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La Dernière traversée

Jean Rébillat ( Auteur), Jean-Claude Rébillat (Illustrateur de couverture)
Cycle/Série : 
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/11/2008  -  livre
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La Dernière traversée

Jean Rébillat est un auteur dont le nom n'est pas forcément inconnu des habitués d'ActuSF. En effet, cet ingénieur en aéronautique est un chroniqueur régulier pour le site, ainsi qu'un de ses développeurs. Avec Ultimum, première de ses œuvres à trouver un éditeur, il invite le lecteur à explorer les étoiles, ce dont lui-même rêve depuis toujours.
La Dernière traversée est paru chez les Éditions Libertaires, maison d'extrême-gauche spécialisée dans l'édition de livres anti-capitalistes. La publication des trois autres romans de la série Ultimum est déjà prévue.

La fuite d'une Terre polluée à l'extrême

Il y a dix ans, plusieurs grandes sociétés ont fait construire de gigantesques vaisseaux et leurs dirigeants, ainsi que leurs employés, ont fui une Terre polluée à outrance.
Le vaisseau de la Galtorex, lui, est resté en orbite. Une poignée d'hommes et de femmes ont lancé le projet fou d'en reprendre le contrôle et de quitter la planète pour un autre monde plus accueillant. Ils ont sélectionné quelques centaines d'individus pour ce grand voyage.
Ils devront affronter les dangers d'un périple de plusieurs années-lumière, ainsi que les pièges disséminés sur le chemin menant à la fondation d'une nouvelle société. D'autant plus que tout le monde n'a pas l'ambition de créer une juste démocratie...

Un premier roman intéressant, avec quelques imperfections

Ultimum est une série de science-fiction qui devrait compter quatre tomes. La Dernière traversée en est le premier. L'auteur y met en place un univers que l'on va voir évoluer, semble-t-il, sur plusieurs siècles. Le point de départ est un futur relativement proche, où l'atmosphère de la Terre a atteint un niveau de pollution impropre à toute vie. Les hommes doivent porter des masques pour s'aventurer à l'air libre. Ils vivent donc reclus sous terre.
Lorsque La Dernière traversée commence, il y a dix ans que plusieurs vaisseaux affrétés par des multinationales ont quitté la Terre à la recherche de nouvelles planètes à explorer et à coloniser, pour que l'espèce humaine perdure. Malheureusement, ces vaisseaux ont été remplis avec les employés et les dirigeants de ces grandes sociétés, laissant injustement des milliards d'autres gens croupir dans la fange qu'est devenue la Terre. Seul le vaisseau de la Galtorex n'a pas pu partir. Et il a été oublié. Mais il a de nouveau été investi par des hommes et des femmes prêts à un long voyage pour construire une nouvelle société...

Ultimum est donc le récit d'une diaspora et de la construction d'une société par les émigrants terriens, sur une planète à plusieurs années-lumière de la Terre.
Ces hommes et ces femmes sont placés en état d'hibernation pour se réveiller, quelques siècles plus tard, aux abords d'un nouvel havre pour l'espèce humaine. Seule une poignée de pilotes vont veiller sur le vaisseau, dans les premiers moments du voyage.
C'est le sujet de la première partie du roman, la meilleure car la plus détaillée, celle où il se passe le plus de choses. Jean Rébillat y est à son meilleur, racontant une histoire passionnante, même si son thème fait partie des classiques de la science-fiction.

La deuxième partie du roman, décrivant l'implantation des anciens Terriens sur Terra Nova, recèle un terreau fertile à la création d'une saga fascinante. C'est toutefois là que l'auteur montre qu'il n'est pas encore parfaitement aguerri, n'exploitant pas pleinement le potentiel de sa propre imagination. Jean Rébillat a en effet tendance à faire avancer l'histoire par bonds de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois, d'un chapitre à l'autre, ce qui n'est pas sans déstabiliser le lecteur. De plus, cela lui fait rater des phases clef de l'évolution de la société terra novienne. L'histoire aurait gagné à être plus longue et plus fouillée, plus détaillée.
Tout au long du roman, on suit plus particulièrement quelques personnages que Jean Rébillat fait disposer d'une psychologie assez détaillée, mais là encore, pas assez mise en scène, pour les raisons évoquées ci-dessus, pour que les héros deviennent des figures marquantes pour le lecteur.

Avec La Dernière traversée, Jean Rébillat offre donc au lecteur une aventure spatiale qui ne démérite pas. Les idées bouillonnent visiblement dans le cerveau de l'auteur, mais soit le format des Éditions Libertaires, soit un manque d'assurance, l'ont empêché de développer pleinement un univers et des intrigues intéressantes. Consolation : Ultimum comptera trois autres tomes dans lesquels l'auteur pourra développer plus avant son univers et ses personnages, et répondre aux attentes du lecteur.
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