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La Guerre du Feu

René Pellos (Scénariste, Coloriste, Dessinateur)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/03/2005  -  bd
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La Guerre du Feu

Pellos, de son vrai nom, René Pellarin, est né avec le XXème siècle (1900) et est décédé à l’aube du XXIème (1998). Cet auteur a fait partie des pionniers et des grands noms de la bande dessinée française. Il débute à l’âge de seize ans en publiant ses premiers travaux dans Le Gugusse, journal suisse. Il débarque à Paris en 1930 et mène une carrière de dessinateur sportif. S’il suit tous les sports, il a une affection particulière pour le Tour de France qu’il couvrira pendant des dizaines d’années. Le personnage de Jean-Jacques Ardent est d’ailleurs le lien entre sa passion pour le sport et ses envie de bande dessinée. Aujourd’hui son nom reste associé aux Pieds Nickelés qu’il reprend en 1948 jusqu’en 1981. Il reçut par ailleurs le Grand Prix d’Angoulême en 1976. Enfin, il adapte le roman de J.H. Rosny Aîné, La Guerre du feu, écrit en 1911 après l’accord de l’auteur. La publication se fera de septembre 1950 à juillet 1951 dans les l’hebdomadaire Zorro.

« Il y a cent mille ans ou peut-être un million d’années »

La tribu des Oulharms a perdu le feu. Le chef Fahoum demande des volontaires pour partir à la re conquête du précieux bien. Celui qui le ramènera prendra comme compagne la belle Gammla, fille du marécage. Naoh, fils du léopard, se désigne sans hésiter afin de pouvoir enfin serrer la belle dans ses bras. Il n’est pas le seul à vouloir la posséder, Aghoo, le fils de l’aurochs, homme brutal et barbare la convoite également. Il parte chacun de leur côté accompagné de deux hommes, Gaw et Nam vont avec Naoh. Sur leur route, ils croiseront des bêtes féroces dont ils triompheront comme l’ours gris ou l’immense lion jaune, des peuplades inconnues qu’ils devront affronter à l’instar des nains rouges ou des monstrueux dévoreurs d’hommes à qui ils raviront le feu. Ils se lieront également d’amitié avec le peuple pacifiste et marin des sans-épaules et feront alliance avec les Mammouths. Bien d’autres aventures les attendent encore.

L’Odyssée du feu mise en image par Pellos

Premier constat, c’est un beau travail que font les éditions Glénat en restituant à l’exact les planches de Pellos, ils participent à la reconnaissance du 9ème Art en tant que tel. Le prix de la collection Patrimoine BD, 20€, est parfaitement justifié, outre des notices biographique et bibliographique assez fournies, l’album a fait preuve de toutes les attentions. Une reliure noire en tissu, du papier épais au grammage conséquent, des couleurs d’origine, en un mot une très belle réédition. De nouveaux lecteurs peuvent ainsi découvrir les pionniers de la bande dessinée comme Pellos et son œuvre La Guerre du feu qui a valeur de témoignage.

Loin d’être un album rébarbatif, La Guerre du feu impressionne par la maîtrise que Pellos a du mouvement  et du rythme narratif. Un rythme sans faille à faire pâlir de jalousie les auteurs contemporains qui peinent parfois à trouver le leur dans leur intrigue. Ici pas de temps mort, Naoh passe d’une aventure à l’autre sans faiblir. Pellos n’a gardé du texte original que les phases d’action. Résultat, plus de cinquante ans après la parution de cette bande dessinée, on est encore accroché par l’intrigue aux multiples rebondissements. Le voyage initiatique de Naoh, fils du léopard, qui tient autant de la quête chevaleresque (l’amour d’une dame est bien sûr à la clef) que de l’odyssée, lui permet de se découvrir une âme de chef. C’est en passant par ces différentes épreuves, et en sortant vainqueur, que son caractère s’affirme et que le jeune Naho devient un homme. La langue a bien sûr un peu vieilli, tout comme certaines situations ou phrases mais tout comme les couleurs d’époque qui  peuvent déstabiliser le lecteur d’aujourd’hui habitué au traitement informatique, elles participent au charme de l’œuvre. Replongez-vous avec délice dans ce qui émerveillait déjà les générations précédentes.

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