Cristian Pacurariu est né en Roumanie, où il apprend le dessin. Mais c'est en France qu'il décide de travailler comme professeur d'arts graphiques et dessinateur de bandes dessinées, notamment sur Le Testament des Siècles et Légendes de la Table Ronde.

Olivier Peru est d'abord illustrateur et dessinateur (Shaman). Mais il s'intéresse aussi aux scénarios. Il a participé à la série Lancelot et réalisé le scénario de Zombies.

Sectataires de la mort

Autrefois, les Assassins avaient pignon sur rue. Ils étaient respectés. Suite aux croisades, ils ont dû se cacher, disparaître pour garder leurs secrets. Toutefois, ils n'ont pas complètement disparu et, parfois, leur route peut croiser celle d'hommes d'exception, capables de remonter la piste jusqu'aux catacombes de Jérusalem.

Si ceux-ci se montrent dignes de savoir la vérité, ils se retrouvent enrôlés. Ainsi en est-il pour un aventurier anglais, celui que l'on nomme Lawrence d'Arabie. Initié, il se retrouve confronté à une réalité quelque peu déstabilisante. Ce qui ne l'empêche pas de retourner vivre tranquillement en Angleterre.

D'autres forces sont à l'œuvre en ce milieu du XX^e siècle, menées par un homme qui va mettre à feu et à sang tout un continent. Or, Adolf Hitler a eu vent du secret des Hashishins, un savoir qui, il l'espère bien, lui donnera un pouvoir si grand que rien ne lui résistera.

Dans l'Angleterre flegmatique, le combat va commencer, entre ceux qui, grâce à leur science de la mort, servent la vie, et ceux qui cherchent à garder la vie pour mieux répandre la mort.

Un mélange étrange et prenant

Hitler et l'ésotérisme... voilà un sujet qui revient régulièrement dans les récits. Époque de tous les excès de violence, nimbée d'une aura morbide et inhumaine, la montée du nazisme est le sujet de bien des phantasmes. Les écrivains qui s'y confrontent parviennent à des résultats inégaux. Peru, en mêlant les nazis, les assassins et Lawrence d'Arabie dans un décor des années trente, prend des risques. Il est facile d'imaginer un scénario très gore, empli de violence et de sang. Pourtant, il tire de son sujet un ensemble propre, presque sage, très british en fait, un rien suranné.

Le dessin de Pacurariu est pour beaucoup dans l'ambiance qui se dégage des pages de cet album. Loin de la ligne claire chère aux Belges, sans tomber dans le manga ni dans l'hyperréalisme, il nous trace un monde sépia dans lequel des personnages aux traits marqués, aux corps réalistes, évoluent dans un décor épuré, parfois tout juste esquissé, mais prenant.

Une chose est certaine, ni l'histoire ni le dessin ne ressemblent à rien d'autre, nous donnant un album différent de la norme actuelle.