mal à savoir où commence la réalité et où se trouve la fiction (rire).

Actusf : Ils vont vivre aux côtés de Gutenberg. Est-ce que c'était facile d'incarner un personnage historique de cette importance ?

Isabelle Fournié : C’était très dur au début, car la vie de Gutenberg est un gruyère plein de trous ! On ne connaît même pas sa date de naissance ! Les seuls témoignages auxquels j’ai eu accès sont des procès verbaux de jugements rendus contre lui pour rupture de fiançailles et rupture d’association financière et réclamation de remboursement. J’ai donc essayé de broder avec le contexte historique de l’époque, l’Histoire de la ville de Strasbourg, et les quelques infos que j’ai réussi à glaner sur Gutenberg et ses associés. Je n’ai pas l’impression d’avoir incarné ce personnage, ou de m’être permise de penser à sa place. Mais plutôt d’être allée à sa rencontre et d’avoir vécu quelques semaines avec lui.
La fantaisie imaginaire est d’avoir imaginé qu’il s’était servi de ses miroirs de pèlerinage pour les fondre et réaliser ses premiers caractères mobiles. Mais l’historien qui m’a accompagné tout au long de ce travail d’écriture m’a avoué que c’était une hypothèse plus que plausible. Donc je me sens détendue avec ma conscience (rire).

Actusf : Est-ce qu'on a d'ailleurs beaucoup d'infos sur la manière dont il vivait ?

Isabelle Fournié : Non, presque rien sur ce qui concerne sa vie strasbourgeoise ! On sait à peu près la date à laquelle il y est arrivé, et quand il en est reparti. Ensuite, à part les procès verbaux des affaires pour lesquelles il a été accusé, il ne reste rien. L’Histoire n’a rien laissé. Officiellement, on ne sait même pas si il a inventé les caractères mobiles d’imprimerie à Strasbourg ou à Mayence ! Heureusement pour moi, le travail des historiens, dont j’ai lu les livres et écouté les interviews, est remarquable, il m’a permis de bâtir ma trame narrative et d’être la plus fidèle possible à la réalité.

Actusf : Comment est-ce que vous pourriez nous présenter vos deux petits héros ?

Isabelle Fournié : Zak et Tom sont deux frères de notre temps. Dans le futur, Zak est inventeur et c’est lui qui conçoit Kaïros. Cette « boule-machine-à-voyager-dans-le Temps » va venir à la rencontre des deux garçons et les emmener au Moyen-Age ! Elle les a d’ailleurs déjà fait voyager au temps de la première guerre mondiale avec succès !
Ils sont complices et s’entendent relativement bien, même si parfois ils se chamaillent comme tous les frangins du monde ! Ils ont d’ailleurs vraiment existé ! Et j’en ai la preuve ! J’ai retrouvé leur trace dans « les chroniques strasbourgeoises » de Guy Trendel , page 128. Le 1er février 1550, « deux gamins se chamaillent et hurlent dans
la cathédrale ! » Ils se font expulser de là par des agents de sécurité. Je pense qu’il y a dû y avoir une erreur de programmation du robot. Au lieu de revenir à leur époque, ils sont arrivés en pleine messe. Mon petit doigt me dit que c’était une blague de Tom, pas du tout au goût de son frère. D’où la dispute !
Tous les deux sont très complémentaires: l’un est sérieux et réfléchi, l’autre est espiègle et plus émotif. Chacun est très important et joue son rôle à la perfection !
Je les remercie d’ailleurs d’avoir vécu cette aventure, et ce deuxième voyage dans le temps, ils s’en sont très bien sortis (rire) !

Actusf : Qu'est-ce qui a été le plus plaisant à écrire ? Les scènes de rue ? Les scènes avec Gutenberg ?

Isabelle Fournié : Joker ! Impossible de choisir !

Actusf : Quels sont vos projets ? Sur quoi avez-vous envie de travailler ?

Isabelle Fournié : Kaïros est déjà en train de me souffler des idées, mais je vais prendre le temps de me poser et de les travailler avant d’en dire plus.

Jérôme Vincent

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