Rodolphe est un véritable marathonien de la bande dessinée. Scénariste prolifique, il a signé un nombre assez impressionnant d'albums et de séries depuis ses débuts. A son actif pour n'en citer que quelques-uns : Les Abîmes du temps, Les Eaux mortes, Arlequin, Commissaire Raffini, Kenya, Les Teutoniques, L'Autre Monde ou bien encore Gothic. Pour La Maison Dieu, il est accompagné de Nathalie Berr qui signe elle par contre sa première série avec cette aventure.

Fin de partie

Dotés de pouvoirs psychiques incroyables et terrifiants, les neufs héros de La Maison Dieu ne sont plus que quatre. Représentant un danger pour les autorités, ils sont tous éliminés les uns après les autres. Et peu à peu la nasse se referme autour d'Agathe et de Pier. Peuvent-ils encore négocier ? Est-il encore temps de trouver un terrain d'entente ?

La nasse du scénario

Après avoir découvert les personnages les uns après les autres, Rodolphe les a progressivement faits disparaître dans un face à face avec les autorités. Mais ce faisant, il s'est lui-même enfermé dans un scénario de plus en plus radical. Au fil des albums, il semblait évident qu'aucune issue n'était possible pour ses personnages. Il s'en sort dans ce cinquième et dernier tome avec une pirouette que chacun appréciera ou non. Pour nous, elle nous semble un peu facile et tirée par les cheveux. Comme si confronté à sa propre logique, il avait tenté un ultime rebondissement guère convaincant. Du côté du dessin, Nathalie Berr est fidèle à elle-même hormis une couverture complètement ratée. Certaines planches sont assez bien réussies avec un trait qui possède une certaine douceur. Reste que certaines cases sont décevantes et que les couleurs auront un peu manqué de force d'un bout à l'autre de la série. Au final, La Maison Dieu est un rien décevant. Au lieu d'avoir une série excellente, nous avons une série moyenne, qui malgré une bonne entame souffre d'une fin trop rapide et facile. Dommage.