Né en 1952 aux Etats-Unis, Louise Marley est un nom encore inconnu en France. Et pour cause La Musique de verre est son premier roman traduit chez nous alors qu’elle en a publié une bonne demi-douzaine de l’autre côté de l’Atlantique. Une bibliographie plutôt courte pour l’instant pour cause de carrière tardive en science fiction. Auparavant elle a été chanteuse d’opéra. Un lien avec la musique qu’elle explore dans ses romans. Elle donne même quelques conseils aux musiciens débutants sur son site officiel (www.louisemarley.com).
Eilish et Erin
Eilish et Erin sont deux jeunes femmes qui ont pour point commun d’être des virtuoses de l’harmonica de verre. Sauf que les siècles les séparent. Eilish vit en 1761 dans la misère londonienne lorsqu’elle est recueillie par Benjamin Franklin qui a besoin d’elle pour fabriquer un nouvel harmonica. Erin est de son côté une star de cet instrument en 2018. Deux destins qui vont se croiser, chacune apercevant le fantôme de l’autre...
Mitigé...
La Musique de verre laisse une impression mitigée. Côté plus, il y a d’excellentes choses. Ce mélange de musique et de fantastique, agrémenté d’un peu d’Histoire donne lieu à des scènes assez passionnantes et belles, notamment au début lorsqu’Eilish joue de son harmonica de verre dans les bas fonds londoniens. Les ambiances de concerts tout comme les répétitions des artistes sont également assez bien rendues. Et au-delà, le personnage d’Eilish, la petite orpheline découvrant les fastes de la vie de Benjamin Franklin, est sans doute la plus attachante. On prend plaisir à suivre son émerveillement et sa débrouillardise.
Côté moins, ce roman souffre de quelques longueurs et de quelques maladresses. Au fur et à mesure, l’intrigue s’enlise un peu, comme si le rythme ralentissait, Louise Marley délayant son récit dans des détails qui ne nous semblent pas forcément utiles. Autre défaut l’explication de la « rencontre » des deux musiciennes. Elle est étonnante, emprunte d’éléments de la physique, et ne prête pas franchement à débat malgré son importance. Elle s’impose un peu trop facilement, comme si Louise Marley avait voulu s’en débarrasser rapidement. Et puis dernier défaut, une histoire d’amour qui se traîne en longueur, deux personnages étant attirés l’un vers l’autre mais n’osant pas se le dire... Mièvrerie quand tu nous tiens.
On l’a dit, l’impression est donc mitigée en tournant la dernière page du roman. Ceci dit, il y a de forts bons passages et la relation musique/fantastique/Histoire nécessite qu’on jette un coup d’œil à La Musique de verre. La voie a en tout cas le mérite d’être originale. Et si les autres romans de Louise Marley sont dans cette veine, on sera curieux de lire de futures traductions.
La chronique de 16h16 !