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La Cité enceinte

Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/09/2008  -  bd
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La Cité enceinte

Mathieu Trabut est un auteur de BD français, né en 1975. Après des études d’infographie, il suit les cours de bande dessinée de l’Académie des Beaux-Arts de Tournai pendant quatre ans. Il travaille aujourd’hui pour Ankama sur des jeux vidéo. Terre de son nom est sa première réalisation BD.

L’enfant de toute une cité

Sur Terre, il ne reste qu’une seule cité sous bulle. Un millier d’années plus tôt, les désastres écologiques ont fait fuir la majorité des survivants dans l’espace, laissant la nature reprendre ses droits. Dans la cité, les habitants sont immortels, aidés par une armée de nanorobots et la « substance vie », et vivent dans un bonheur monotone. Mais ils ont perdu le secret de la vie. Après des siècles de recherche, ils parviennent à donner naissance à un enfant, qui va redonner un coup de fouet à la cité. Terre, ce sera le nom qu’il se choisira lorsqu’il en aura les moyens. On va suivre sa croissance jusqu’à l’âge adulte, et découvrir avec lui l’histoire de son peuple. Mais dehors, des menaces pèsent sur la cité immortelle.

Thématique écologique

Terre de son nom s’inscrit dans la thématique écologique très à la mode en ce moment. On craint un peu, au départ, de subir un discours didactique banalisé sur la nécessité de préserver l’environnement. Si l’on a bien droit à une critique de notre mode de vie – notre cupidité, nos choix économiques et techniques à court terme sans penser à l’avenir – ce n’est pas le seul centre d’intérêt de l’album. Car nous suivons l’évolution de Terre et sa découverte de la vie, aussi bien sur le plan extérieur (la cité, son histoire) qu’intérieur (qui est-il, quel est son rôle dans la cité). Il s’interroge notamment sur la notion d’immortalité et sur la fragilité de ce qui semble bien être une utopie, et s’il ne trouve pas de réponse, ses questions interpellent et intéressent. Il aura d’ailleurs à faire un choix – rester mortel ou ingérer la substance vie qui empêche le vieillissement. Avoir centré l’intrigue de La Cité enceinte sur ce personnage est donc une bonne idée de la part de l’auteur.

D’intrigue, il y en a finalement peu : il s’agit avant tout d’un tome de découverte (avec parfois quelques scènes d’exposition un peu artificielles), et suivre la jeunesse de Terre sur plusieurs années n’invite pas à des rebondissements inattendus. Mais le monde brossé par Trabut est suffisamment étoffé pour aiguillonner notre curiosité. D’autant plus qu’il introduit quelques très bonnes idées sur l’énergie, ou encore sur les nanorobots, qui ralentissent par exemple la chute des objets ou des humains et permettent à ceux-ci, tout simplement, de voler ! Quand la technologie rencontre la poésie…

Un graphisme séduisant

Côté graphisme, le trait de Trabut est agréable et tendre. Il convient parfaitement à cette ambiance quasiment idyllique qui règne au sein de la cité. Les couleurs chaudes participent à ce sentiment de bien être qui nous gagne à la lecture de l’album. Trabut parvient à mettre en image des concepts de façon originale, notamment lorsqu’il représente l’imagination de Terre. On a ainsi droit à quelques planches fabuleuses, foisonnantes d’idées graphiques. Il en va de même, par exemple, pour la rétrospective historique de couleur sépia. Enfin, Trabut agrémente ses planches de quelques clins d’œil à ses héros de BD ou d’ailleurs (Calvin et Hobbes par exemple), le jeu pour le lecteur étant d’en découvrir le maximum.

Une très belle série en devenir

Terre de son nom doit compter trois tomes. Si le reste de la série suit le chemin tracé par cette Cité enceinte – une histoire qui promet de s’intensifier, un monde original et un joli graphisme – nul doute que Mathieu Trabut aura frappé fort avec sa première incursion dans la BD. Il ne reste plus qu’à attendre la sortie du second tome, Entrer dehors.

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