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La Mécanique du Centaure

Manchu (Illustrateur de couverture), Michael J. Harrison ( Auteur)
Langue d'origine : Anglais UK
Aux éditions : 
Date de parution : 31/03/2003  -  livre
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La Mécanique du Centaure

Il ne faut pas confondre Michael John Harrison et Harry Harrison. Le premier est anglais, né en 1945 et malgré la traduction d'un cycle de Fantasy post-apocalyptique : Viriconium (trilogie publiée en 1985 et 1986 aux éditions Garancière), il reste méconnu du grand public français. Le second, quant à lui, est américain, né en 1925 et a donné à la SF un roman (Make Room ! Make Room ! en 1966) qui marquera le genre pour avoir été brillamment adapté à l'écran par Richard Fleischer en 1973 sous le titre Soleil Vert. M. John Harrison a alimenté de ses nouvelles depuis 1966 la revue dirigée par Michael Moorcock : New Worlds et il aura fallu attendre presque 30 ans pour voir traduit La Mécanique du Centaure (1975).

Un inédit qu'il aura fallu attendre longtemps…

John Truck est un looser. Capitaine de vaisseau spatial de transport de fret, il s'adonne de temps en temps à de petits trafics sans envergure jusqu'au jour où un général d'un des deux plus puissants gouvernements lui apprend deux nouvelles. Non seulement il n'est pas entièrement humain mais de plus la part centaurienne de son être lui confère la maîtrise d'une arme suprême, mise au point par les centauriens avant qu'ils soient exterminés par les hommes. Il devient donc la cible des deux grands pouvoirs en place : le GMI (Gouvernement Mondial Israélien) et l'URSA (Union des Républiques Socialistes Arabes) ainsi que d'autres factions religieuses ou anarchistes…Voilà, tout est dit. Comme Truck est un looser, il regarde tout ce qui lui arrive avec détachement. Il est d'ailleurs tellement détaché que le lecteur se fout très rapidement de ce qui peut se produire. Avec une absence totale de description et une narration chaotique sur laquelle on accroche à chaque page, Michael John Harrison n'arrive à aucun moment à nous intéresser (et le pire c'est que ça doit être fait exprès !). Les personnages sont si peu construits qu'on les oublie dès qu'ils disparaissent du récit et lorsqu'ils reviennent le lecteur se voit obligé de retourner en arrière pour se les remettre en mémoire. On pouvait espérer une conclusion qui relèverait le niveau vu la fadeur des 300 pages que l'on vient de se forcer à ingurgiter. Là encore la déception est grande et la fin à l'image du récit : définitivement dénuée de saveur. Espérons que la trilogie Viriconium dont la réédition est annoncée chez Folio SF (La cité pastel, Le signe des Locustres et Les dieux incertains) sera de meilleur niveau car si tout est de cet acabit, les œuvres de cet Harrison là risquent fort d'entacher le catalogue jusqu'ici irréprochable de la collection.

…et dont on se serait bien passé !

Habituellement, les inédits de Folio SF nous réservent de bonnes surprises. Hélas, cette fois-ci, c'est manqué. Reste la magnifique illustration de Manchu qui ne rachète pas la substance quasi inexistante du bouquin dont on cesse bien vite de chercher le sense of wonder vanté dans la quatrième de couv. Un livre que l'on oubliera dès la dernière page achevée (pour ceux qui auront pu l'atteindre).

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