Dans une civilisation où il n’est pas risible de ne pas être croyant, la mort de Dieu va avoir des conséquences bien plus sérieuses que l’on aurait pu imaginer ! Equivalent à l’un des sept fléaux, la peste aboulique touche de plein fouet le monde occidental et se répand comme une traînée de poudre. En quelques semaines, c’est toute l’Amérique du nord et l’Europe qui sont touchées. Et bien sûr, personne n’y comprend rien. Cette maladie liée à une vague de nihilisme profond touche hommes et femmes sans distinction de sexe, d’âge ou de milieu social et se transmet d’une manière inconnue. Et, cerise sur le gâteau pour les chercheurs, tous les patients semblent pris de schizophrénie. Avant de tomber dans un coma profond et incurable, ils sont nombreux à être convaincus d’avoir rencontré leur propre mort sous la forme d’un frère jumeau terriblement cynique et bien plus méchant qu’eux.

Plus balaise que le cancer : l’Aboulie !

Bref, le monde occidental vacille. Les usines s’arrêtent faute de travailleurs, l’approvisionnement des villes ne se fait plus et la guerre civile commence à faire des ravages dans des pays comme les Etats Unis. L’occident semble pris de folie…

Pourtant dans ce marasme d’idées noires, une petite lueur d’espoir subsiste. Au Nouveau Mexique, une nouvelle religion accueille de plus en plus de fidèles et leur promet la rémission. Et ça marche ! Les cas de guérisons spontanées dans les temples de ces dieux païens sont légions.

Une aubaine dont le capitaine Van Horpe et Nora vont essayer de profiter pour sauver leurs fils respectifs. Mais traverser un pays en guerre n’est pas chose facile. Quant au grand manitou de cette religion et ses sbires, ils ne sont pas à proprement parler d’une honnêteté à toute épreuve… Le chemin s’annonce long pour nos héros.

Ce que j’en pense :

Sans doute un peu moins fort que Le jugement de Jéhovah, La grande Faucheuse reste quand même un très très bon bouquin, réjouissant sur bien des points. Encore une fois (la dernière selon lui), Morrow réussit à nous parler philo et théologie sans nous ennuyer ! Pire, on trouve ça intéressant ! Comme quoi tout arrive…

Le bilan de cette trilogie est donc largement positif, puisqu’elle contient au moins un chef d’œuvre et deux excellents romans. Mister James a su pleinement utiliser la SF pour arriver à ses fins, à savoir distraire et faire réfléchir son lecteur. Pari réussi. Bravo monsieur Morrow.

On en redemande.