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La Carte d'Estrechez

Marion Poinsot (Scénariste, Dessinateur), Bob Bergé (Coloriste)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/03/2004  -  bd
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La Carte d'Estrechez

Etudiante en section BD de la faculté des Beaux-Arts de Valenciennes, Marion Poinsot publie sa première BD en 2001 sous le pseudonyme singulier de Marion. Malheureusement cette série (Chaëlle) ne connaîtra jamais de suite du fait de la faillite de son éditeur: Pointe Noire. Coup dur quand on est un jeune auteur professionnel. C'est finalement chez Clair de Lune que Marion Poinsot a trouvé refuge pour développer ses idées et faire aboutir un nouveau projet: Dread Mac Farlane, dont voici le premier tome, La Carte d'Estrechez, librement inspiré de Monkey Island, des Pirates des Caraïbes et de Peter Pan.

"Buenos Dias. Je m'appelle Dread Mac Farlane."

La petite Dread a tout oublié de son passé en se faisant recueillir par les sirènes qui l'ont conduite jusqu'au Pays Imaginaire. Depuis, elle coule une existence insouciante parmi Peter Pan et les Enfants Perdus. Mais Dread doit bien se rendre à l'évidence: contrairement à eux, elle n'a jamais cessé de grandir en abordant le Pays Imaginaire, comme si elle était destinée à les quitter un jour ou l'autre.

Ce jour semble venu, en même temps que les souvenirs de Dread. Consciente d'avoir été quasiment assassinée par son père adoptif, la jeune femme veut désormais le retrouver pour lui faire payer cher. Mais comment lui mettre le grappin dessus? Au fond de sa mémoire, Dread a toujours conservé l'image d'une carte, la carte d'une île au trésor que son "père" convoitait... Voilà déjà mieux qu'une piste! Comment rejoindre cette île inconnue, sinon en se faisant accepter au sein de l'équipage du Jolly Rogers, le navire du redouté Capitaine Crochet?

N'est pas pirate qui veut

Graphiquement, cette série ne révolutionne clairement pas le genre. Au fil des planches, le trait de Marion Poinsot se fait plus précis, les "encrages" s'affirment*. Même la composition, plutôt catastrophique au début du volume, s'améliore au fur et à mesure. Néanmoins, ces progrès n'effacent pas tous les défauts grahiques de cette série, à commencer par la mise en couleur des plus criticables: l'infographie ne fait pas tout, et sans vouloir jouer les vieux cons, on regrette souvent l'usage abusif de l'outil informatique dans ce volume. Associé à une dessin parfois enfantin, il confère au tout une orientation jeunesse pas évidente au premier abord.

Parallèlement, si l'idée de faire naviguer l'héroïne dans l'équipage du Capitaine Crochet paraît a priori séduisante, je n'ai pas été convaincu par sa nécessité scénaristique. Dread ne se réclame des Enfants Perdus que pour mieux les abandonner au bout de dix-sept pages. Adieu la métaphore du Pays Imaginaire, et bonjour l'aventure au parfum de flibuste et de trésor perdu. De plus, on pourra s'étonner de voir une héroïne (elle-même créée pourtant par une femme) dont les seules compétences initiales résident dans ses capacités culinaires et son talent pour les massages du dos!

Vous l'aurez compris: je n'ai pas été très ému par la lecture de La Carte d'Estrechez. Mais il s'agit là d'une oeuvre de jeunesse, et son auteur ne mérite sans doute pas une censure trop sévère. On attendra donc avec curiosité la sortie du tome 2, dont la production serait déjà bien avancée, avant de juger plus avant le sort de Dread Mac Farlane.

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