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La chair et l'ombre

Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/10/2006  -  livre
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La Chair et l’ombre

La chair et l’ombre est le dernier-né de Robert Holdstock, auteur de Fantasy déjà très reconnu dans le monde anglo-saxon (distingué par le World Fantasy Award et deux Grands Prix de l’Imaginaire). Il poursuit une longue lignée de succès pour l’auteur, parmi lesquels notamment La forêt des Mythagos ou le Codex de Merlin. Une interview réalisée à la suite d’une visite en France attend sur notre site les lecteurs qui voudront en savoir plus sur Mr. Holdstock !

La vérité est à l’intérieur…

Le petit Jack Chatwin a cinq ans lorsque pour la première fois, il fait la « rencontre » de Visage-Gris et Visage-Vert… un couple de chasseurs préhistoriques qui lui apparaissent lors d’étranges rêves éveillés si réels que leur réalité même transpire du corps de Jack, devenant perceptible par les autres sous la forme d’un miroitement.

Dès lors, Jack est confronté périodiquement à ces personnages qui trouvent dans les ruines de la cité perdue de Glanum un étrange écho...

Le mystère de l’identité des deux personnages, du but de leur quête et de ces démons qui les traquent nuit et jour ne prête d’abord pas à conséquences…Jusqu’au soir où Visage-Gris s’échappe dans le monde « réel » et s’en prend directement à la fille de Jack. Le chasseur exige alors de l’aide pour retrouver Visage-Vert, sa compagne restée dans le rêve, menaçant de faire dépérir la gentille Natalie en lui dérobant peu à peu sa personnalité…

L’occasion est idéale pour Steve Brightmore de tester son MoPIDA, une machine à explorer le pré-conscient, d’où, pense-t-il, viendrait Visage Gris. Par le MoPIDA, Jack en vient à explorer un monde fantasmé, fantastique et étrange quoique forgé par son esprit dans son esprit. La traque de Visage-Vert est alors l’occasion de nombreuses rencontres aux portées symboliques incompréhensibles et inquiétantes, qui mèneront Jack à plonger au cœur de notre histoire vers le crime originel, source de l’errance de Glanum et de la fuite de Visage-Gris et de Visage-Vert.

Le tournant de la Fantasy psychologique ?

L’idée du livre est intéressante et apporte une réelle originalité, de même qu’une certaine réflexion sur les ingrédients classiques de la Fantasy, le tout dans un style homogène et, la plupart du temps, fluide et agréable. Un mélange de parapsychologie, de voyages spatio-temporels.

Le lien évident fait ici entre les univers fantastiques, l’histoire (ou la proto-histoire) et la symbolique consciente ou inconsciente donne un relief au livre et sort de certains sentiers battus. Entre les lignes : le fantastique, des univers voués à recevoir pulsions et frustrations, et forgés par la symbolique historique et sociale intégrée par le lecteur ou l’auteur. Une façon de voir assez alléchante a priori !

A cela s’ajoute l’interpénétration entre les mondes réel et fantastique du fait d’une personne, élément très porteur et axe de réflexion intéressant.Pour autant, la structure de l’histoire reste floue et laborieuse : l’Hinterland exploré par Jack est par définition mouvant et instable, et le manque de repères n’aide pas à s’accrocher ou à se forger de représentation visuelle des scènes décrites.

On peut aussi regretter les multiples passages d’explications quant au processus psychologique étudié chez Jack, où l’auteur se laisse aller à une accumulation de termes pseudo-scientifiques et d’initiales indigestes, malgré un certain détachement et un second degré. D’autant que cette manœuvre de crédibilisation donne plus l’impression de « noyer le poisson » et n’arrive pas à rendre compatibles les éléments scientifiques ou psychologiques et le surnaturel.

Ainsi les explications « mythologiques » pas vraiment convaincantes, les anachronismes (volontaires) et quelques pistes coupées court (la déchéance des religions etc…) donnent un tableau peu convaincant voire frustrant.

En somme un peu indigeste, pas assez rythmé, par exemple en comparaison avec des livres comme la chronique des vampires de Anne Rice, qui fait appel au même type de schéma avec révélation du pécher originel en fin de l’ouvrage mais en l’intégrant de manière plus dynamique.

Chef-d’œuvre ? Pas chef d’œuvre ?

En définitive un livre bien écrit et très spécifique, avec des ingrédients intéressants, mais un concept « tout-ou-rien », assez pénible à lire lorsqu’on n’accroche pas dès le début.

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