- le  

La Forêt d’émeraude

Robert Holdstock ( Auteur), Willis (Illustrateur de couverture)
Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 30/09/2003  -  livre
voir l'oeuvre
Commenter

La Forêt d’émeraude

Il en a mis du temps à percer en France cet auteur anglais ! Il aura fallu l’intégrale de son magnifique La Forêt de Mythagos récompensé par un Grand Prix de l’Imaginaire en 2002 pour que le déblocage s’opère. Celtika, premier volet d’une trilogie a été publié, depuis chez Le Pré au Clercs et Lunes d’encre annonce l’intégrale de ses nouvelles pour 2004 dont on a eu un avant-goût dans le hors série gratuit Thorn. Certains le connaissaient déjà sous le pseudonyme de Richard Kirk pour la série Raven (trois tomes seulement sont sortis chez Albin Michel dans la collection Epées et Dragons) ou pour quelques textes disséminés dans des anthologies ou des revues.

La réédition d’une novélisation

Robert Holdstock, il faut bien l’avouer, est un mono-maniaque. Après des débuts très SF, la majorité de ses œuvres suivantes ont pour thème central la forêt. Il était donc logique qu’il s’occupe de la novélisation du film de John Boorman (d’après le scénario de Rospo Pallenberg). Le lecteur, cependant est en droit de s’interroger sur le bien fondé de cette réédition, les novélisations n’apportant généralement pas grand chose à la littérature (à part payer les impôts de leurs auteurs)…

Forêt amazonienne vs barrage

Bill Markham vient s’installer au Brésil avec sa famille. Pendant les dix années qui vont suivre, il doit diriger la construction des plus grands barrages du continent. Tommy, son fils est âgé de sept ans et à son arrivée à Belore, il regrette déjà son Amérique natale et ses amis. Lors d’un pique-nique avec sa petite sœur et ses parents, il se fait enlever par une tribu inconnue. Persuadés qu’il n’est pas mort, sa mère et son père entreprennent chaque année une expédition de plusieurs semaines afin de retrouver sa trace.

Crédibilité et profondeur

Tous les ingrédients des aventures en forêts vierges sont présents : le fleuve et ses chutes d’eaux gigantesques, les Piranhas, la tribu anthropophage et les émeraudes… Pourtant, Holdstock les incorpore à son récit sans jamais tomber dans le cliché. L’union à la nature ainsi que les rites de la tribu qui recueille Tommy sont cohérents et tout à fait plausibles. Dès les premières pages, l’auteur captive et surprend. On était en droit de s’attendre au pire, néanmoins, La Forêt d’émeraude est en définitive un très bon divertissement avec d’excellents débuts de réflexions sur le rapport nature/culture d’un point du vue tribal et occidental ou plus généralement sur le choc des cultures. Il a en plus le bon goût et la subtilité de ne pas tomber dans un militantisme écologique basique.

Une très bonne pioche

Holdstock n’atteint pas les sommets de La Forêt de Mythagos (il n’en a d’ailleurs pas la prétention) mais nous offre non seulement un livre plaisant de bout en bout mais une occasion de redécouvrir un film que les plus jeunes ne connaissent pas forcément et que les autres ont bien souvent oublié.

Genres / Mots-clés

Partager cet article

Qu'en pensez-vous ?