Guillaume Guéraud est un spécialiste du livre noir pour adolescents. Entre autres, son Je mourrai pas gibier a marqué dès sa sortie. Tous les livres qu'il écrit interrogent, dérangent et secouent le monde littéraire de la littérature pour adolescents.
Le choc des photos
2037. Sur l'île de Rush Island règne l'Impératrice Harmony. A Taipen, la capitale, les gens sont cultivés, les résultats à l'université ne cessent de progresser. Ils sont heureux... Mais ce bonheur a un coût, celui de certaines libertés. En particulier, les images, qu'elles soient fixes ou animées, imprimées ou projetées, sont interdites sur tout le territoire. Et la Brigade de l'Oeil veille à ce qu'aucune infraction ne reste impunie. Le prix à payer lorsque l'on est pris est toujours le même : vos pupilles sont brûlées jusqu'à ce que vous deveniez aveugle.
La loi est appliquée depuis de nombreuses années, mais pourtant la Brigade du capitaine Falk ne manque toujours pas de travail. Pervers, terroristes ou simples adolescents curieux, beaucoup de monde est prêt à risquer sa vue pour une simple photographie. Des gens comme Kao, qui diffuse tout ce qu'il peut aux amateurs qui le payent bien. Kao qui serait capable de tout quitter pour simplement pouvoir visionner un film, n'importe lequel. Tout, sauf la jolie Emma qui semble être pourtant peu attirée par le cinéma. Et l'on dit qu'il existerait un lieu secret, le Diaphragme, où seraient stockés, cachés, de nombreux films. Si cela était vrai, s'il était possible même uniquement d'en sauver un seul, il serait possible de créer un choc, de provoquer une révolte...
Le poids des mots
Guéraud n'écrit pas, il cogne. Son écriture s'apparente presque à de la boxe, une manière d'entrer en force dans l'esprit de ses lecteurs et de les marquer. Phrases courtes, parfois tronquées, paragraphes de quelques lignes à peine... Et des descriptions qui sonnent comme des flashes. Il n'a pas besoin de photographies ni de caméra pour faire passer ses idées, sa manière de s'exprimer suffit à dessiner tout un univers de couleurs, de formes et de personnages bien mieux qu'un croquis. Et il en profite pour nous plonger dans le feu, le sang et la nuit au travers de cette aventure noire et angoissante.
Le sujet est profond, puissant. Il nous parle de liberté - d'expression, de choix, d'existence - en nous décrivant cette île cauchemardesque dans laquelle même les policiers les plus intègres et les plus convaincus ont leurs failles et oscillent au bord de la délinquance. C'est aussi un hommage passionné au cinéma et à ses maîtres - Chaplin, Godard, Resnais - autant qu'à la littérature. Une ode à la culture sous toutes ses formes, si diversifiées mais tellement complémentaires qu'en interdire une seule compromet tout l'ensemble.
Ce livre s'adresse à tous, même s'il a été spécifiquement construit pour les adolescents. Le héros de quinze ans, avec ses doutes, ses envies, ses désirs, parlera à tous les jeunes. De même, le style "manga" utilisé tout au long du livre, tant pour l'ambiance (les noms sont à consonance asiatique, les décors et les vêtements aussi) que pour l'action lorsqu'elle survient, souvent brusquement.
Un livre à recommander pour se souvenir que la culture, moins on s'en sert et plus elle s'use.
Le choc des photos
2037. Sur l'île de Rush Island règne l'Impératrice Harmony. A Taipen, la capitale, les gens sont cultivés, les résultats à l'université ne cessent de progresser. Ils sont heureux... Mais ce bonheur a un coût, celui de certaines libertés. En particulier, les images, qu'elles soient fixes ou animées, imprimées ou projetées, sont interdites sur tout le territoire. Et la Brigade de l'Oeil veille à ce qu'aucune infraction ne reste impunie. Le prix à payer lorsque l'on est pris est toujours le même : vos pupilles sont brûlées jusqu'à ce que vous deveniez aveugle.
La loi est appliquée depuis de nombreuses années, mais pourtant la Brigade du capitaine Falk ne manque toujours pas de travail. Pervers, terroristes ou simples adolescents curieux, beaucoup de monde est prêt à risquer sa vue pour une simple photographie. Des gens comme Kao, qui diffuse tout ce qu'il peut aux amateurs qui le payent bien. Kao qui serait capable de tout quitter pour simplement pouvoir visionner un film, n'importe lequel. Tout, sauf la jolie Emma qui semble être pourtant peu attirée par le cinéma. Et l'on dit qu'il existerait un lieu secret, le Diaphragme, où seraient stockés, cachés, de nombreux films. Si cela était vrai, s'il était possible même uniquement d'en sauver un seul, il serait possible de créer un choc, de provoquer une révolte...
Le poids des mots
Guéraud n'écrit pas, il cogne. Son écriture s'apparente presque à de la boxe, une manière d'entrer en force dans l'esprit de ses lecteurs et de les marquer. Phrases courtes, parfois tronquées, paragraphes de quelques lignes à peine... Et des descriptions qui sonnent comme des flashes. Il n'a pas besoin de photographies ni de caméra pour faire passer ses idées, sa manière de s'exprimer suffit à dessiner tout un univers de couleurs, de formes et de personnages bien mieux qu'un croquis. Et il en profite pour nous plonger dans le feu, le sang et la nuit au travers de cette aventure noire et angoissante.
Le sujet est profond, puissant. Il nous parle de liberté - d'expression, de choix, d'existence - en nous décrivant cette île cauchemardesque dans laquelle même les policiers les plus intègres et les plus convaincus ont leurs failles et oscillent au bord de la délinquance. C'est aussi un hommage passionné au cinéma et à ses maîtres - Chaplin, Godard, Resnais - autant qu'à la littérature. Une ode à la culture sous toutes ses formes, si diversifiées mais tellement complémentaires qu'en interdire une seule compromet tout l'ensemble.
Ce livre s'adresse à tous, même s'il a été spécifiquement construit pour les adolescents. Le héros de quinze ans, avec ses doutes, ses envies, ses désirs, parlera à tous les jeunes. De même, le style "manga" utilisé tout au long du livre, tant pour l'ambiance (les noms sont à consonance asiatique, les décors et les vêtements aussi) que pour l'action lorsqu'elle survient, souvent brusquement.
Un livre à recommander pour se souvenir que la culture, moins on s'en sert et plus elle s'use.