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La lumière des morts

Eric Scala (Illustrateur de couverture), Thierry Di Rollo ( Auteur)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : Collection :
Date de parution : 31/05/2004  -  livre
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La lumière des morts

Les premiers pas d'auteur de Thierry Di Rollo furent difficiles. Publié d'abord dans la revue québécoise Imagine et différents fanzines, il a du attendre 1991 pour qu'une de ses nouvelles soit prise dans une anthologie française, le troisième volume des Territoires de l'inquiétude dirigé par Alain Dorémieux. Pour quelle raison ? Sans doute parce que ses textes étaient d'une noirceur à faire fuir les directeurs de collection. Son parcours est ensuite jonché de publications dans Galaxies, Hyperfuturs, Utopia 1 et Escale sur l'Horizon. Ses deux premiers romans sont parus chez Encrage en 1997 et 1998 et l'ont définitivement installé en tant qu'auteur déprimant de premier plan. La lumière des morts ne risque pas de faire évoluer cette réputation…

Chaleur et déprime

Tout commence en Afrique. Dunkey y vit un véritable purgatoire. Arrivé là après quelques péripéties dans la tristounette Europe, il fait partie des derniers gardiens d'une réserve qui se meurt. Leur espace de plus en plus confiné force les animaux à se reproduire entre frères et sœurs, provoquant d'inévitables problèmes de consanguinité. La faune s'autodétruit peu à peu. La situation des humains dans cette réserve n'est guère plus reluisante. Dunkey dirige une équipe de trois épaves, trois écorchés de la vie en bout de course, capable de tout dans leur descente aux enfers. Et comme les salaires ne sont pas versés depuis 6 mois et que les conditions de vie ne sont pas très reluisantes dans leur baraquement, autant dire que le soir venu, ils flirtent facilement avec le désespoir. Aussi curieux que cela puisse paraître, la mort d'un lion accélèrera leur fin à tous.

C'est glauque, lugubre et noir... et pourtant c'est trés bien !

La lumière des morts est un livre plutôt glauque. L'atmosphère y est étouffante, lugubre, entre violence et misère. Bref, l'ambiance est plutôt à la déprime et mieux vaut ne pas avoir des tendances suicidaires pour aborder ce roman. Mais si on arrive à passer outre, il n'en reste pas moins un très bon ouvrage. D'abord parce que Thierry Di Rollo joue très très bien des flash-back pour dépeindre le passé de ses personnages. Ensuite parce que comme les histoires de tueurs en séries, cette ambiance lourde et malsaine en devient presque fascinante. Et puis il nous réserve une petite surprise finale plutôt sympathique. En résumé, s'il ne fait pas bon de le mettre entre toutes les mains, La lumière des morts est un bon roman. Avis aux amateurs.

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