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La Malédiction des trente deniers T1

Jean Van Hamme (Scénariste), René Sterne (Dessinateur), Chantal De Spiegleer (Dessinateur)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 20/11/2009  -  bd
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La Malédiction des trente deniers T1

Les héros créés par Edgar P. Jacobs reprennent vie sous la plume de Van Hamme (Thorgal, XIII) et le pinceau de René Sterne (Adler), décédé en 2006 et suppléé pour cet opus des Aventures de Blake & Mortimer par sa femme, la congolaise Chantal de Spiegleer (Madila).

Un tremblement de terre en Grèce met à jour une église du Vème siècle et des vestiges archéologiques fantastiques, dont un coffret en plomb contenant un denier en argent... Première pièce d'un puzzle dangereux et mystique : le denier ne serait autre que l'un des trente deniers reçus par Judas pour avoir dénoncé le Christ... Et une malédiction semble bel et bien frapper ceux qui cherchent à retrouver le trésor emporté par Judas dans sa tombe. Pour Blake et Mortimer, l'enquête s'annonce délicate, d'autant qu'un de leurs pires ennemis vient tout juste de s'évader de prison...

Bénie soit la malédiction...

... qui parvient heureusement à faire oublier le faux pas du Sanctuaire du Gondwana, un dix-huitième tome bien maigre à de nombreux égards. La Malédiction des trente deniers déboule dans un soupir de soulagement : dans l'esprit de l'Étrange rendez-vous et de l'Affaire Francis Blake, tous deux illustrés par Ted Benoit (qui cèdera les pinceaux à Sterne puis à Spiegleer, horrifié par l'ampleur monstre de ce nouveau diptyque), cet opus est sans conteste le plus savoureux de l'après-Jacobs. D'abord parce qu'il s'inscrit honorablement – en y faisant d'ailleurs souvent référence – dans la lignée des chefs d'œuvre du maître (Le Mystère de la Grande Pyramide et Le Secret de l'Espadon), et ensuite parce qu'il amorce en quelque sorte un retour aux valeurs sûres – peut-être légèrement perdues de vue par le second tandem d'auteurs, Sente & Juillard. Une bonne dose de mystère donc, des nazis avides de mener à bien le grand projet du Fürher (apparemment, il reste toujours des partisans de la race pure quelque part dans le monde, pourquoi pas en Grèce ?), et bien entendu l'insubmersible colonel Olrik.

Quand soudain, Indiana Jones dit...

« Mais ? Ils m'ont volé mon film ! » C'est certes un peu exagéré, mais le parallèle avec Les Aventuriers de l'arche perdue est tentant. Une malédiction qui s'abat sur de vils nazis cherchant à s'emparer de reliques chrétiennes pour dominer le monde, on sait comment tout cela se termine. D'ailleurs, le film ne se terminait-il pas lui aussi en mer Egée ? Que l'on se rassure, rien n'est à enlever au scénario de Van Hamme, même si on lui reprochera (encore) d'être un peu trop bavard, et pas assez scénique justement. Si on fait une ou deux fois la moue, en décidant que vraiment, non mais vraiment, le hasard et les malédictions ont parfois bon dos, on se laisse agréablement emporter dans cette aventure, heureusement correctement rythmée. Le dessin, quant à lui, n'est pas à discuter, pas plus que Ted Benoit n'est à regretter. On peut cependant se montrer perplexe face à la décision de Dargaud de faire appel à un nouveau dessinateur pour le second tome, d'autant que le trait d'Aubin Frechon augure d'une bien curieuse continuité...

Mais voilà, avec vingt-neuf deniers dans la nature, il ne faudrait pas s'arrêter en si bon chemin.

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