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La Chambre aux mille visages

Patrick Mallet (Scénariste), Giacomo Casanova (Scénariste)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/01/2005  -  bd
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La Chambre aux mille visages

D’origine suisse, Patrick Mallet s’est installé en France à l’âge de 21 ans et vit désormais à Paris. A la sortie de son cursus à l’école supérieure des Arts Graphiques, il devient graphiste et illustrateur pour la jeunesse. Son nom est apparu plusieurs fois au sommaire de la revue helvète Bile Noire publiée par les éditions Atrabile. La Joie de Lire ont édité en 2002, un album jeunesse J’ai pas sommeil. Il a relevé pour le label Treize étrange le pari risqué d’adapter en BD les burlesques et rocambolesques mémoires de Giacomo Casanova.

Sa sulfureuse réputation de séducteur masque les autres talents de ce chevalier fascinant qui fut tour à tour soldat, alchimiste, secrétaire, espion. Les autorités vénitiennes l’arrêtent pour impiété et pratique de la magie et le détiennent dans un cachot du dernier étage du Palais des Doges, tristement célèbre sous l’appellation Les Plombs de Venise.

Deux femmes, un débiteur, plusieurs co-détenus et beaucoup de persévérance …


Les femmes se préoccupent du sort de Casanova, emprisonné par les inquisiteurs.  Mademoiselle Bellini, une de ses innombrables conquêtes, vient trouver Monsieur de Bragadin pour qu’il intercède en la faveur du libertin à qui ce dernier a sauvé la vie des années auparavant. Mais c’est finalement une comtesse qui persuadera Bragadin de se déplacer pour obtenir la libération de Casanova. Ces démarches pourraient cependant contrarier la stratégie que Casanova a adoptée pour s’échapper de la cellule où se succèdent les compagnons d’infortune, induisant des promiscuités plus ou moins déplaisantes !

Huis clos au rythme intéressant

Avec un dessin aux traits très marqués comme des gravures (au plomb ?) et des couleurs assez sobres, Patrick Mallet installe une ambiance en conformité avec le récit.

Certaines cases, très longues et peu hautes tassées, ou très hautes et très étroites reflètent l’enfermement.

Les onomatopées totalement démesurées et les zooms sur le verrou utilisés pour creuser traduisent la place que cet outil prend dans la vie de Casanova.

Les quelques scènes d’extérieur contrastent avec la réclusion forcée de Casanova et malmènent souvent les clichés du Canaletto.

En plus des petites cartouches jaunes qui indiquent la date, Mallet utilise quelques signes humoristiques du temps qui passe ainsi les attitudes de Mazetta et de Casanova l’un par rapport à l’autre varient beaucoup du 1er au 28 décembre et la barbe de Casanova va croissante au fur et à mesure des jours.

Deux éléments qui plombent légèrement l’album


Deux travers gâchent un tantinet le plaisir de lecture :

Les personnages sont souvent dessinés de profil et frôlent la caricature, peut-être en imitation des portraits un peu forcés sous la plume de Casanova.

Et le texte plus bavard que disert prend parfois trop d’importance dans les planches et écrase le dessin. Mais il est vrai que la tentation est grande de donner le plus possible à lire le style savoureux de Casanova.

Ne soyons donc pas trop sévère malgré ces faiblesses, cette série réussit plutôt bien le malaisé exercice de l’adaptation. Et la malencontreuse pirouette finale relance l’intérêt du lecteur quant au sort de Casanova : sortira, sortira pas ? Réponse pour les plus impatients directement dans le texte original et pour les autres, ils attendront le troisième opus des Plombs de Venise.

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